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On garde le cap de la finesse, avec un Diab Quintet en chair et en os !

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Après une première soirée des plus réussies, le Festival d’Art de Huy se devait de travailler dans la continuité, et proposer à nouveau une soirée toute en finesse. C’est donc la formation Diab Quintet emmenée par un fringant Jonathan De Neck qui est à l’honneur ce soir, un groupe dont je viens d’ailleurs de chroniquer récemment son second album “Seagull Tango” (le tango du goéland), une aubaine donc de pouvoir apprécier ses compositions dans le cadre de l’exercice scénique. Après la présentation du groupe faite par nos hôtes Emmanuelle et Didier, place à cette bouillonnante formation qui m’a plutôt surprise par rapport à son album studio. Un opus où les courants musicaux et les contrées s’entrecroisent au gré de l’imagination, de l’inspiration et aussi de l’improvisation des musiciens. Comme sur l’album on retrouve ici Jonathan De Neck (composition et accordéon diatonique), Corentin Dellicour (violoncelle), Esinam Dogbatse (percussions et flûte), Rui Salgado (contrebasse et guitare) et Sébastien Taminiau (violon et contrebasse), une équipe au sein duquel on retrouve plusieurs musiciens ayant déjà travaillé dans d’autres groupes. Principe du collectif et de ce libre échange dans l’univers des Musiques du Monde où, les hommes et les femmes se croisent et se séparent au gré des projets établis.

Mais venons-en à la musique si vous le voulez bien, avec d’entrée plusieurs compositions du nouvel album fraichement sorti depuis peu (tous chauds, ils se vendront comme des petits pains à la fin du concert) où, on se replonge dans cet univers particulier fait d’effluves classiques et folkloriques additionnées de ce petit côté vintage (musiques de film des années 70). Le groupe brasse une incalculable série d’influences venant de tous bords et de toutes contrées où, le public voyage de l’Espagne à l’Argentine, en passant par l’Afrique. N’oublions pas le côté lyrique porté par les instruments classiques, qui se marie favorablement au côté plus exotique des percussions et au côté plus saltimbanque de l’accordéon.

Jonathan De Neck excelle dans son domaine, manipulant avec une dextérité déconcertante cet étrange instrument, qui s’ouvre et se referme au gré des ambiances jouées. D’ailleurs une composition où il joue seul sur scène, va faire éclater tout son talent. Envouté par son propre instrument, l’artiste se découvre et n’hésite pas à travaillé sur le fil de l’humour ou de l’émotion, permettant au public d’être avec lui dans son projet musical. Jonathan n’hésite pas à nous présenter en quelques mots le contexte des chansons avec un moment d’émotion où, il présente une composition dédiée à son papa. Voilà un clapant musicien qui sait rester simple et disponible pour les autres. Remarque qui me rappelle d’ailleurs l’incroyable complicité qu’il y a entre les membres de cette formation !

Simplicité et ouverture aussi pour les autres musiciens, qui ont su délivré une musique précise toute en finesse, qui a quelque fois pris du coffre pour mieux faire bouger l’assemblée. Si la précision du trio à cordes est remarquable, Corentin, Sébastien et Rui ont aussi transpiré de la bonne humeur, et ce, en toute décontraction. Parlons enfin d’Esinam qui a illuminé la scène par ses percussions et sa présence toute féminine. Une belle artiste qui a su nous enivrer grâce aux effluves de sa flûte, nous embarquant au loin.

Diab Quintet nous a offert un set où les musiciens nous ont fait voyager à travers le temps et l’espace, nous proposant une musique variée ne manquant pas de fraicheur. De l’Argentine en passant par les Balkans sans oublier l’univers de la musique classique, le voyage initiatique n’a pas manqué d’escales nous fixant quelques instants dans les traditions de diverses ethnies. Si le niveau technique des protagonistes reste indéniable, ils ont su délivrer une prestation scénique fraiche et sympathique.

Entre l’écoute d’un album studio et l’occasion de voir sur scène une même formation à l’œuvre, c’est toujours la découverte de pouvoir voir et écouter de visu les musiciens qui ont fabriqué la musique. Voir des visages et des corps bouger au gré des notes, apprécier le contact avec le public et peut-être découvrir de nouvelles choses ! Le groupe Diab Quintet a réussi haut la main l’épreuve de cette seconde soirée, en délivrant un concert de toute beauté !

set-list : “Down the Rock”, “Seagull Tango”, “Œil de Lynx”, “Valse 9”, “A l’Aube”, “A las tres”, “La no-Buleria del fantasma azul”, “L’équilibriste”, “Qué pasa ?”, “Les Survivants”, “Maple Leaves” et en rappel “Milonga”

Liens pour le groupe :

Diab Quintet

Seagull Tango Les chansons du nouvel album

Liens pour le festival :

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