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Fusion réussie au Festival d’Art de Huy

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Pour une entrée en matière, le Festival d’Art de Huy édition 2016 a décidé de frapper fort dès le premier jour ! Qui pouvait imaginer un tel résultat sonore au départ d’une improbable rencontre musicale (une esquisse), proposée par l’infatigable Didier Mélon (RTBF-La Première, Le Monde est un Village), les Jeunesses Musicales sans oublier Muziekpublique. Un défi incertain où des funambules de la musique se devaient de relever un challenge musical hors-normes ! Alors est ce que les quatre musiciens de Dahm ont réussi ? Examen sans faute pour Manuel Hermia et ses trois comparses, qui ont su repousser les limites d’un impossible kaléidoscope sonore. Mais parlons tout d’abord de cette édition 2016, placée sous le signe de la renaissance vu la décentralisation du festival vers l’espace Saint-Mengold. Exit le Couvent des mineurs pour cause de travaux, qui a malgré lui redistribué les cartes d’un évènement qui s’est voulu plus ouvert sur l’extérieur. Ouverture sur le monde et plus spécifiquement sur les rues du vieux Huy, une perspective qui permet aussi la possibilité pour certains artistes de jouer à la prestigieuse Collégiale Notre-Dame

Après un bal familial, la fanfare dans les rues et l’apéritif sur le coup de 18 heures, place donc au temps fort de ce premier jour avec le groupe Dahm, qui se produit ce soir pour la deuxième fois ! Projet démarré fin 2015 début 2016 avec une première représentation au Théâtre 104, la formation composée de Manuel Hermia (saxophone, flûtes, clarinette), Kris Dane (guitares et chant), Nicolas Achten (luth, clavecin et chant) et Frédéric Malempré (percussions), est un concept très ambitieux destiné à créer un mélange musical largement hors des sentiers battus.

Pour cet évènement musical hors-normes, l’église Saint Mengold s’est mise sur son 31, avec drapés et gradins de circonstance offrant aux artistes et au public un endroit propice au recueillement musical. Car le public va rester sans voix dès les premiers accords joués par cette étrange formation, qui nous distille des sons venus d’une autre galaxie ! Si le luth de Nicolas nous installe tout d’abord dans une ambiance baroque et une musique lyrique, la guitare de Kris nous renvoi à la scène folk-rock. Ajoutez à cela une flûte indienne et des percussions sud-américaines, et le décor de Dahm est planté. Pour suivre et pour continuer à nous déstabiliser, la clarinette nous embarque vers le jazz-rock et la guitare électrique vers un hypothétique psychédélisme ! Votre serviteur qui apprécie volontiers le rock-fusion ou le jazz-fusion, est ici dans son élément comme le poisson dans son bocal.

Comme Manu nous l’explique (il joue merveilleusement bien des instruments à bouche, mais il parle aussi), les diverses compositions sont soit inspirées de musiques baroques retravaillées bien sûr, ou de compositions propres aux artistes sur scène. Musique traditionnelle voir médiévale s’entrechoque avec un jazz-rock poussé par le saxophone, sans oublier les percussions qui nous emportent vers l’Amérique du Sud. Si le continent africain n’est pas oublié grâce à des sonorités propres au Maroc et à la Tunisie, on est frappé par l’intervention des distorsions de guitare électrique qui nous plonge dans un rock-atmosphérique parfois proche du grand Pink Floyd !

Comme dans tout concert de fusion les démonstrations techniques foisonnent, et ce, toujours avec retenue et grâce. On est bien loin des breaks et contre-breaks parfois cassant du rock, mais plutôt proche d’un ensemble rendu homogène et plaisant à écouter. Il est inutile de vous parler du tout bon niveau technique de chaque protagoniste, qui invite au respect grâce une maitrise irréprochable de chacun. Quelle aubaine aussi de pouvoir écouter le son du luth ou du clavecin, ce n’est pas tous les jours que l’on peut s’offrir le luxe d’écouter les gammes d’instruments venus du passé. Epinglons encore les fabuleux arpèges de Kris à la guitare acoustique et à la guitare électrique, et le magnifique doigté de Frédéric aux percussions. Le chant est lui-aussi une pièce importante du puzzle (kaléidoscope musical), avec un chant à la fois baroque et psychédélique qui termine en beauté notre déstabilisation cérébrale. Car si le public s’est un peu perdu au départ cherchant ses marques, il a su par la suite apprécier et récompenser le travail haut de gamme délivré sur scène. Je profite de l’occasion pour féliciter le travail de la régie-son et surtout celui de l’ingénieur du son, qui nous a offert un magnifique mixage où l’on pouvait percevoir la finesse de chaque note jouée !

Manu, Kris, Nicolas et Frédéric nous ont fait voyager à travers de nombreux courants musicaux, de nombreux continents et de nombreuses époques. Le résultat de cette esquisse est prodigieux, et je me réjouis d’avance de pouvoir un jour chroniquer un album de ces quatre fabuleux équilibristes. Pour conclure, j’ajouterais juste ces trois mots : Fusion, Technique et Finesse !

Les liens pour les artistes

Manuel Hermia

Kris Dane

Frédéric Malempré

Nicolas Achten

Les liens pour le festival :

Festival d’Art de Huy

Festival d’Art de Huy Le Facebook

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