FemME 2016 – Female Metal Event 3 – Jour 1: soirée acoustique
À peine arrivé à Eindhoven, je me précipite dans la grande salle du Effenaar pour ne pas manquer le premier groupe qui va, sur la scène principale, donner le coup d’envoi de la nouvelle édition du Female Metal Event. Pour la première fois cette année, la présentation du festival FemME a été confiée à la charmante Femke Fatale, célèbre modèle tatouée et chroniqueuse pour HeadBangers LifeStyle. Après avoir accueilli le public dans la langue de Vondel, la belle se rend bien vite compte que le public présent vient des quatre coins de l’Europe et le restant de la présentation se fera donc en anglais.
La grande salle du Effenaar n’est encore qu’à moitié remplie pour ce premier soir placé sous le signe de la douceur acoustique. Après un rapide détour par le bar, je m’installe dans le public pour écouter le premier groupe de la soirée.
C’est le groupe métal prog néerlandais Kingfisher Sky qui se charge d’entamer les festivités. Malgré le récent départ de Chris Henny, le groupe affiche toujours sur scène une belle cohésion. La version acoustique des morceaux est très plaisante à écouter.
Outre Judith Rijnveld au chant, Ivar de Graaf à la batterie, Edo van de Kolk à la guitare sèche, Maaike Peterse au violoncelle, Nick Verschoor à la basse et Erik van Ittersum aux claviers, le groupe s’est, pour l’occasion, attaché les services d’un renfort caisse avec la violoniste Danielle van Berkom. Le groupe accueille aussi, le temps d’un duo, un invité masculin sur scène en la personne de Valerio Recenti (vocaliste de My Propane).
Les titres de la setlist ont été judicieusement choisis : «King of Thieves», «Attic», «Hypnos», «Heather», «Winter», «Big Fish», «Rise From The Flames», «Edge of Insanity», «Insomnia» et «The Craving».
Pour vous faire une petite idée, voici une vidéo de l’excellent morceau «Hypnos» enregistrée en live au Veur Theater en 2016:
Jamais Kingfisher Sky ne déçoit, tant en acoustique qu’en électrique. Judith a un excellent contact avec le public et passe allègrement du néerlandais à l’anglais. Très souriante, elle effectue une performance vocale sans faille qui réjouit le public présent.
Après avoir basculé vers la petite salle, le public déjà un peu plus dense s’apprête à accueillir les Italiens de Sleeping Romance sur la petite scène. Les organisateurs ont visiblement été conquis par ce groupe qui sera le seul à se produire deux fois au cours du même festival : une première fois en acoustique le vendredi soir et une seconde fois en électrique le samedi.
Pour cette soirée, la chanteuse Federica Lanna est accompagnée uniquement par Federico Truzzi à la guitare et seconde voix. À deux, ils égrainent quelques titres de l’album «Enlighten» et gratifient les festivaliers d’un ou deux nouveaux titres qui figureront sur le prochain album, dont la date de sortie n’est pas encore connue.
Le résultat est ravissant comme vous pouvez vous en rendre compte dans le clip acoustique du titre Finding My Way extrait du premier album du groupe :
L’ensemble voix claire et guitare sèche est du plus bel effet. Je suis tellement sous le charme que le temps me semble avoir filé à toute vitesse et que j’ai l’impression que le groupe n’a joué que 2 minutes. Déçu de ne pas avoir droit à plus de morceaux, je me console à l’idée de revoir la formation transalpine en version full métal demain samedi.
De retour dans la grande salle, le groupe Mollust est quasiment prêt. N’ayant jamais entendu parler de cette formation, j’apprends sur la toile que ce groupe originaire de Leipzig propose une musique qui mélange les influences classiques et le métal. Il compte déjà trois albums à son actif et c’est la première fois qu’il se produit aux pays des tulipes et du fromage.
Le groupe est emmené par Janika, chanteuse lyrique et claviériste. Les plus calés d’entre vous auront peut-être reconnu son prénom puisque la belle est également vocaliste du groupe Haggard depuis 2013. À ses côtés, deux violonistes (Sandrine B. et Luisa), une violoncelliste (Lisa), un guitariste/vocaliste (Frank) et un batteur (Clemens). Par souci d’exhaustivité, précisions aussi que dans sa formation complète, le groupe se produit aussi avec un bassiste (Simon) et un double bassiste (Carsten).
Sur scène, l’étrange mixture musicale proposée par le groupe a du mal à convaincre. Malgré le talent indéniable des musiciens sur scène, la sauce ne prend pas, faute de liant. La mélodie part un peu dans tous les sens : les compositions manquent de structure et sont trop décousues pour être vraiment agréables à écouter.
Le groupe ne ménage pourtant pas ses efforts pour plaire au public et le guitariste se permet même une fantaisie en descendant au milieu de la foule avec sa guitare et une couronne sur la tête.
Vers la fin du set, les Teutons nous raviront cependant avec une très jolie version de l’Ave Maria. Sans doute la configuration acoustique n’est-elle pas optimale pour ce groupe auquel je laisserai volontiers une seconde chance en version électrique normale…
Après une nouvelle migration vers la petite salle et un détour par le bar pour vérifier si les pompes à bière sont toujours en état de marche, j’attends avec impatience l’artiste suivante, Vic Anselmo. Originaire d’Allemagne, cette pianiste est aussi une chanteuse hors pair, comme elle nous le prouve cette fois encore, seule en scène avec son clavier. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Anneke van giersbergen l’avait choisie pour assurer la première partie de sa tournée acoustique du printemps dernier. Une voix pleine de sensualité et toujours très juste. Le seule petit reproche est que l’artiste est si concentrée qu’elle joue la plupart du temps les yeux fermés. Mais ne boudons pas notre plaisir et ce fut vraiment une très belle prestation, tant instrumentale que vocale
L’heure tourne et me voilà de retour dans la grande salle pour déguster le plat principal de la soirée, le concert acoustique de Marcela Bovio à l’occasion de la sortie officielle, ce 23 septembre 2016, du premier album solo de la talentueuse mexicaine. Entourée du quatuor à cordes Cassadó Quartet composé de Sergio Aparicio Rodríguez (violon), Sigurjon Freyrsson Lorenzo (violon), Marleen A-Tjak (violon) et Andrea Gómez Oncina (violoncelle).
Les compositions proposées aux festivaliers sont très intimistes et d’une grande beauté. Malgré le manque de courtoisie de quelques bavards qui ne peut pas s’empêcher de discutailler, Marcella et son quatuor livrent une très belle prestation tout en émotions et en sensibilité. Les instruments classiques accentuent les émotions portées par chacun des titres interprétés.
Marcella joue les titres de son nouvel album «Unprecedented», ainsi que trois titres de Stream of Passion: «Hay amores», «The Treasure Hunter», «Found! », «Dime», «The Cartographers», «Powerless», «Broken» (SoP), «Alicia», «Saboteurs», «Stars», «The Curse» (SoP), «The One», «In the End» (SoP).
Le résultat est assez inattendu et mélange des influences classiques et des rythmes d’inspiration mexicaine. Et toujours cette voix sublime qui a le don de vous transporter vers le Nirvana musical… Mais comme un petit clip vaut mieux qu’un long discours, voici le premier clip officiel de l’album. Il s’agit du morceau «Found!» qui est interprété quasi dans les mêmes conditions que celles du FemME3 :
Pour clôturer cette soirée acoustique, les organisateurs ont fait appel à Moran Magal, jeune compositeure/interprète d’origine israélienne, très à l’aise au piano, qui propose une musique rock/folk progressive aux accents métal et gothique. Sa spécialité : mélanger des compositions personnelles et des tubes métals revisités à sa manière. Elle interprète notamment le célèbre «Poison» d’Alice Cooper. Le public aura aussi l’occasion de découvrir ses propres chansons comme le très joli «Win Me Over». L’artiste est accompagnée sur scène au violon par Alexey Kochetkov.
Une découverte intéressante et une artiste qui va encore certainement faire parler d’elle par l’étendue de son talent.
Après cette première soirée passionnante, il est à présent temps de rentrer prendre des forces car la journée du samedi s’annonce chargée.
En attendant la suite, voici un compte rendu officiel filmé de la première soirée
À suivre…
Les autres photos de
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Vic Anselmo|
Marcela Bovio|
Mora,n Magal
Photos © 2016 Hugues Timmermans