Effluves sulfureuses au Titans Club de Lens !
En route pour de nouvelles aventures métalliques, cette fois c’est dans la région de Jurbise que se rend votre serviteur. En effet c’est à Lens que je vais ce soir, pour découvrir ce fameux Titans Club dont on parle déjà, et écouter deux formations prêtes à en découdre sur scène. Waiting For et Age Of Torment sont bel et bien là pour nous dégommer les tympans, et détruire ce qui nous reste de cerveau. Une soirée sentant bon l’odeur du soufre en perspective où, le chaudron métallique belge sera à l’honneur ! C’est en galante compagnie que je fais le chemin qui nous mène à la fontaine de jouvence, un objectif atteint tôt dans la soirée me permettant de retrouver les membres de Waiting For, en train de préparer le matos. C’est aussi l’occasion de rencontrer les organisateurs, quatre passionnés qui passant du Festival de Lens en sont venus à franchir le cap de mettre sur pied un lieu de débauches dédiés à tous les métalleux de Navarre et d’ailleurs. Une équipe qui a su en peu de temps mettre en place quelque chose qui tourne !
Chaque semaine le Titans Club est à pied d’œuvre, avec aujourd’hui une affiche des plus alléchantes puisque les Liégeois de waiting For vont croiser le fer avec une formation déjà confirmée, composée de quatre larrons venus de différents horizons géographiques (Liège, Namur, Charleroi et Bruxelles).
Après avoir englouti une frite montoise, il est donc l’heure de commencer les hostilités sur le coup de 21 heures. Waiting For est fin prêt et démarre pied au plancher un set, qui va manifestement en étonner plus d’un (moi y compris). D’entrée de jeu la formation montre un travail plus affiné où l’on sent plus de recherches et de travail. Variations guitaristiques et variations harmoniques au chant sont bel et bien les nouveaux ingrédients d’une recette d’une sauce sonore, qui a pris pour de bon. Les influences sont plus nombreuses, avec une musique plus complexe et plus variée où, l’on ressent les bases du métal, du stoner-américain, de l’alternatif et même de la cold-wave façon Joy Division !
Si le tempo reste lent et lourd, Dan a choisi de proposer un travail vocal bien plus vaste, passant de l’aigu au grave, du posé à l’énergique. Ces modulations vocales sont en parfaite harmonie avec le jeu de Phil, qui lui-aussi a choisi de tenter d’autres chemins se permettant de construire des lignes plus mélodiques parfois proche de la scène alternative. Concernant la section rythmique, elle reste efficace, avec toujours un son de basse à décorner les bœufs ! Un son claquant qui épaule parfaitement la batterie, proposant au final un set de près de 45 minutes, offert par un groupe qui a pris de l’assurance.
Plus complexe et plus varié comme je l’ai dit au début, le métal brut de coffrage du départ a évolué fortement suggérant que les quatre musiciens ont engrangé un maximum de maturité (le groupe offrant d’ailleurs deux nouvelles compos). Au niveau du mixage-son, c’est de très loin le meilleur concert auquel j’ai pu assister. Félicitons au passage l’ingénieur du son du Titans Club.
Set-list : Intro + “You feel alone”, “Sorrow”, “I’m lost”, “Why”, “New one”, “Don’t choose me”, “No miracle” et sortie + “Remember”
Le temps de féliciter les musiciens liégeois, les tueurs d’Age Of Torment prennent place sur la scène pour placer leur matériel et faire la seconde balance-son. Un moment technique qui donne déjà le ton sulfureux, que la formation va dégager ensuite sur la scène. Section rythmique efficace (concernant la batterie, j’en reparlerai plus tard), guitare tranchante et chant guttural sont donc au programme de cette seconde salve sonore.
Démarrage à fond la caisse pour Age Of Torment, qui envoie du très lourd dès les premiers accords. Fini de jouer à la poupée, on range les gosses et les personnes âgés car ça va dégommer ferme. D’entrée ça frappe vite et fort aux fûts, avec un batteur qui sait accélérer avec une facilité déconcertante. Finalement rien d’étonnant puisque Jonas Sanders officie officiellement depuis 5 ans avec Pro-Pain (figure emblématique du hardcore américain) ! Et ça se voit et surtout s’entend avec un jeu d’une efficacité redoutable, qui apporte un punch d’enfer à un métal plus que sulfureux.
Notons aussi le jeu habile à deux voix, où le guitariste temporise le chant lourd et guttural de Thomas Hubert par un chant plus rock et plus mélodique. Pour le reste Nico.P à la basse et Shaun.VC à la guitare complètent une formation à quatre qui sait trancher dans le vif. L’atmosphère s’échauffe car on passe à la vitesse supérieur, avec un set aux relents de hardcore, de trash-métal sans oublier quelques développés de death-métal côté chant.
Face à nous une véritable machine de guerre, qui enfonce le clou de belle façon. Age Of Torment a donc fortement participé à la finition de cette soirée, atomisant le public qui vient de rendre son dernier souffle (soufre !). Ajoutons enfin la super-technique des cheveux, où Thomas, Shaun et Nico ont fait tournoyé leur tignasse respective, en parfait accord avec les assauts sonores de la musique.
Set-list : “I against”, “Love”, “Native”, “When I tear” (sample), “Our revolution”, “DBR”, “Child” (Sample) et “Liberate tuteme”
Au final mes collègues Hugues et Michel se seraient certainement régalés, mais c’est Fifi qui en a pris plein la tronche et plein les mirettes, et ce, grâce à deux formations qui ont soufflé le soufre sur le Titans Club. Remercions comme il se doit le personnel de PCL Prod qui a organisé cette soirée en collaboration avec le club, encore un lieu qui nous permet de nous ressourcer et qui perpétue la tradition du rock’n’roll. Longue vie au métal et longue vie au Titans Club. Un endroit où je retournerai avec beaucoup de plaisir.
PS : Il me reste à vous parler quelques instants du retour, un dernier épisode ne manquant point de piquant, puisque les deux chanteurs (Dan et Thomas) sont revenus avec moi dans la voiture. Et oui il fallait véhiculer les deux hurleurs jusque Liège, une aubaine pour votre serviteur, d’autant plus que ce retour s’est déroulé dans la bonne humeur. Voilà donc une soirée réussie du début à la fin, une soirée à marquer au calendrier !
– PCL Prod