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Circa Waves ou le revival indie (sur scène)

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Avec “Young Chasers”, leur premier album sorti tout récemment, les Anglais de Circa Waves sont passés à la vitesse supérieure. Toujours à l’affût, les programmateurs de l’Ancienne Belgique les ont conviés à venir partager leur énergie au Club ce mercredi 22 avril. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la gent féminine a massivement répondu à l’appel. Dès notre arrivée, de nombreuses jeunes filles étaient déjà occupées à marquer leur territoire tout devant la scène. Pourtant, la musique du quatuor ne semble pas exclusivement destinée à leur attention. Il doit y avoir une histoire de physique là-dessous…

Celles-ci vont en tout cas déjà généreusement vibrer au son de Sundara Karma, le support de la soirée. Originaires de Reading dans le sud-est de l’Angleterre, les quatre membres du groupe ont chacun leur style particulier : batteur BCBG, bassiste maniéré, guitariste rebelle et chanteur au look de surfeur. Musicalement, s’ils privilégient l’aspect pop mélodieux, leurs compositions manquent toutefois cruellement de mordant.

Ceci dit, les choses évolueront lors de la seconde partie du set avec une vision radicalement différente. Une atmosphère plus sombre dictée par une basse souveraine, des riffs de guitare à la Foals ou des influences lointaines de Kasabian rendront l’ensemble nettement plus attractif. Dommage que la voix du chanteur, assez haute à la manière d’un James Walsh (Starsailor), vient parfois faire tache. Mais un dernier titre musclé va démontrer qu’ils ont plus d’une corde à leur arc.

Régulièrement mentionnés dans les magazines spécialisés depuis la sortie de leur premier single en 2013, Circa Waves ont passé le plus clair de l’année dernière à peaufiner leur matériel à coups de concerts et de festivals (ils sont notamment passés aux Ardentes). Un entraînement intensif qui a conduit les natifs de Liverpool à l’enregistrement de leur première plaque qui constituera sans surprise le plat de consistance du concert de ce soir.

Un concert qu’ils vont entamer pied au plancher avec la plage titulaire de cet album, instantanément suivie du nerveux “Good For Me”. Un début en fanfare toutes guitares en avant qui va tout à fait remettre en question notre perception mitigée consécutive à l’écoute de “Young Chasers”. Si sur disque on pense à une combinaison des Kooks et des Wombats, en live, on se retrouve plutôt, toutes proportions gardées, dans la sphère des Libertines, la confrontation régulière presque fraternelle des deux guitaristes n’y étant pas étrangère.

Ceci dit, les onomatopées de “Young Chasers” et les arrangements de “Fossils” font tout de même pencher la balance vers la première catégorie, alors que la voix nasillarde de Keiran Shudall accentue la comparaison. Mais il parvient tout de même à se démarquer de Luke Pritchard grâce à un charisme nettement plus développé et une expression du visage à en devenir démoniaque par moments. Sans compter qu’il a déjà le style pour travailler le public. D’une manière générale, les membres du groupe sont à fond dans leur trip, avec une mention particulière au batteur qui va frapper sur ses fûts comme si sa vie en dépendait.

Entre hurlements hystériques, mouvements de foule et chants à l’unisson, les spectateurs vont quant à eux réagir au quart de tour et participer à un triomphe que l’on était loin d’imaginer en pénétrant dans la salle deux heures plus tôt. Il faut dire que le groupe va enchaîner les hits potentiels, exécutés d’une manière efficace et spontanée. Le triptyque constitué des courts et nerveux “Lost It”, “Get Away” et “Talking Out Loud”, ne va laisser personne indifférent, à commencer par la nana à côté de nous qui explosera nos tympans à coups de cris stridents.

Une légère baisse de régime durant un banal “My Love” n’allait en rien présager d’un final aussi puissant qu’inattendu. Un “Stuck In My Teeth” métamorphosé par son traitement sur scène précèdera en effet un impressionnant “101” qui doit davantage au punk qu’au rock indie avant que le hit potentiel “T-Shirt Weather” ne mette un terme à la soirée avec un batteur debout sur son kit. Les Circa Waves n’ont clairement rien inventé mais leur enthousiasme et leurs compositions rafraichissantes devraient faire un malheur lors des festivals cet été. Rendez-vous à Dour le 19 juillet pour confirmation.

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