Raismes Fest 2016 – Jour 1 : la soirée d’échauffement
Si, généralement, nous n’assistons qu’à la journée ‘principale’ du Raismes Fest, celle-ci est toujours précédée par une première “soirée d’échauffement” au cours de laquelle quelques formations talentueuses se produisent sur la petite scène du festival. Cette année, Alain Boucly était sur place. Il nous fait un topo sur les événements de la soirée. C’est avec plaisir que nous retrouvons, comme chaque année, le superbe site du château de la princesse d’Arenberg pour une nouvelle édition du Raismes Fest. Comme en 2014 et en 2015, cette 18ème édition se déroule sur deux journées, avec quatre groupes au programme pour animer cette soirée du vendredi 9 septembre 2016.
Il ne faillait pas arriver en retard, car c’est à 18h00 précises que Spiritual Driver ouvre les hostilités devant un public encore clairsemé. Les régionaux de l’étape officient dans un registre Metal Rock Stoner. Desservis par un son approximatif, le mélange de ces diverses influences a du mal à convaincre. Les compositions tiennent malgré tout la route. Sans doute serait-il bien de revoir le combo d’Arras dans d’autres circonstances afin de pouvoir l’apprécier à sa juste valeur.
Le retour d’une légende du Blues Rock nordiste sur la scène du Raismes Fest ne va pas passer inaperçu. L’origine de Willcox remonte à plus de 35 ans. A l’époque, le groupe s’était formé autour de trois frères afin de diffuser la bonne parole du Boogie. Avant de disparaitre, le trio a foulé les plus grandes scènes en compagnie de Bo Diddley, Rory Gallagher ou encore Dr Feelgood. En 2014, après 20 ans de silence Sam, le seul rescapé de la fratrie originale, décide de remettre le couvert et forme le Sam Wilcox Band. Et il a bien fait ! Le set de quarante-cinq minutes est véritablement abouti, enchainant les titres les titres les plus énergiques dans la pure veine du hard blues texan à la ZZ Top ou encore des perles Bluesy que n’aurait pas renié Rory Gallagher. L’assistance, désormais plus conséquente, ne s’y trompe pas. Faisant preuve de réactivité, elle réserve au trio un succès mérité.
Le changement de style est radical lorsque Birth Of Joy prend possession de la scène. Cela peut surprendre dans un premier temps, car la musique jouée par les trois Hollandais sort des sentiers battus. Composé de Kevin Stunnenberg au chant et à la guitare, Bob Hogenelst à la batterie et de Gertjan Gutman aux claviers, le groupe nous transporte dans un univers Rock Psychédélique du plus bel effet. Les morceaux, essentiellement extraits de leur dernier opus “Get Well”, rivalisent d’originalité, dans un registre élargi qui peut faire penser aussi bien aux MC5 et à Hawkwind qu’aux Doors. Chacun se donne sans retenue pour délivrer une prestation aux ambiances travaillées, mais énergiques, devant un public conquis.
La tête d’affiche de la soirée revient aux allemands de Zodiac. Ces derniers vont envoyer à la face d’une audience compacte, un hard rock plus classique, tout droit sorti des 70’s. On ne peut pas dire que le quatuor détienne la palme de l’originalité, mais il faut bien avouer que l’interprétation est sans faille. Le look vintage du guitariste et vocaliste, Nick Van Delft est vraiment bien adapté au style des compositions. Elles se montrent très efficaces, grâce au chant Bluesy de Nick, mais aussi avec les harmonies complémentaires des 2 guitares qui alternent les solos remarquables de précision. Les titres s’enchainent sans temps mort, avec plusieurs extraits leur excellent dernier opus “Grain Of Soul”, démontrant ainsi que Zodiac possède tous les ingrédients pour faire partie des futurs grands. La prestation d’1h30 devant une foule des grands soirs passe beaucoup trop vite et clôture magnifiquement cette première journée. Il ne reste plus qu’à attendre les réjouissances du lendemain qui s’annoncent déjà tout aussi attrayantes.
Photos © 2016 Alain Boucly