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Saint-Mengold s’est enflammée au son de la musique des Pouilles

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Voilà une soirée qui sera difficile à oublier, tellement l’atmosphère s’est embrasée au passage de la tornade italienne, qui a fini par faire danser quasi toute l’assistance de l’église Saint-Mengold ! Le groupe Kalàscima a littéralement enflammé le public, en nous offrant un set à la fois dynamique et surprenant. Mélanger musique traditionnelle du sud de l’Italie, avec des relents de rock, d’électro et de psychédélisme (leur album s’appelle d’ailleurs “Psychedelic Trance Tarentella”), il fallait oser ! C’est donc avec un fond sonore d’oscilloscope électronique, que Didier Mélon présente cette étrange formation qui chante en fait en Griko, dialecte néo-grecque faisant partie des divers langages utilisés dans les Pouilles (région du sud de l’Italie, côté Adriatique = le talon de la botte), dont la capitale est la ville de Bari. C’est également la région de Salento et aussi celle où l’on danse la Tarantelle (destinée à guérir les personnes mordues par une tarentule). Région où le folklore allie les instruments liés à l’Italie et à la Grèce.

Sur ce l’oscilloscope perdure en attendant l’arrivée des protagonistes, six valeureux italiens qui en costume traditionnel vont tout simplement prendre le public à la gorge dès le début. Lentement les instruments s’animent (l’accordéon et le bouzouki) pour lancer une belle mélodie, avec en fond sonore une bande son de programmation. S’ensuivent les murmures de nos musiciens qui placent une musique plutôt progressive, ouvrant pour la zampogna (cornemuse italienne à 4 tuyaux : 2 bourbons et deux mélodiques). Les chœurs montent alors en puissance, pour que la musique couvre tout l’espace sonore ! L’ambiance est lancée avec sur scène un groupe qui respire la chaleur et la joie de jouer, attisant le public à frapper dans les mains.

Le groupe composé de Riccardo Lagana (tamburello, percussions et chant), Fedenco Lagana (tamburello, riq, bendir, tar, darbouka, djambe, cajon, batterie…et chant), Riccardo Basile (basse, clavier, chant et programmation), Massimiliano De Marco (guitare, bouzouki, mandoline et chant), Luca Buccarella (accordéon, harmonica et chant) et aldo Iezza (zampogna, flute, hautbois et chant), dégage rapidement une énergie et une chaleur propre à leur musique où, s’entrecroisent divers folklores et les fondements de la musique moderne !

La section rythmique typée rock (basse et batterie), les programmations électro et les passages aux synthés contrebalancent les instruments traditionnels et le chant surpuissant à 6 voix ! D’ailleurs la performance vocale est prodigieuse, le son des voix s’élevant jusqu’à la cime de l’édifice religieux. L’ensemble malgré-tout surprenant, construit quelque chose de parfaitement homogène poussant rapidement le public à bouger et à danser. Les deux côtés des gradins se transforment en piste de danse, la chaleur de nos Italiens devenant communicative.

A travers une prestation scénique haute en couleurs, Kalàscima perpétue la tradition des Pouilles, y insérant aussi le folklore grecque et irlandais via le son de certains instruments. La musique est toujours rythmée, le chant est d’une grande limpidité et les chœurs sont puissants (imaginez six gaillards s’époumonant à tout rompre). La température monte crescendo au fur à mesure des compositions, morceaux souvent endiablés qui laissent aussi la place à l’émotion. Une chanson nommée “Marcinelle” rappelle les tragiques évènements dans l’industrie du charbonnage et des mines (un vrai moment d’émotion). Rien d’étonnant puisque l’on fête les 70 ans de l’immigration italienne. Au final et pour les deux dernières chansons, le public sera debout chantant à tue-tête les refrains que Riccardo a présenté au préalable.

Peut-on dire que le groupe italien Kalàscima fait de la musique progressive ? Oui car dans leur concept, ils sont bel et bien novateurs et avant-gardistes, modernisant avec intelligence le folklore et la musique de leurs origines. Nos hôtes italiens ont mis littéralement le feu à Saint-Mengold, libérant une énergie prodigieuse à travers un travail musical hors des sentiers battus. Tout bonnement génial !

PS : je n’ai pas résisté, j’ai donc acheté leur CD que je chroniquerai bientôt. De votre côté, n’hésitez pas à compulser le site officiel du groupe, il regorge de bandes sonores et vidéos.

Kalàscima

Liens pour le festival :

Le Festival d’Art de Huy

Festival d’Art de Huy

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