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Glass Animals tout en retenue au Bota

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Complet depuis des lustres, le concert de Glass Animals a drainé la toute grande foule au Botanique ce jeudi 3 novembre. Un public entièrement dévoué au quatuor d’Oxford qui venait présenter à l’Orangerie son deuxième album, “How To Be A Human Being”. Mais il ne fallait surtout pas louper la première partie signée Pumarosa, des Londoniens dont on commence à parler de plus en plus ouvertement. Emmenés par une grande blonde expressive à la longue robe rouge échancrée, ils combinent riffs de guitare nerveux, lignes de basse ronflantes et mélodies imparables. Le type derrière l’immense console en retrait prend clairement son pied et va même jusqu’à balancer quelques parties de saxophone qui chapeautent avantageusement l’ensemble.

Construites en crescendo autour de la voix de la chanteuse Isabel Munoz-Newsome (tantôt plaintive à la Kazu Makino de Blonde Redhead tantôt vindicative à la Jehnny Beth de Savages), les compositions du groupe renvoient par moments à la fraîcheur des Long Blondes. En tout cas, le dernier titre du set, “Priestess”, est une tuerie qui reste au creux de l’oreille bien après la visite de rigueur au stand merchandising.

“Zaba”, le premier album de Glass Animals en 2014, a permis au groupe de se faire un nom et de passer deux ans sur les routes (on les a notamment vus à Dour l’an dernier). Ils ont ainsi rencontré un paquet de gens, ce qui a donné des idées au leader Dave Bayley, ancien étudiant en neurosciences, qui a enregistré les confidences de certains d’entre eux. “How To Be A Human Being”, le nouvel album, est inspiré de ces histoires émanant d’inconnus.

Bien entendu, sur scène, les textes passent au second plan mais l’énergie, elle, sera présente dès “Love Itself” en guise d’intro, un fichu bon morceau sur lequel il est difficile de rester de marbre. Le leader (qui joue en chaussettes) ne tient d’ailleurs pas en place et sa guitare ne l’empêche pas de se comporter comme une sauterelle. La même remarque tient pour le bassiste (et claviériste à ses heures) alors que le batteur frappe son kit avec deux sticks dans la main droite. Ce ne sera pas la seule bizarrerie de la soirée dans son chef, il s’amusera un peu plus tard avec une maraca déguisé en ananas.

“Black Mambo”, dans la foulée, et “Hazey” (deux extraits de “Zaba”) vont nous replonger quelques semaines en arrière, lorsque Wild Beasts ont présenté leur dernier album, “Boy King”, sur la même scène. Le parallèle langoureux et sexy est interpellant et on arrive à se demander si les natifs de Kendal ne se sont pas tout simplement inspirés de ceux d’Oxford. La question reste posée mais si différence il y a, c’est dans le son car celui de ce soir laisse franchement à désirer.

Ceci dit, la marque de fabrique de Glass Animals réside davantage dans les bidouillages et expérimentations sonores que dans des titres à la structure classique ou aux envolées lyriques. Il suffit de voir les deux consoles identiques du côté droit de la scène desquelles vont sortir la base de titres comme “Season 2 Episode 3” (limite pop r’n’b) ou “Poplar St” (aux paroles méritant le sticker Parental Advisory Explicit Content). Mais malgré cela, on sent le groupe sur la réserve, ne s’autorisant aucune entorse à un show bien huilé.

Cela n’empêchera toutefois pas un “The Other Side Of Paradise” plein de tension de faire le boulot juste avant que le hit “Gooey” ne prenne le relais avec des guitares à la Prince. Des guitares qui formeront également l’ossature de “Take A Slice”, un des titres les plus en verve du nouvel album. À ce propos, l’aspect coloré des compositions ne se traduit malheureusement pas sur scène, la faute à des jeux de lumière beaucoup trop austères.

En tout cas jusqu’aux rappels, moment qu’ils choisiront pour se lancer dans une cover exotique du “Iko Iko” des Dixie Cups au terme de laquelle un ananas (pas la maraca, un vrai…) sera lancé par le chanteur dans le public. Un groovant “Pork Soda” mettra ensuite un terme au concert dans l’hystérie générale. Et s’ils se lâchaient un peu plus la prochaine fois ?

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