ArticlesConcerts

White Lies à l’AB : entre gris clair et gris foncé

0 Shares

Tout comme en 2013 et contrairement à nos prévisions, les Londoniens de White Lies ont privilégié la qualité à la quantité. En tout cas d’un point de vue confort auditif puisqu’ils ont joué deux soirs d’affilée à l’Ancienne Belgique en support de leur tout récent quatrième album, “Friends”. Retour sur la prestation de ce mardi 18 octobre. L’historique de leurs premières parties dans cette même salle (Darker My Love, Crocodiles, In The Valley Below) nous a encouragés à nous faufiler aux premiers postes pour le début du set de The Ramona Flowers, les heureux élus pour ce Winter Tour (cocasse lorsque l’on sait qu’il se terminera le… 1er décembre à la Bristol Academy de Londres). Mais pour une fois, on s’en retournera déçus.

Pas que le groupe emmené par Steve Bird n’ait pas été à la hauteur. Non, on remarque même une maîtrise parfaite de leur sujet par rapport, notamment, à leur visite au Botanique voici deux ans en support de Bombay Bicycle Club. Notre bémol va plutôt à l’encontre de compositions calibrées FM qui nous renvoient vers l’univers des Killers ou de Two Door Cinema Club sans l’âme et le charisme de ces derniers. Et ce, malgré un leader théâtral et libre de tout instrument dont la voix ne semble pas tout à fait adaptée à leur environnement.

Les trois gaillards de White Lies connaissent bien Bruxelles pour y avoir enregistré deux albums (dans les fameux studios IPC). “Friends”, leur quatrième plaque, a été conçue dans leur ville natale mais leur son si caractéristique a l’air de s’être perdu dans un des recoins du labyrinthe qui orne sa pochette. Moins sombre et plus coloré, le successeur de “Big TV” n’a, et c’est une première dans leur carrière, pas atteint le top 10 britannique.

Ceci dit, ils ont toujours le don de composer des titres imparables, à l’instar de “Take It Out On Me”, intro de la plaque, du concert et single avant-coureur datant du début de l’été. Les excellents “There Goes My Love Again” et “To Lose My Life” vont ensuite faire démarrer leur prestation sur les chapeaux de roue, devant six structures lumineuses efficacement pilotées. Harry McVeigh, souriant leader à la tête d’ange a rasé sa barbe et est manifestement heureux d’être là. Derrière lui et coincés du côté droit de la scène, le bassiste Charles Cave et le batteur Jack Lawrence-Brown dont la sobriété n’a d’égal que la dextérité. Seul un claviériste supplémentaire les accompagne sur cette tournée.

Un claviériste qui vivra une soirée à deux vitesses. Essentiel sur les extraits de “Friends” pour lesquels la guitare passe clairement au second plan (“Hold Back Your Love” en tête) mais plus effacé sur ceux de “To Lose My Life…”, l’essentiel premier album qui constituera aujourd’hui encore la trame de leur set (huit titres sur les dix tout de même). Il est vrai qu’il est impensable de passer sous silence des perles sombres comme “Unfinished Business” (la version rugueuse de ce soir était à tomber) et “Farewell To The Fairground” au singalong appuyé). Et lorsqu’ils ressortent des tiroirs “The Price Of Love” et “From The Stars”, on ne peut que jubiler, d’autant que la voix caverneuse et désormais pleine d’assurance d’Harry leur rend parfaitement justice.

Parmi les nouveaux titres joués ce soir, “Morning In LA”, aux riffs plus tranchants que sur disque et “Is My Love Enough?” (malgré une intro largement inspirée de Chvrches) seront à sortir du lot car “Summer Didn’t Change A Thing” et “Don’t Want To Feel It All” vont presque passer inaperçus car trop lisses au demeurant. D’autant qu’ils étaient entourés d’“EST” et de “Death”, le bouillant final du set principal à la basse omniprésente.

Keep on running
Keep keep on running
There’s no place like home
There’s no place like home

C’est sous l’ovation d’un public hurlant à tue-tête le pont de “Farewell To The Fairground” que le groupe fera son retour sur scène avant de se lancer dans un “Big TV” toujours aussi atypique (les notes électro couplées à une orchestration à la Tears For Fears). “Come On”, un dernier extrait de “Friends”, laissera ensuite la place à “Bigger Than Us”, sans grande surprise le point final du concert et unique incursion dans “Ritual”, un deuxième album qu’ils semblent renier désormais. Pourtant, c’est en sombre qu’ils restent les plus convaincants…

Laisser un commentaire

Music In Belgium