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Female Metal Event 3: jour 3

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Après une nouvelle courte nuit de sommeil, me revoilà fin prêt à vivre de nouvelles aventures métalliques. Comme il est de tradition au festival FemME, la journée du dimanche commence par un défilé de mode de la créatrice Ingeborg Steenhorst, géniale conceptrice de tenues de scène d’un grand nombre de divas du métal. Le titre du défilé de cette année était Freak Chique. Qui aurait pu mieux que le groupe néerlandais de rock prog Cirrha Niva assurer l’accompagnement musical de la présentation des nouvelles créations de l’Atelier Ingeborg Steenhorst (qui fête cette année son 10e anniversaire). Parmi les modèles qui défilent, on peut reconnaître Laura Guldemond (Shadowrise) et Lisette van den Berg (Scarlet Stories).


Après cet intermède vestimentaire, le groupe belge de métal gothique mélodique Valkyre ouvre les hostilités musicales de la dernière journée en jouant un set très convaincant. Il réussit même l’exploit, malgré un son inégal, de captiver le public d’emblée, ce qui n’est quand même jamais gagné un dimanche en début d’après-midi. Au menu, une setlist composée des morceaux suivants : «Stories», «Mother», «A Good Day To Die», «Consolamentum», «Wide Awake», «Don’t Be Sad», «Whispering Thoughts» et «Call Of The Valkyrie», tous extraits du premier CD intitulé «Our Glorious Demise» de 2014 (sauf le single «Don’t Be Sad» sorti en 2015). Prestation irréprochable et stimulante de nos compatriotes Claudia Michelutti (voix), Kris Scheerlinck et Erik Vanhauwaert (guitare), Wouter Verheyen (basse) et Peter Van Sweevelt (batterie). Le groupe continue manifestement de bonifier… La journée commence, cette fois encore, on ne peut mieux!


Retour dans la grande salle pour retrouver le groupe transalpin Ancient Bards, emmené par l’excellente Sara Squadrani, accompagnée de Daniele Mazza (claviers), Claudio Pietronik (guitare), Martino Garattoni (basse) et Federico Gatti (batterie). La qualité est toujours au rendez-vous avec les Italiens qui cassent vraiment la baraque avec leur power métal symphonique. Sarah est époustouflante et le groupe assure une prestation sans faille. Tout au long des huit titres interprétés ce jour («The Birth Of Evil», «Daltor The Dragonhunter», «Valiant Ride», «Flaming Heart», «In My Arms», «A New Dawn Ending», «Faithful For Destiny», «Through My Veins»), le public est comme hypnotisé par les riffs de guitare, les grunts et la superbe voix de Sarah. Une prestation qui restera dans les mémoires comme une des meilleures du week-end.


Nouvelle migration vers la petite salle pour retrouver le groupe Shadowrise, deuxième groupe sélectionné à l’issue des battles qualificatives (avec Circle Unbroken). Sur scène, la vocaliste Laura Guldemond est impressionnante de maîtrise et de justesse. Sa tenue à la Flash Gordon lui donne un côté très sexy fort apprécié par les festivaliers des premiers rangs. Malgré une fièvre intempestive, le guitariste du groupe parvient à faire sortir des riffs d’exception de son instrument. Au menu des festivités, des morceaux extraits du premier EP du groupe: «Intro Gargoyles», «Rise», «Django», «Monsters», «Escape From Shadow Island», «Cursed», «Intro Game Of Throne». Alors que l’écoute du EP m’avait donné l’impression d’une musique qui se cherche à force d’essayer de mélanger un peu tous les genres, la prestation scénique me semble plus solide, en grande partie grâce au talent de Laura qui manie avec la même aisance les grunts et le chant clair. Un gros bémol technique cependant: quand on sait que Shadowrise fait partie de l’écurie des organisateurs, il est vraiment étonnant que le show ait été pour ainsi dire saboté par l’ingénieur des lumières qui a noyé le groupe dans un infâme brouillard et une quasi-pénombre permanente. C’est dommage car le groupe a pourtant une bonne présence scénique…


La grande salle accueille à présent un ancien groupe français qui, à la suite du départ de son chanteur historique, a opté pour l’audace en remplaçant celui-ci par une chanteuse et, qui plus est, une compatriote. Je veux bien sûr parler du groupe français Nightmare, composé aujourd’hui de Yves Campion (basse & voix), Maggy Luyten (voix), Franck Milleliri et Matt Asselberghs (guitares) ainsi qu’Olivier “Piv” Casula (batterie). On ne présente plus le groupe de power heavy métal grenoblois. Les plus observateurs se rappelleront peut-être de Maggy dans Beautiful Sin, Virus IV, Epysode, Ayreon et plus récemment Beyond The Bridge. Tout cela pour dire que le métal, elle connaît. Elle se montre très à l’aise dans le répertoire du groupe («The Preacher», «Burden Of God», «Forbidden Tribe», «Red Marble And Gold», «Eternal Winter», «The Gospel Of Judas», «Serpentine») et nous offre même un inédit («Ikarus») qui figurera sur le nouvel album «Dead Sun» attendu pour le 25 novembre 2016. Grâce à sa voix polymorphe qu’elle déploie à pleine puissance, Maggy redynamise les compositions du groupe et fait merveille dans tous les registres, y compris les grunts. Et à en juger par la prestation de ce dimanche, elle a vraiment trouvé sa place dans Nightmare!


On enchaîne avec le groupe britannique de métal gothique Winter In Eden. Après la grande claque que les festivaliers viennent de se prendre avec Nightmare, il faut bien reconnaître que le rock symphonique british de Vicky (voix), Steve (claviers), Sam (guitare), Ian (basse) et Steve (batterie) semble assez fade. Les 8 titres de la setlist («Knife Edge», «Torment», «With Intent», «Toxicate», «Constant Tomorrows», «Before It Began», «At The Edge Of The World» et «Lies») extraits des 3 albums et 2 EP du groupe ne parviennent pas à convaincre. Sans doute les organisateurs auraient-ils été mieux avisés de placer ce groupe plus bas dans l’affiche. Le groupe ne manque pas de qualités, mais succéder à l’immense Maggy n’est pas à la portée de tout le monde…


Autre temps fort du week-end et moment très attendu des festivaliers, le grand retour de Xandria qui avait dû annuler lors de l’édition précédente à cause d’un problème de dos du batteur. Cette-fois, l’équipe est présente au grand complet, à commencer par Dianne van Giersbergen (que l’on a déjà pu voir samedi avec son groupe Ex Libris), Marco Heubaum et Philip Restemeier (guitare), Steven Wussow (basse) et Gerit Lamm (batterie). Sur scène, le groupe connaît quelques déboires techniques avec l’ampli d’une des guitares, mais les musiciens poursuivent leur set avec beaucoup de professionnalisme. Dianne est impériale et Steven prend un plaisir certain à gesticuler sur scène avec sa basse. Côté musique, une setlist qui fait la part belle aux trois derniers opus du groupe: «Destiny Of Mankind» (intro), «Nightfall» (2014), «Blood On My Hands» (2012), «Unembraced» (2015), «Forevermore» (2012), «Little Red Relish» (2014), «Until The End» (2014), «Ravenheart», «Voyage Of The Fallen» (2015), «Cursed» (2012), «Valentine» (2012). Bien qu’ayant vu Xandria en concert un nombre incalculable de fois, je ne m’en lasse jamais. Marco et Philip font des merveilles à la guitare, Steven est un super bon client sur scène et Gerit frappe ses fûts avec une apparente nonchalance qui ferait presque oublier le nombre astronomique de notes de batterie qu’il sort de ses baguettes. Bref, encore un très bon moment de ce festival, en attendant la sortie du nouvel album «Theater Of Dimensions» qui sortira le 27 janvier 2017.


C’est avec une certaine impatience que je redescends dans la petite salle pour découvrir un groupe qui titille ma curiosité depuis quelques mois. Originaires de Moldavie, Lena Scissorhands et sa joyeuse bande de musiciens déjantés ne font pas dans la dentelle. Lena occupe toutes les cases de l’échiquier vocal: chant clair, growls, grunts et screams. Les têtes s’agitent dans tous les sens et le public est déchaîné. Les Moldaves savent y faire et enchaînent 9 titres plus énergiques les uns que les autres: «Falling Through Time» et «Hysterical Watches», extraits de l’album «Embrace Eternity» de 2014 sont deux coups de semonce annonçant la suite. «Me Against You» nous replonge dans l’album «Asylum» de 2011 avant de revenir à l’actualité récente du groupe avec «Stop Waiting» et «Dancing Alone». Vient ensuite le titre du dernier clip en date «Serendipity» (2016), histoire de prouver que le groupe est encore loi de tomber en panne d’inspiration. Alors que les nuques commencent à devenir douloureuses à force de headbanger, le groupe met la couche de finition avec «Freaky Carnival», «Fool The Gravity» et «Sweet, Sweet Lies». Quelle claque… Ce groupe est un véritable raz-de-marée à lui tout seul et je parierais gros qu’il fera encore parler de lui très bientôt…


Le moment est enfin venu de retrouver la tête d’affiche, le cultissime groupe Arch Enemy, emmené par la belle et talentueuse Alissa White-Gluz. Sur scène, la belle aux cheveux bleus est entourée de Michael Amott et Jeff Loomis (guitare), Sharlee D’Angelo (basse) et Daniel Erlandsson (batterie). Les Suédois entrent sur scène avec la ferme intention d’en découdre. Leur métal est sans concession. Débordante d’énergie, la grunteuse ne ménage pas ses efforts pour offrir un show mémorable aux festivaliers, à grands coups d’effets pyrotechniques et de fumigènes. Pour les fans les plus fidèles, voici les 19 morceaux interprétés ce dimanche par le groupe suédois: «Khaos Overture», «Yesterday Is Dead And Gone», «Burning Angel», «War Eternal», «Ravenous», «Stolen Life», «My Apocalypse», «You Will Know My Name», «Bloodstained Cross», «Under Black Flags We March», «As The Pages Burn», «Dead Eyes See No Future», «Avalanche», «No Gods, No Masters», «Dead Bury Their Dead» et «We Will Rise». En rappel: «Blood On Your Hands», «Snow Bound» et «Nemesis».

Malgré l’insistance d’Alissa, le public, sans doute fatigué en fin de festival, ne se lance pas vraiment dans des pogos comme on en voit souvent. Les morceaux se succèdent à un bon rythme et même si ce type de musique n’est pas ma tasse de thé, force est de reconnaître le savoir-faire des maîtres de cérémonie suédois. Un concert efficace et consistant. De quoi terminer le festival en beauté.


Enfin pas tout à fait car l’after-party dans la petite salle doit encore avoir lieu. Pour finir dans l’énergique, les organisateurs ont fait appel à l’excellent groupe belge Hell City. Au menu de la fin de soirée, une bonne dose de hard rock bien carré dont les Limbourgeois ont le secret. Avec l’énergie qui la caractérise, Michelle Nivelle accompagnée de Tommy Goffin (batterie), Vincent Noben et Alan Coenegrachts (guitare) et Bart Walravens (basse), distillent 8 titres rugueux et super-efficaces : «Lies», «Rockalypse», «Victorious», «Hellacopter», «Minds Of Old», «Running In Circles», «Fight» et «Ice Cold Rage». Sans doute un des meilleurs groupes belges du moment.

Au terme de cette ultime représentation, les festivaliers prennent lentement congé du Effenaar, non sans bloquer déjà le week-end du 22 au 24 septembre 2017 pour la prochaine édition du Female Metal Event (FemME 4).

Résumé de la journée en images:

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