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Metal Girl Power au Trix avec Delain et Kobra And The Lotus

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Comment occuper un dimanche après-midi froid et pluvieux quand on aime le métal et qu’on a la chance de pouvoir interviewer des artistes que l’on apprécie? Personnellement, je suis tenté de céder à ma passion. C’est ainsi que ce dimanche 6 novembre, je prends la direction Trix où je suis attendu en milieu d’après-midi pour une interview avant le concert de ce soir. En critique avisé, j’ai pris la précaution de me rendre déjà la veille à Lille pour assister à la date précédente de la tournée qui fait ce soir escale à Anvers. Conscience professionnelle pour les uns, amour de la musique et de la photographie de concert pour les autres. Qu’importe. Je voulais voir plusieurs dates pour mieux affiner ma chronique.

Le Trix n’est encore qu’à moitié rempli quand le groupe de hard rock/métal canadien Kobra And The Lotus déboule sur scène avec la difficile tâche de mettre l’ambiance face à un public qui ne connaît pas forcément le combo et qui n’est pas non plus forcément intéressé. Sur scène, la charismatique chanteuse Kobra Paige est entourée de Jasio Kulakowski (guitare), Brad Kennedy (basse) et Marcus Lee (batterie). Comme la veille, la formation originaire de Calgary met toute son énergie à emmener le public dans un voyage musical de 6 titres balayant la carrière du groupe. Alors que le public semble relativement indolent durant les trois premiers titres («Gotham» extrait du prochain album, «Battle of Wrath» et «Hold On»), le charme commence à opérer à partir du morceau
«Soldier»
. Le métal énergique de KATL a l’air de prendre. Le public devient plus réactif et l’ambiance monte encore d’un cran avec, le nouveau single
«TriggerPulse»
, puis
«50 Shades of Evil»
.

La prestation de KATL est énergique et entraînante. Contrairement à la veille à Lille, le groupe bénéficie au Trix d’excellentes lumières en soutien de sa musique. Au terme du set, je me dis qu’une demi-heure avec les Canadiens, c’est vraiment trop peu et j’espère de tout cœur avoir prochainement l’occasion de les voir jouer un concert plus long. Sans doute la sortie du double album «Prevail I & II» chez Napalm dans le courant de l’année prochaine nous donnera-t-elle l’opportunité de revoir Kobra et les siens de ce côté-ci de l’Atlantique en 2017.


Le programme de la soirée est pour le moins cosmopolite puisqu’après le Canada, c’est au tour de la Suède d’être mise à l’honneur avec l’excellent groupe de dark melodic death Evergrey que j’avais eu l’occasion de voir lors de la croisière 70000 Tons of Metal en 2013. Certains pourraient s’interroger sur le choix de ce groupe qui se retrouve pris en sandwich entre deux groupes emmenés par une « frontwoman ». En fait, des liens d’amitiés se sont tissés entre les membres d’Evergrey et ceux de Delain, à telle enseigne que le chanteur Tom S. Englund fait partie des artistes invités sur l’album «The Deviant Heart» de Phantasma (projet de Charlotte avec Georg Neuhauser et Oliver Philipps).

Mais trêve de souvenirs, revenons-en à l’actualité du jour. En 2016, le groupe originaire de Gothenburg est là pour défendre son nouvel opus «The Storm Within» qui a reçu un accueil très élogieux de la critique et des fans. Dans sa version 2016, Evergrey se compose de Tom S. Englund (chant), Johan Niemann (basse), Rikard Zander (clavier), Henrik Danhage (guitare) et Jonas Ekdahl (batterie). Evergrey connaît une véritable renaissance entamée avec la sortie de l’album «Hymns For The Broken» (sorti en 2014). Pendant 45 minutes captivantes, les Suédois vont nous servir le fin du fin dans le domaine du death mélodique en partageant avec le public les morceaux suivants:
«Passing Through»
(qui n’est pas sans rappeler certaines compositions du dernier album du groupe autrichien Midriff), «The Fire», «Leave It Behind Us»,
«Black Undertow»
,
«In Orbit»
(normalement chanté en duo avec Floor Jansen dont les parties chantées sont assumées par les autres musiciens du groupe),
«Broken Wings»
,
«A Touch of Blessing»
et
«King of Errors»
. Le tout agrémenté d’un superbe solo de guitare. Une prestation très propre, sans longueurs ni blablas inutiles.


Arrive enfin le moment tant attendu où les lumières s’éteignent. Sur la musique de «The Monarch» apparaissent sur scène Ruben Israel (batterie) et Martijn Westerholt (claviers), suivis de près par Timo Somers (guitare), Otto Schimmelpenninck (basse) et Merel Bechtold (guitare). Les musiciens commencent à jouer. Vers la fin de l’intro de «Hands Of Gold», la charmante et talentueuse Charlotte Wessels fait son entrée en scène sous les acclamations du public. Toujours aussi tonique et en phase avec ses fans venus nombreux, il ne faut pas longtemps avant que la belle parte dans un premier headbanging qui sera suivi de nombreux autres durant cette soirée. À noter que sur la version studio de ce titre, Charlotte est accompagnée par Alissa White-Gluz aux grunts. Nous devrons cependant nous contenter de la voix enregistrée de la grunteuse qui sera sur scène au concert anniversaire de Delain en décembre prochain.


Après cette belle entrée en matière, les alchimistes du rock gothique et du métal symphonique embraient avec le single
«Suckerpunch»
, sorti initialement sur l’EP «Lunar Prelude». Ce titre avec son refrain en chœur est rapidement devenu un hymne incontournable en concert. Je me surprends même à entonner le refrain avec le public tout en prenant mes photos dans le pit… Les deux premiers figurent sur le nouvel album «Moonbathers» dont la formation néerlandaise assure la promotion. On reste sur le nouvel opus avec un troisième extrait consécutif, le très punchy
«The Glory And The Scum»
.


Après cette première série consacrée à l’actualité de la formation batave, le groupe enchaîne avec le très entraînant
«Get the Devil Out of Me»
qui va faire danser et sauter comme un seul homme toute la salle, remplie à présent environ aux trois quarts. La bande à Martijn a manifestement décidé de faire dans le lourd et joue ensuite un des meilleurs morceaux du dernier opus, à savoir le puissant «Pendulum». Pour avoir vu Delain une bonne quarantaine de fois, je détecte une légère différence par rapport à la veille à Lille: la voix de Charlotte a l’air légèrement enrouée quand elle parle, ce qui ne s’entend pourtant pas quand elle chante grâce à sa parfaite maîtrise vocale…


Petit détour par l’album «The Human Contradiction» (2014) avec un de mes titres préférés: «Army of Dolls», suivi immédiatement d’un morceau un peu atypique du dernier album «The Hurricane». Retour ensuite à un grand classique du groupe, l’inusable
«April Rain»
que le public est manifestement ravi de réentendre. Vient ensuite un second extrait de l’album «The Human Contradiction», que je ne reconnais pas immédiatement car son intro a été modifiée pour la version en public: «Here Come the Vultures».

Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, Delain propose maintenant deux extraits supplémentaires du nouvel album: le survitaminé «Fire with Fire» et le très joli morceau «Danse Macabre» avec son gimmick vocal si particulier. Le groupe poursuit sur sa lancée avec trois titres de son tout premier album «Lucidity» sorti en 2006 et ressorti en version spéciale en 2016 pour fêter dignement le 10e anniversaire. Les fans sont aux anges de pouvoir savourer d’affilée les classiques que sont devenus «Sleepwalkers Dream»,
«The Gathering»
et «Pristine».

Dire que la salle est chaude et que les fans présents en veulent encore relève de l’évidence. Il me faut toutefois reconnaître que le public des Hauts de France s’est montré beaucoup plus chaleureux la veille à Lille… Delain revient sur scène sous les acclamations de la foule pour un dernier baroud d’honneur en musique avec les titres «Mother Machine», «Don’t Let Go» et le cultissime «We Are the Others». C’est sur les notes du titre «The Monarch» que Charlotte et siens salueront longuement le public sous des applaudissements nourris.

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Delain
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Evergrey

Photos © 2016 Hugues Timmermans

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