Déferlante métallique sur le quartier Saint-Léonard !
Liège fit encore une fois office de chaudron brûlant, grâce aux prestations de trois groupes venus porter le fer au rouge, au Garage Créative rue Marengo. Une soirée chaudement animée par trois formations, qui ont bel et bien assuré un travail sonore où puissance et mélodie ont fait bon ménage. Quelle aubaine d’avoir sur la même soirée, nos jeunes loups de Waiting For, les Suisses de November 7, et bien évidemment les incontournables Skeptical Minds. Ce dernier ayant récemment défrayé la chronique sur notre site, avec son concept BD-CD, que l’un de nos collègues nous a présenté ! Trois sets de près de 45 minutes chacun, avec tout d’abord les liégeois de Waiting For que je ne présente plus, puisqu’ils ont déjà fait l’objet de plusieurs articles sur notre site. Un groupe qui a manifestement décidé de changer de cap musical, pour se tourner vers quelque chose de plus lourd, de plus lent et de plus mélancolique. Arrivé sur les lieux de la tuerie vers 20h30, cela me permet d’apprécier la balance-son des liégeois, qui me parait effectivement plus percutante avec surtout un son de basse à décorner un bœuf ! Comme je l’ai déjà souvent dit dans mes textes, la basse reste trop souvent un instrument mis en arrière-plan, alors qu’entendre de vrais notes est purement jouissif ! Bon sur ce le staff de Skeptical Minds (c’est eux qui ont organisé la soirée) demande le démarrage des hostilités, Waiting For se lance dans la bagarre à 21 heures précise. Un premier set en deux parties comme me l’a expliqué Didier (basse) où, le groupe revisite d’abord les compositions déjà connues comme « Me Myself », « Why » ou « Waiting For », et d’autre part des morceaux plus récents présentant l’autre côté de la force (la nouvelle conception sonore des musiciens).
Une première partie où, l’on sent déjà la chape de plomb s’abattre sur le public, avec un métal puissant auquel le groupe m’a habitué depuis que je le suis. Mais dire que c’est comme avant serait faux, car le jeu de basse s’est encore amplifié avec un son métallique et cassant, un jeu de batterie encore plus pointu, une guitare plus tranchante et un chanteur qui perfectionne son travail. Les compositions sont ici déjà plus lourdes, plus tranchantes, pour un résultat qui percute de plein fouet l’assistance. Seconde salve pour suivre avec 3 compositions déjà jouées à Mons, additionnées de deux nouveaux morceaux « Sorrow » et « Don’t choose me », qui nous embarquent vers un métal effectivement plus lourd et plus lent. Manifestement fort influencé par Black Sabbath comme me le dira le bassiste, la musique de Waiting For s’est transformée en quelque chose de profondément plus mélancolique. Les récents décès de personnes chères ont bel et bien marqué les esprits des musiciens, surtout celui du chanteur Dan, qui a décidé d’assombrir ses textes. Le reste de l’équipe (Phil, Didj et Juan) suit parfaitement le mouvement, avec une musique délibérément plus sobre où, le chanteur module encore plus sa voix. Au final voilà une prestation, qui m’a permis de voir et surtout d’écouter l’évolution des liégeois, une évolution où l’on perçoit plus de breaks et de cassures dans la conception des nouveaux morceaux.
En un peu plus d’un quart d’heure, la scène est à nouveau prête pour cette fois accueillir les Suisses de November 7, groupe formé en 2005 qui allie métal industriel, riffs mélodiques de guitares, fonds sonores électroniques et voix féminine puissante. Tout un programme pour des musiciens dont c’est le second passage en Belgique. Ayant produit plusieurs DVD et EP, c’est en 2011 qu’ils sortent leur premier album complet « Season 3 » mixé par Stefan Glaumann (Rammstein, Within Temptation…) ! Grâce à cet excellent opus, le groupe suisse ouvrira pour de nombreuses grandes pointures comme Marilyn Manson ou Paradise Lost. 2015 est l’année du second album, avec un concept plutôt original puisqu’il s’agit en fait du médicament « Awaraxid 7 mg », qui sert de thérapie métallique et musicale aux fans et au public (j’en ai d’ailleurs rapporté une boite, gentiment offerte par la chanteuse Annamaria, au demeurant une jolie jeune femme !).
Second set de la soirée où, nos amis suisses sont ici quatre sur scène avec bien sûr la chanteuse, le batteur Sieg, le guitariste Stephane et un quatrième larron, qui s’occupera des pistes préenregistrées de basse, de percussions électroniques et de boites à rythmes. Ajoutons encore que la scène est achalandée de nombreuses rampes de lumières où, l’on découvre aussi des lampes stroboscopiques. Sinon côté musique, on perçoit d’emblée un fond sonore électronique, qui porte un rock pêchu et percutant. L’ensemble très homogène nous montre un groupe soudé et bien rôdé, qui a manifestement de la bouteille au niveau de l’exercice scénique. A la fois métal, heavy et rock, la musique de November 7 propose ici un travail parfaitement en place où, les sonorités et tempos électroniques construisent une base pour un électro-rock ou un électro-métal. Le jeu de scène est lui-aussi bien huilé, avec une Annamaria qui bouge dans tous les sens, utilisant sa longue chevelure pour attiser la foule. Parlons aussi de Stephane le guitariste, qui m’a personnellement impressionné pour un musicien qui sait à la fois maitriser une guitare rythmique qui porte le tempo, mais aussi survoler chacun de ses soli apportant des passages plus mélodiques. N’oublions pas les deux autres protagonistes porteurs d’une section rythmique à la fois électronique et puissante, complétant ici un rendu sonore et visuel qui m’a personnellement plu.
Dernier changement de matos pour un dernier set où, le groupe de la belle Karolina va clôturer cette chouette soirée, avec à nouveau un métal-indus qui devrait terrasser ce qui reste de vivant dans la petite salle de Liège. Le voilà donc ce groupe qui vient de nous offrir coup sur coup un « Live » en 2014 et ce fameux concept BD-CD. Manifestement valeur montante du Metal Female Voice made in Belgium, Skeptical Minds bénéficie aujourd’hui d’un certain succès grandissant. Bon après les derniers réglages du mixage-son, le groupe carolo-bruxellois prend d’assaut la scène avec d’entrée de jeu, une jeune chanteuse exubérante, qui nous envoie un timbre de voix hallucinant proche des geishas japonaises. Un chant cristallin et pur qui envoute l’assemblée, au gré des notes d’un rock à nouveau pêchu en interaction avec les mouvements du rock-indus et de l’électro. S’il y a bien un parallèle avec November 7 par rapport à la musique développée, il est clair que les deux chanteuses ont des timbres de voix évoluant dans des registres forts différents.
Comme pour le groupe suisse, nos amis belges passent en revue les compositions de leur discographie, donnant aussi le meilleur d’eux-mêmes dans une prestation à la fois énergique et bonne enfant (l’exubérance et le franc-parler de la chanteuse y est pour quelque chose). Karolina, Patrice (basse), Benjamin (batterie, percussions et pistes électroniques) et Michel (guitare), offrent ici un set où, un électro-indus-métal sert de fond sonore à une voix atypique et étonnante. Déstabilisant au premier abord, l’ensemble qui pourrait paraître hétérogène, semble bel et bien avoir ses admirateurs dans le public belge. Si l’exubérance de la chanteuse y est certainement pour quelque chose, le groupe semble avoir atteint sa vitesse de croisière. Ce qu’il faut ajouter, c’est que l’on a encore ici un groupe de musiciens qui se connaissent et proposent un travail bien en place. Avec ces deux derniers groupes, il est clair que le rock coloré d’un chant féminin, a encore de beaux jours devant lui. D’ailleurs les deux groupes seront encore de la partie ce samedi 5 décembre à La Louvière. Bravo Mesdames !
Que dire en guise de conclusion, si ce n’est que j’ai passé une soirée plutôt sympa, qui m’a permis d’écouter la nouvelle mouture de Waiting For, de découvrir un chouette groupe suisse November 7 qui mérite d’être connu, et de pouvoir vous exposer le travail scénique d’un groupe belge qui est aujourd’hui en marche. Un petit article qui permet de compléter les chroniques déjà parues sur Skeptical Minds. En fait une chouette soirée où, les gens ont pris un pied d’enfer, dans une petite salle comme je les aime !