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Festival de Huy, fin des hostilités au Couvent des Mineurs

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Oui c’est le dernier article je le promets, mais il fallait bien passer en revue tous les artistes qui sont passés par Huy lors de cette 18e édition qualifiée par beaucoup d’une grande richesse. Nous sommes dimanche 23 août, il est un peu plus de 20 heures et la dernière soirée va commencer par l’étonnante réunion entre Osman Martins et le Quatuor MP4, sous la houlette de l’arrangeur Pierre Slinckx. Eclosion d’un projet issu d’une rencontre improbable entre deux univers musicaux très distincts, qui devrait encore étonner le public. Si Osman Martins tend son art plutôt vers la bossa-nova, la samba ou le chorinho, le quatuor à cordes s’élance vers quelque chose de plus lyrique et plus classique. C’est la confrontation entre le monde du classique et une musique rebelle développée par le musicien brésilien, une rencontre multiculturelle en quelque sorte initiée par Didier Mélon de l’émission Le Monde est un Village (La Première-RTBF).

Composé de Claire Bourdet (violon), Margaret Herman (violon), Pierre Heneaux (alto) et Merryl Havard (violoncelle), le quatuor se positionne sur notre gauche. A notre droite, on situe respectivement Osman Martins (guitare, chant et cavaquinho guitare à 4 cordes originaire du Portugal) et comme invité Osvaldo Hernandez Napoles pour les percussions. Ce dernier ayant magnifiquement joué avec le groupe brésilien Caçamba, cela m’a fait plaisir de pouvoir le réécouter.

Démarrage classique tout d’abord du quatuor dans un profond respect du public, puis arrive notre guitariste qui entame une première chanson. Le percussionniste suit tout de suite après, donnant d’entrée la rythmique adéquate à la musique proposée. Vu la fraicheur de cette soirée, gageons que les musiciens vont nous réchauffer le corps avec une ambiance classique-folk où, tous les protagonistes se mettent à jouer à l’unisson. La coloration brésilienne embrasse ici le lyrique, au sein d’une symbiose parfaitement maitrisée, qui garde souvent un tempo tamisé.

S’ensuit un rythme plus enjoué où, le percussionniste exploite tout son talent et où, les violonistes font sautiller avec les doigts les notes de musique. 20h45 la pluie fait son apparition, en frappant délicatement la bâche qui recouvre le patio du couvent. Devant descendre à Saint-Mengold pour y retrouver Cumali, je soupçonne que le reste du set soit resté plutôt mélodique avec cette étrange alchimie classico-exotique.

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Le Quatuor MP4 Leur Facebook

Les derniers artistes à présenter sont le duo turco-arménien Vardan Hovanissian et Emre Gültekin qui vient présenter son album “Adana”, opus qui s’intègre dans la commémoration du centenaire du génocide arménien ! Je cite : “symbole de réconciliation”, célébrant le son du doudouk arménien (hautbois à anche double) ici accompagné du saz (le luth à long manche turc).

Respectant le répertoire traditionnel d’Anatolie et du Caucase, le duo nous offre une musique à la fois mélancolique mais aussi rythmée où, s’intègre un quatuor de musiciens supplémentaires. En effet Joris Vanvinckenroye, Elias Bachoura, Arkadi Bogossian et Simon Leleux complètent le groupe avec l’apport de plusieurs instruments classiques et traditionnels. Au final c’est un ensemble aux sonorités orientales ou jazzy, qui nous livrent un concert permettant le dialogue est-ouest, la preuve que la réconciliation viendra de la musique et de toutes autres formes d’art.

Lien à compulser :

Vardan Hovanissian & Emre Gültekin Muziekpublique

Pour les photos et comme toujours :

Festival d’Art de Huy Le Facebook

Terminant mon travail de chroniqueur pour ce magnifique évènement que j’ai découvert, je souhaitais remercier Emmanuelle Greindl (programmatrice du festival), Justine Dandoy (directrice du Centre Culturel de Huy) et Isabelle Fagot (attaché de presse du festival) pour m’avoir si gentiment reçu chaque soir. Un très beau festival à découvrir pour lequel je prends déjà RDV pour l’édition 2016.

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