Jeanne Added au Bota, une nouvelle icône est née
Pendant que Peaches ponctuait le festival Autumn Falls d’exubérante manière à l’Orangerie ce vendredi 18 décembre, la Rotonde accueillait Jeanne Added, une des révélations de l’année qui avait quelque chose à se faire pardonner… En effet, lors des dernières Nuits du Bota, elle était supposée ouvrir la soirée du 15 mai mais n’est finalement montée sur scène qu’en toute fin de soirée, après avoir connu la frustration d’un embouteillage monstre. Aucun souci de timing ce soir, elle était au turbin à 20h tapantes afin de présenter “Be Sensational”, son premier album produit par Dan Levy de The Dø, sorti entre-temps.
La salle est pleine à craquer et les spectateurs vont d’emblée faire un triomphe à la petite (par la taille) blonde à la coiffure en pétard qui entamera la plage titulaire de son album une basse à la main. Un titre tout en crescendo qui verra des jeux de lumières orageux parfaitement accompagner les soubresauts ornant sa seconde moitié. Sur scène, elle est accompagnée d’un batteur barbu dont la casquette retournée restera vissée sur son crâne tout au long du concert ainsi que d’une claviériste bidouilleuse de type asiatique à la présence assez discrète.
La force de Jeanne Added, c’est cette faculté de passer de titres destinés à mettre sa voix chaleureuse plus jazzy que pop en avant à des compositions taillées pour les dancefloors sans difficulté aucune. Dans la première catégorie, l’électro soft “Miss It All” et les nappes mélodieuses de “Ready” sortiront du lot, à l’instar de “Look At Them” à l’émotion palpable.
Ceci dit, le public multigenre préférera toutefois les bombes que formeront la deuxième partie du set, à commencer par un groovant “A War Is Coming” (elle sait manier la basse, la petite…) au final puissant alors que “Back To Summer” à la vibe oscillant entre LCD Soundsystem et La Roux fera le boulot (les mauvaises langues ajouteront Christine & The Queens). On lui reprochera peut-être une certaine maladresse lorsqu’il s’agit de dialoguer ou des chorégraphies un peu too much mais la manière dont elle rentrera dans un trip tout au long de “Lydia” (dédié à la New Yorkaise Lydia Lunch) en final du set principal confirmeront qu’il s’agit d’une artiste entière, passionnée et engagée.
Elle remontera sur scène, d’abord seule avec sa basse, pour un rappel qui débutera par un titre inédit joué sans artifice mais que sa sacrée voix placera sur orbite. Ses deux camarades de jeu reprendront ensuite leur place pour un “Suddenly” délicatement sobre. Et c’est peut-être finalement cette facette qui nous séduit le plus dans son chef. Avant de quitter la scène, elle laissera sous-entendre qu’elle sera de retour au mois de mai (les prochaines Nuits du Bota ?). Gageons que cette fois, elle s’arrangera pour prendre la route un rien plus tôt…
Photos © 2015 Denoual Coatleven