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Qui est in, qui est Ought

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Ce mercredi 27 avril s’est probablement déroulé à la Rotonde du Botanique le dernier concert datant de l’annulation générale des événements bruxellois consécutifs à l’alerte 4 de novembre dernier. Les Canadiens de Ought avaient promis de revenir défendre “Sun Coming Down”, leur deuxième album, ils ont tenu parole…

À l’époque, la première partie aurait dû être assurée par les Danois de Yung mais ce soir, c’est aux Alostois de Wynn qu’est revenue la mission de lancer les festivités. Et le moins que l’on puisse écrire, c’est qu’une demi-heure leur a suffi pour mettre tout le monde d’accord avec des compos brutes et bien couillues qui nous rappellent à la fois Salad (rock indie du milieu des 90s) et The Joy Formidable, en moins brouillon toutefois.

Emmené par une chanteuse androgyne répondant au nom d’Angie Clopterop (qui est visiblement une habituée de l’endroit en tant que spectatrice), elle est accompagnée d’un batteur et d’un bassiste complètement dingues qui ne tiennent pas en place. Une chose est sûre, ils sont déjà bien au point et ne devraient dès lors pas rester très longtemps dans l’ombre.

Les Montréalais de Ought ne sont pas du genre à se croiser les bras. Continuellement sur les routes (on les a vus à l’AB Club en novembre 2014 et au Pukkelpop l’an dernier), ils sont également prolifiques en studio puisqu’en deux ans, ils ont sorti autant d’albums et un EP. La Rotonde n’est pas loin du sold out ce soir, preuve d’un intérêt marqué pour le revival cold wave du quatuor, appuyé par “Sun Coming Down”, la dernière production en date.

C’est justement avec la presque plage titulaire (“Sun’s Coming Down”) que le show débutera à 21h tapantes. Une atmosphère austère, des jeux de lumière qui le sont tout autant et un environnement sonore en adéquation avec le temps glacial du printemps pourri que nous vivons actuellement vont parsemer une prestation finalement très carrée. Ceci dit, la structure de leurs compositions aux rythmes saccadés dictés par le batteur Tim Keen y est pour beaucoup.

À moins que ce ne soit le leader Tim Darcy, grande perche toute maigrichonne (qui fait penser à un Jarvis Cocker adolescent) aux déhanchements langoureux, doté d’une voix caverneuse et nasillarde à la Lou Reed ne correspondant aucunement à son physique. En revanche, à l’instar de la basse proéminente de Ben Stidworthy, elle habite littéralement des titres comme “Men For Miles” et “On The Line”. Et lorsque le tempo fait mine de se calmer (le presque sexy “Beautiful Blue Sky”, “Passionate Turn”), elle devient tout bonnement essentielle. Seul le claviériste Matt May semble hors du coup (ses étirements entre les morceaux paraissaient même assez risibles). En tout cas, chacun a son rôle bien défini et n’y déroge sous aucun prétexte.

Ceci dit, ils vont se plonger allègrement dans ce nouvel album, n’incluant que deux titres de leur back catalogue dans le set principal. L’expressif (dans le chant en tout cas) “Today, More Than Any Other Day” et l’excellent “Habit”. Evidemment, on pense régulièrement à leurs influences qui vont de Joy Division à Talking Heads en passant par The Fall, mais digérées telles qu’ils ont réussi à le faire, cela en devient un régal. Quant à “Never Better”, il mettra un point final au set principal dans un certain chaos…

Après un moment de doute, ils sont remontés sur scène pour poursuivre la célébration via deux sermons bien distincts. Un délicieusement sinistre “Around Again” tout d’abord suivi de l’atypique mais tout simplement parfait “Pill”. Tellement différent du reste que l’on a l’impression qu’ils jouent une cover. Mais non, il s’agit bien d’un titre de Ought, définitivement in…

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