La GAOM Label Night, digne d’un grand festival progressif !
N’hésitons pas sur les mots car cette belle soirée de ce dimanche 5 juin, fût un véritable “must” pour le petit monde du rock-progressif. Une soirée placée sous le signe du label teuton Gentle Art Of Music tenu de mains de maîtres par Kalle Wallner et Yogi Lang, qui fêtait ici sa belle évolution dans le cadre d’une première grande soirée musicale. Croyez moi faire deux heures de route vers l’Allemagne en passant par la Hollande, cela valait vraiment la peine pour voir et écouter un tel déluge progressif d’une toute grande qualité ! Mais parlons tout d’abord du Zentrum Alterberg, ancien centre industriel reconverti en centre culturel, avec un cinéma, un musée et une salle de concert/discothèque. Situé au sein de la ville d’Oberhausen, je découvre un site magnifique et surtout un complexe dédié à l’art sous toutes ses formes. Dès mon arrivée, je salue deux des membres de Crystal Palace et aperçoit de loin notre Yogi, qui salue au passage les premiers fans déjà présents dès 16 heures. Peu de temps après c’est l’heure fatidique de l’ouverture des portes, moment tant attendu par un public déjà bien garni et arborant des tee-shirts aux couleurs des groupes présents ce soir.
Concernant l’intérieur de la salle (capacité de près de 400 personnes), celui-ci offre univers très agréable avec une très belle scène, un grand bar, des stands pour chaque groupe et un petit podium qui servira plus tard. Je profite de l’occasion pour saluer Kalle et Yogi, puis me précipite sur les stands de CD pour acheter le dernier Sylvan. Dans un premier temps, un écran géant présente l’ensemble des albums produits par GAOM, puis c’est Yogi qui prend la parole pour présenter la soirée.
Démarrage donc des hostilités avec Ally The Fiddle, groupe que je connais pas, et qui nous lance un métal-progressif temporisé par un violon et un chant féminin soutenu. Composé d’Ally Storch (chant et violon), Robert Klawonn (guitare), Diemo Heuer (guitare), Simon Tumielewicz (basse) et Stefan Hukriede (batterie), le groupe nous offre une musique construite sur une base heavy et des transitions de folk-celtique. Un heavy-rock soutenu portant une voix elle-aussi soutenue, qui permet aux groupes de réaliser un parfait accord entre les riffs des guitares, les coups de buttoir de la batterie et les coups d’archè du violon. Un heavy-celtique qui présente un groupe ayant déjà belle allure et un bon niveau technique. On notera encore un beau solo de basse et de beaux soli de guitares, offrant a public une belle entrée en matière, pour cette soirée teutonne !
Après un premier interlude avec Yogi et Kalle, qui remercie le public pour le suivi de leur label, c’est au tour de Frequency Drift de nous proposer son Kino-Prog, comme le dit Yogi. Six musiciens sur scène donc, pour un groupe qui maitrise son classico-progressif grâce à l’utilisation de nombreux instruments classiques (piano, harpe) et celle des orgues. Une voix cristalline porte ici une orchestration à la fois classique et progressive, permettant à chaque instrument de se mettre en évidence. Le travail scénique se fait en finesse, alternant les moments symphoniques et les moments plus soutenus. Composé d’Andreas Hack (claviers et piano), Wolfgang Ostermann (batterie), Melanie Mau (chant), Nerissa Schwarz (harpe et mellotron), Martin Schnella (guitares) et Rainer Wolf (basse), le groupe nous propose un progressif complexe à multiples facettes mélangeant le psychédélique, au rock enjoué et au rock-symphonique. Une manière de démontrer un grand savoir-faire technique, tout en gardant un jeu progressif pour un final explosif !
Second interlude avec le guitariste Jan Zehrfeld de Panzerballett, qui s’installe sur le petit podium. L’occasion de revoir cet excellent technicien, qui jongle entre blues-rock, heavy-rock et jazz-rock, pour un résultat hors-normes proche de la grande fusion !
S’ensuit la prestation de Dante, avec quatre musiciens efficaces et poussifs, qui percutent de plein fouet l’assistance avec un métal-progressif porté par un tempo soutenu et gras. Le chanteur très démonstratif Alexander Göhs attise les trois musiciens Markus Maichel (claviers), Christian Eichlinger (batterie) et Julian Kellner (guitare), qui construisent une musique basée sur deux types de tempos différents. D’un côté un métal-progressif qui présente la prestation la plus brute depuis le début, et de l’autre côté un rock-progressif teinté eighties avec de beaux passages vocaux (chant et chœurs). D’ailleurs les refrains sont imparables tels des hymnes, qui temporisent l’agressivité de la musique. Le groupe Dante offre un véritable show avec un véritable showman, mélangeant de beaux passages progressifs à des moments purement brutaux !
– Dante
On en termine avec Crystal Palace qui sur une intro mystérieuse chargée en grésillements, qui offre d’entrée un rock puissant qui plombe l’atmosphère. Le groupe formé par Yenz (chant et basse), Frank Köhler (claviers), Tom Ronney (batterie) et Nils Conrad (guitare), propose au public un rock-progressif poussif axé sur deux tempos mélangeant énergie et mélodie. A la fois atmosphérique et progressif, le rock de Crystal Palace approche de très près la scène néo-progressive anglo-saxonne (Arena, Pendragon), tellement le niveau technique est élevé. Le groupe forme un mur sonore qui terrasse à chaque fois le public, pour chaque composition dont celles du dernier album (je vais bientôt le chroniquer). Parlons un peu de Nils qui atteint ici le niveau d’un John Mitchell (Arena) ou d’un Gary Chandler (Jadis) ! Du tout grand niveau (niveau international), pour un groupe qui sait attiser son public grâce à un rock progressif enjoué et agréable à suivre !
S’en vient le grand final avec un super-groupe sur scène, qui termine en beauté cette superbe soirée. Sur scène se côtoient Kalle Wallner (RPWL), Yogi Lang (RPWL), Marc Turiaux (RPWL), Yenz (Crystal Palace), Frank Köhler (Crystal Palace), Jan Zehrfeld (Panzerballet) et Ally Storch (Ally The Fiddle), pour nous offrir plusieurs compositions d’RPWL comme “Breathe In Breathe Out” ou le fabuleux “Hole In The Sky” qui clôture la soirée. Ajoutons encore une splendide version de “Games Without Frontiers” (Peter Gabriel) et de somptueux soli de guitares de Jan et surtout Kalle, approchants de près le grand Gilmour !
Avant de repartir pour la Belgique, je salue un maximum de musiciens, et remercie chaleureusement Kalle et Yogi, pour cette splendide soirée. Un tout grand bravo et profitons de l’occasion pour citer le slogan du label : “It’s not just another label, it’s a gentle art of making good music”.