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Nouvelle consultation à l’AB pour Therapy?

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Plus d’un quart de siècle après leur formation et malgré une médiatisation bien moindre que dans les années 90, les Nord-Irlandais de Therapy? sont toujours bel et bien actifs. Ils viennent même de sortir un quatorzième album, “Disquiet”, qui les a une nouvelle fois menés à l’AB ce lundi 6 avril. Un lundi de Pâques qui allait faire sonner les tympans des spectateurs présents pour le début du set de King Hiss, le groupe choisi pour assurer la première partie. Dès le coup de batterie initial, on a bien compris que le décibelomètre de la salle était en révision. Juste avant cela, le chanteur allait se lancer dans des échauffements de dernière minute, à la manière d’un boxeur sur le point de monter sur le ring.

En tout cas, il avait au moins chauffé sa voix au préalable car elle allait se retrouver omniprésente malgré un son lourd et des puissants riffs de guitare lorgnant généreusement vers le métal. Située quelque part entre celle de Chris Cornell (Soundgarden) et du regretté Layne Staley (Alice In Chains), elle n’en a malheureusement pas la magie. Ceci dit, les premiers rangs ont apprécié et pratiqué le headbanging à profusion.

La dernière fois que les trois lascars de Therapy? ont joué à l’AB, c’était il y a trois ans quasi jour pour jour, lors de la sortie de leur album précédent, “A Brief Crack Of Light”, dont l’impact s’est avéré plus que limité. On a même pensé un moment à la fin de l’aventure, lorsqu’Andy Cairns a promotionné un album solo acoustique (“53 Minutes Under Byker”) lors d’une tournée qui est passée par la Rotonde du Botanique en juin 2013.

Mais comme il l’avait annoncé ce soir-là, il avait hâte de retrouver ses deux compères en studio pour entamer les enregistrements de ce qui allait devenir “Disquiet”, le nouvel album du groupe sorti tout récemment. Sous une pochette hideuse, il renferme onze nouveaux titres qui, s’ils ne rivalisent pas avec les classiques du trio, ont le mérite de se révéler après quelques écoutes, à l’instar de “Still Hurts”. Ils vont d’ailleurs le balancer d’emblée après être monté sur scène au son de “Marlow”, l’atypique instrumental qui se trouvait sur “A Brief Crack Of Light”.

La voix d’Andy Cairns n’est pas encore au top en ce début de concert, mais le public va lui venir en aide en s’égosillant déjà sur “Isolation” et “Die Laughing”. C’est lors du solo de guitare de ce dernier titre que l’on a commencé à les sentir bien en place. “Nausea”, dans la foulée, va confirmer ce sentiment. Le leader, toujours aussi expressif et entertainer, va multiplier les interventions (et les gros mots) en travaillant un public qui va lui obéir au doigt et à l’œil.

À sa droite, le bassiste très rythmique Michael McKeegan va déambuler sur la majeure partie de la scène alors que le batteur Neil Cooper va assurer comme à sa bonne habitude. Mais ce qui fait vraiment plaisir à voir, c’est qu’ils ont l’air de s’amuser comme des ados sur scène. Rappelons tout de même que le leader va fêter ses 50 ans d’ici quelques mois. On peut tracer le même genre de parallèle avec un public à la calvitie et aux rides biens présentes. Cela ne va pas empêcher bon nombre de spectateurs de se lancer dans des stage divings. Le service de sécurité de l’AB n’aura pas chômé…

Les membres de Therapy? ne sont pas dupes. Ils savent très bien que la plupart des gens sont là pour entendre les titres de leur période dorée courant jusqu’au milieu des nineties. Mais ils mettent chaque fois un point d’honneur à défendre sérieusement leur dernière plaque. Ce soir ne dérogera pas à la règle puisqu’ils vont jouer pas moins de neuf nouvelles compositions parmi lesquelles on retiendra le remuant “Torrent Sorrow Misery Strife”, la basse d’enfer de “Good News Is No News” et l’intensité insoupçonnée d’“Insecurity”, mise en valeur par des lumières appropriées.

Ceci dit, le nouveau single “Tides” va paraître un peu léger alors que l’ambiance va tout de même retomber d’un cran au son du pourtant remuant “Fall Behind”. Les fans de Therapy? peuvent parfois être intransigeants. Mais lorsque les riffs de “Stories” ou de “Screamager” (introduit par quelques mesures du “Cool Kids” d’Echosmith à la sauce Andy Cairns) se font entendre, l’AB s’enflamme instantanément. Mentionnons aussi l’impeccable version d’“A Moment Of Clarity”, particulièrement prenante ce soir.

Si un puissant “Teethgrinder” fera le ménage parmi les pogoteurs, un dernier nouveau titre, “Deathstimate”, long et travaillé, va en surprendre plus d’un. Tout comme la version musclée de “Diane” qu’ils avaient déjà interprétée en 2012 et avec laquelle ils vont terminer le set principal.

On le sait, Therapy? est un groupe généreux et la soirée n’était pas encore terminée pour autant. “Knives” va entamer les rappels (“A love song”, blaguera Andy Cairns) avant un plan nostalgie via “Skinning Pit”, un titre qu’ils avaient joué au VK lors de leur premier passage en Belgique. Suivra “Long Distance”, le seul titre de la soirée post 1995 (outre les extraits de “Disquiet”, bien entendu) qui introduira deux derniers classiques, “Potato Junkie” et “Nowhere” (ce dernier précédé d’un snippet du “Breaking The Law” de Judas Priest), histoire de donner quelques dernières courbatures aux spectateurs qui, sans surprise, repartiront ravis de leur nouvelle consultation.

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