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Foals, plus que jamais des bêtes de scène

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S’il y a bien un endroit où les britanniques de Foals se sentent dans leur élément, c’est sur une scène au travers de prestations endiablées. Celles-ci leur ont permis de progressivement atteindre une stature qui les mènera tout en haut de l’affiche des célèbres festivals Reading & Leeds dans leur pays natal l’été prochain. Dans l’intervalle, ils étaient à Forest National ce mardi 23 février afin d’y défendre “What Went Down”, leur recommandable nouvel album. Alors que l’on s’attendait à voir le groupe traverser la Manche avec leurs potes d’Everything Everything, c’est contre toute attente Tout Va Bien, le groupe emmené par Jan Wouter van Gestel, qui a été choisi pour assurer la première partie. On n’a absolument rien contre le bonhomme que l’on avait découvert dans l’intimité de l’AB en 2013 juste avant Ozark Henry, mais sa pop gentillette était peut-être un peu trop juste pour la salle bruxelloise, même si celle-ci est configurée dans sa version Club ce soir.

L’avantage, c’est que la tension allait encore grimper de quelques crans grâce à des spectateurs fins prêts à en découdre qui étaient alors en train de littéralement se masser dans la fosse. Car un concert de Foals ne se regarde pas, ne s’écoute pas, il se vit. Les natifs d’Oxford ont sorti l’été dernier leur quatrième plaque, “What Went Down”, qui a remporté le titre de meilleur album de l’année aux récents NME Awards.

Ils vont d’ailleurs s’y plonger d‘emblée avec un premier extrait, “Snake Oil”, qui servira surtout aux ingénieurs du son pour régler une balance somme toute hasardeuse. Heureusement, “Olympic Airways” et cette touche math rock caractéristique devenue leur marque de fabrique mais surtout le hit “My Number” vont bien vite rattraper la sauce et définitivement lancer une prestation qui ne comportera que de rares temps morts.

En effet, dans le chef de Foals, pas de projections psycholorées ou de canons à confettis à la Tame Impala ni de postures à la Eagles Of Death Metal (pour prendre des exemples de visites récentes dans cette même salle), mais un groupe soudé devant un décor plus que sobre pour une prestation d’une efficacité redoutable. L’attention est clairement focalisée sur la musique même si, bien entendu, le chanteur barbu Yannis Philippakis, qui porte aujourd’hui un pull marinière du plus bel effet, capte la majorité des regards. Sa façon de tenir sa guitare presqu’à hauteur du cou y est sans doute pour quelque chose aussi.

Mais il serait injuste de limiter le groupe à son seul leader car il s’agit d’un vrai gang et chaque membre y va de sa touche essentielle. Ils sont tous dans un trip communicatif qui rejaillit sur des spectateurs en transe. Ainsi, une puissante version de “Balloons” et un “Providence” complètement dingue vont constituer deux des moments forts de la soirée. Mais même quand ils calment quelque peu le tempo (un allongé “Spanish Sahara” tout en crescendo qui culminera avec des flashes stroboscopiques), ce n’est que pour mieux repartir par la suite (avec “Red Socks Pugie” en l’occurrence). Et puis il y a Yannis qui va passer pas mal de temps au milieu des spectateurs via des bains de foule répétés.

Tiens, et que penser des nouvelles compositions ? Ils vont tout de même jouer plus de la moitié de “What Went Down” et, outre l’efficace plage titulaire en guise de premier titre des rappels, les plus réussies seront “Give It All” au coup de baguette catégorique, “Mountain At My Gates” (un imparable single) et “A Knife In The Ocean” dont le final sera à tomber. Ce dernier sera entouré de “Late Night” et d’“Inhaler” à l’intensité décuplée.

Si “Holy Fire” (dont sont extraits ces deux titres) peut sans doute être considéré comme le sommet artistique du groupe, il est bon de rappeler qu’“Antidotes”, sorti en 2008, n’en finit pas de se bonifier au fil des années. Pour preuve, “Two Steps, Twice”, le final du concert, qui n’a en effet pas pris une seule ride. Au contraire, on a même l’impression qu’il a subi une cure de jouvence. En tout cas, une chose est claire, ils vont emballer Reading & Leeds l’été prochain (et Rock Werchter au préalable, vu qu’ils viennent d’y être annoncés).

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