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Female Metal Event 3 (FemME 2016): jour 2

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Après une courte nuit de sommeil, me voilà de retour en terre batave, l’appétit aiguisé par l’excellente entrée en matière acoustique de la veille. Mais c’est ce samedi que le véritable coup d’envoi de la partie métallique du festival va pouvoir être enfin donné. Impatient d’entamer l’affiche du jour plus qu’alléchante, je suis paré à l’action, le doigt prêt sur le déclencheur de mon fidèle boitier attrape-images.

En ce début d’après-midi ensoleillé, c’est donc un bonheur de retrouver la présentatrice Femke Fatale qui accueille dans la petite salle bien remplie nos compatriotes du groupe Circle Unbroken.

Contrairement à la plupart des noms inscrits à l’affiche, Franky De Mangelaere (claviers), Marty Bonnetain (batterie), Marieke Bresseleers (chant), Rutger Meert (basse), Matthias «Matths» Jacobs et Kevin De Brauwer (guitares), ont dû franchir le cap des battles pour avoir le droit de se produire à la troisième édition du Female Metal Event. Pour avoir assisté aux éliminatoires, je peux vous confirmer qu’à chaque apparition, Circle Unbroken a su séduire tant le public que le jury.

Toute la joyeuse bande débarque donc sur scène sous les applaudissements nourris d’un public enthousiaste. Pendant plus d’une demi-heure, le groupe offre un set très dynamique composé de morceaux de leur album «Vincere» (voir notre
chronique
): «Black Fire», «Odyssey», «Painless Disease», «The Call», «Vampire», «There’s More» et «Portrait». Malgré quelques soucis technique, le groupe ne se laisse pas démonter et Marieke redouble d’énergie pour assurer le spectacle. Kevin ajoute quelques grunts qui ne figurent pas sur l’album et qui sont du plus bel effet. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la journée du samedi a commencé en fanfare.

Retour dans la grande salle où le premier groupe n’est autre que End of the Dream. Après avoir joué l’année précédente dans la petite salle, le groupe a donné une kyrielle de concerts et n’a cessé de progresser, ce qui lui vaut l’honneur de se produire sur la grande scène pour l’édition 2016.


La formation de métal symphonique originaire de ’s Hertogenbosch est toujours composée de Micky Huijsmans (chant), Robin van Ekeren (guitare), Tim van den Hooven (basse), Armen Shamelian (guitare) et Pim Geraets (batterie). L’expérience accumulée depuis la sortie de l’album a permis aux artistes de trouver leur place sur scène et d’interagir avec une aisance et une cohésion parfaites.

Le groupe poursuit son ascension et impressionne par sa maîtrise et son aisance sur scène. Micky (qui arbore une superbe chevelure grise) et sa bande livrent une excellente prestation basée sur les titres de l’album «All I Am» (voir notre
chronique
) avec des morceaux comme «Follow The Angels», «Colder» et «All I Am». Le métal symphonique du groupe rappelle le Within Temptation des débuts ainsi que Evanescence (surtout la voix de Micky). À ce stade du concert, Micky nous apprend que le groupe travaille sur son nouvel album. Pour preuve, elle offre à ses fans nombreux parmi les festivaliers le plus beau cadeau qui soit: un inédit intitulé «Wakeless» qui figurera sur le prochain opus. Un morceau excellent qui réunit les caractéristiques principales du groupe (des riffs de guitares excellents, des synthés pour renforcer le caractère mélodique et des lignes de chant laissant à la voix de Micky l’occasion de prendre toute sa mesure), mais avec un zeste de maturité en plus. Le public s’en donne à cœur joie. Retour ensuite aux morceaux tirés du premier album avec «Collide», « Savior (Skillet-cover)» et « Shadow’s Embrace».


Retour dans la petite salle pour une page de métal prog avec le groupe néerlandais Ex libris, bébé de la chanteuse Dianne van Giersbergen qui se produira également plus tard avec Xandria. Après avoir connu quelques remaniements, le groupe se compose aujourd’hui de Koen Stam (synthé et claviers), Bob Wijtsma (guitare), Luuk van Gerven (basse) et Harmen Kieboom (batterie). Le groupe joue une setlist basée sur ses deux albums «Amygdala» (2008) et «Medea» (2014).

C’est le premier concert de l’année pour Ex Libris et on sent que la scène a manqué aux protagonistes qui s’en donnent à cœur joie. Malgré le côté beaucoup plus technique et la complexité des compositions proposées, le charisme de Dianne agit. La petite salle est archi-comble et le public se laisse emporter dans ce beau voyage musical. Encore une fois, le set passe à toute allure: quatre morceaux seulement vu leur longueur («Medea», «Murderess In Me», «On The Ocean’s Command» et «From Birth To Bloodshed»). Toute de rouge vêtue, Dianne dirige la cérémonie d’une main de maître, avec tout le talent qu’on lui connaît. Le show aura été très prenant. De quoi exciter ma curiosité à propos des nouveaux morceaux que le groupe est en train de composer, mais mes tentatives de soutirer aux membres du groupe la moindre bribe d’information restent vaines. Pas moyen d’en savoir plus pour l’instant. Patience donc !


La grande scène accueille à présent le groupe Diabulus in Musica qui nous revient après un break (la chanteuse Zuberoa a eu un enfant) et avec un nouvel album intitulé «Dirge for the Archons» qui sortira le 18 novembre prochain. Sur scène, Zuberoa Aznárez (voix), Gorka Elso (claviers et grunts), Alexey Kolygin (guitare) et David Carrica (batterie) assurent le spectacle en mettant le paquet. Les grunts de Gorka et du guitariste soutiennent magnifiquement la voix de Zuberoa. Le groupe offre un son plus percutant qu’avant sans rien sacrifier à la musicalité.

La setlist étoffée nous permet de revisiter tout le répertoire du groupe. Les commence par deux extraits de l’album «Argia» de 2014 avec «Et Resurrexit (Libera Me)» et «From the Embers». Ils embraient en faisant un crochet par leur album «The Wanderer» de 2012 avec le morceau «Hidden Reality» avant de revenir à leur album de 2014 avec «Inner Force». «Ishtar» et «Lies in Your Eyes» seront les seuls extraits du premier album («Secrets» – 2010).

Enchainement avec trois plages de l’album «The Wanderer»: «A Journey’s End (intro)», «Ex Nihilo» et «Blazing a Trail». Retour à l’actualité plus récente avec «Eternal Breeze» et «Maitagarri». Un dernier crochet par l’album de 2012 pour «Sceneries of Hope» et le concert finit par deux morceaux du dernier album en date «Spoilt Vampire» et «Horizons».

Chaque fois que je vois Diabulus, j’ai l’impression que le groupe continue à progresser. Aujourd’hui, je les ai trouvés particulièrement en forme et très énergiques sur scène. Sans doute la prestation la plus musclée jusqu’à ce stade. Les Pampelunais prennent congé du public en annonçant qu’ils seront très bientôt de retour dans nos contrées pour une tournée qui passera par la Belgique et les Pays-Bas.


Après une nouvelle migration vers la petite salle, il est temps de retrouver les Italiens de Sleeping Romance qui nous avaient déjà conquis la veille en acoustique et qui remettent le couvert avec un set électrique. Le groupe est présent au grand complet avec Federico Truzzi (guitare), la charmante Federica Lanna (chant), Lorenzo Costi (basse), Francesco Zanarelli (batterie) et Nichola Bonavoglia (guitare). Sur scène, on remarque immédiatement que les musiciens sont très soudés et qu’ils ont un sens aigu de la mélodie, parfaitement servie par la chanteuse.

Les Transalpins nous proposent un voyage musical composé en grande partie d’extraits de leur unique album «Enlighten» (2013) avec les morceaux «Enlighten» et «The Promise Inside» pour commencer. Les amateurs de metal symphonique sont à la fête et Sleeping Romance prouve que l’Italie est désormais un pays avec lequel il faut compter dans ce genre spécifique. Federico et les siens ne sont pas venus les mains vides puisque Sleeping Romance propose également un inédit, «Where the light is bleeding», qui figurera sur le prochain album du groupe.

Après deux autres extraits de l’album («Free Me», «Touch the sun»), le groupe joue son dernier single en date, «Finding My Way», avant de conclure avec «Devil’s Cave». Pour votre serviteur, ces sympathiques Italiens auront été la véritable révélation du festival, ce qui prouve bien que le métal symphonique à la sauce italienne est la fois très appétissant et digeste. J’attends leur retour sous nos latitudes avec une certaine impatience…


Autre groupe très attendu, Kobra and the Lotus s’apprête à débarquer sur la grande scène. Quasiment une première pour moi, à ceci près que j’ai eu l’occasion de voir la chanteuse Kobra Paige accompagner Kamelot en tournée sur plusieurs dates. Elle m’avait déjà impressionné au poste occupé avant elle par Simone Simons, Alissa White-Gluz et Elize Ryd. Ses qualités musicales et sa plastique sont pour beaucoup dans la réputation du groupe qu’il me tardait de découvrir en live. Sur scène, Kobra Paige (chant), Jasio Kulakowski (guitare), Brad Kennedy (basse) et Marcus Lee (batterie) proposent une musique au son très américain, située au confluent du hard rock et du métal.

Un set énergique de 10 titres permet aux festivaliers de faire plus ample connaissance avec la musique des Canadiens: «Gotham», «Battle Of Wrath», «Hold On», «Warhorse», «Heartbeat», «Soldier», «Forever One», «TriggerPulse», «Lost In The Shadows», «50 Shades Of Evil». Les musiciens sont d’une efficacité rare et mettent parfaitement en valeur leur lead vocaliste. La musique est très carrée et torture parfois la mélodie, mais les guitaristes sont impeccables. Quant au batteur, il fait un solo original en se promenant autour de sa batterie. Mais le principal atout du groupe reste sa chanteuse punchy et très charismatique. Le show est en tout cas à la hauteur de mes espérances. En attendant la sortie de son double album «Prevail», le groupe vient d’entamer une grande tournée européenne comme support de Delain avec Evergrey, mais c’est une autre histoire…


Le festival continue avec Bliksem. Ce groupe belge de thrash métal s’approprie la petite scène et balance des décibels qui frappent nos tympans comme autant d’éclairs lancés par un Zeus métallique courroucé. C’est dense et intense. Un peu lourd à digérer mais cela plaît à toute une frange du public. Sept morceaux extraits des deux opus du groupe vont nous prendre aux tripes et nous enserrer dans un étau métallique: «Crawling In The Dirt», «Room Without A View», «Morphine Dreams», «Twist The Knife», «Face The Evil», «Barbaric Nation» et «The Life On Which I Feed». À déconseiller aux petites natures et aux oreilles fragiles!


Comme beaucoup de festivaliers, j’étais curieux de découvrir Sirenia 2016 avec sa nouvelle chanteuse. Pour ce concert, qui est le premier show officiel de la nouvelle chanteuse, Sirenia revisite sa discographie existante. Sur scène, c’est toujours Morten Veland (compositeur, guitare, voix) qui dirige les opérations, même si tous les regards se portent bien évidemment sur Emmanuelle Zoldan (chant) qui a succédé à Ailyn dans des circonstances pas très claire. À leurs côtés, Jan Erik Soltvedt (guitare) et Jonathan A. Perez (batterie) complètent la fine équipe.

Grâce à une setlist « classique » de type métal gothique («Serpent», «Lost In Life», «Once My Light», «Cold Caress», «The End Of It All», «Meridian», «My Mind’s Eye», «The Other Side», «The Seventh Summer», «My Destiny», «The Path Of Decay»), les fans ne sont pas trop dépaysés et ont tout le loisir de porter toute leur attention sur Emmanuelle.

Celle-ci assure plutôt bien côté voix. Par moment, son timbre ressemble tellement à celui d’Ailyn que j’en viens à me demander laquelle des deux chanteuses a enregistré certains morceaux…
Quelques critiques malgré tout: le groupe est fidèle à lui-même avec beaucoup d’éléments préenregistrés. De plus, Morten est toujours aussi peu souriant. Enfin, si Emmanuelle est très convaincante vocalement, il lui reste des progrès à faire sur le plan de la gestuelle.

Comme plusieurs autres groupes à l’affiche, Sirenia annonce la sortie d’un nouvel album intitulé «Dim Days Of Dolor» le 11 novembre prochain.


La petite salle me semble bien trop étriquée pour contenir l’énergie de Caroline Westendorp, la chanteuse du groupe post hardcore/metalcore amestellodamois The Charm The Fury. C’est en effet une déferlante métallique comme j’en ai rarement vu qui s’empare de la scène. Avec ses comparses Rolf Perdok (guitare), Lucas Arnoldussen (basse), Mathijs Tieken (batterie) et Martijn Slegtenhorst (guitare), ce petit bout de bonne femme envoie du lourd, du très lourd même. En fait, le groupe balance des notes comme un boxeur distribue les uppercuts. Caroline a une énergie presque surhumaine et se démène tellement qu’elle semble avoir le don d’ubicuité et être partout à la fois.

Au menu de la setlist, huit titres qui décoiffent: «Down On The Ropes», «Colorblind» (extrait de l’album «A Shade Of My Former Self» de 2013), «Dirty South» (extrait du EP «The Social Meltdown» de 2012), «Weaponized», «Echoes», «Songs Of Obscenity», «Living Saints» (2013), «Carte Blanche» (2013). Un show qui dépote et séduit le public qui se ruera littéralement sur les cd à la fin du concert. Le second album du groupe est annoncé pour le printemps 2017.


La tête d’affiche de la soirée du samedi n’est autre que l’illustre groupe canadien de métal électro-gothique The Birthday Massacre. Le retour de ce groupe culte dans nos contrées était très attendu.

Sur scène, Chibi (chant), Rainbow (guitare, programmation, chant), M. Falcore (guitare), Rhim (batterie), Owen (claviers) et Nate Manor (basse) me donnent l’impression d’être dans un mauvais jour. Est-ce le décalage horaire ou un problème technique, j’ai la nette impression que le son est médiocre et la chanteuse n’a guère de voix par rapport à ce que l’on peut entendre sur les disques du groupe.

La setlist de 15 titres a pourtant de quoi ravir les fans: «Broken», «Lovers End», «Destroyer», «Goodnight», «Shallow Grave», «Looking Glass», «Diaries», «Falling Down», «Superstition», «Surrender», «Unfamiliar», «Happy Birthday», «Divide», «Midnight».

Une prestation en mode mineur qui n’aura ravi que les fans purs et durs trop heureux de retrouver leur groupe fétiche. Mais ma plus grosse déception du week-end. Heureusement, il restait encore un groupe à venir.


Dernier détour par la petite salle pour assister à la prestation du groupe français Elyose qui clôture la seconde journée du festival. Frustré par le groupe précédent, je craignais de finir la soirée en bouche avec un goût d’amertume. C’était compter sans le groupe parisien qui a réussi le pari de terminer la soirée en beauté avec un set très énergique alliant electro, métal et textes en français.

Il n’aura pas fallu attendre longtemps avant de voir la magie opérer. Dès les premières minutes, avec des titres comme «Fragrances» et «Femme De Verre», la bande à Justine nous emporte ses rythmes captivants et soulève l’enthousiasme du public encore nombreux malgré l’heure avancée. Suivront encore «L’Orientale», «Plus qu’humain», «Chronocide», «L’animal-aimé», «Rédemption», «Mon Charme» et «Les Artisans Du Chaos/De Guerre Lasse» (medley).

Sur scène, Justine Daaé (voix), Ghislain Henry (basse), Marc De Lajoncquière (guitare) et Pat Kzu (batterie) sont plus que convaincants et confirment la bonne opinion que j’avais déjà eue d’eux à l’écoute de leur album «Ipso Facto» (voir notre
chronique
).

Très à l’aise sur scène, Justine occupe parfaitement l’espace, tant physiquement que vocalement. La complicité entre les membres du groupe est évidente. Et le contact avec le public passe plutôt bien. Justine ira même jusqu’à faire monter une de ses plus fidèles fans sur scène le temps d’un morceau !

On ne pouvait vraiment pas rêver mieux pour finir cette fantastique journée métallique. C’est la tête pleine de sons et d’images que je m’en suis retourné prendre quelques heures de sommeil avant d’attaquer la journée du dimanche…

Résumé de la journée en images:

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