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The Japanese House, une demeure Auto-Tunée

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Les couloirs du Botanique grouillaient de monde ce vendredi 18 novembre. En cause, la venue de la hype du moment, La Femme, à l’Orangerie. De notre côté, c’est dans l’intimité de la Rotonde que l’on a préféré aller découvrir The Japanese House. Un espace qui convenait également parfaitement à Anu Junnonen, la Finlandaise d’origine et Bruxelloise d’adoption qui était en charge de lancer la soirée. Accompagnée de ses deux compères (un bassiste et un batteur), elle a assuré son rôle d’impeccable manière. Surprenantes au premier abord, ses compositions à tendance électro-jazzy-soul s’incrustent petit à petit dans l’oreille au point de devenir essentielles. On s’est en effet plus d’une fois surpris à battre la mesure.

En cause, sa voix envoûtante hors du temps qui ne jure aucunement avec l’environnement contemporain généreusement bardé de bidouillages sonores. La basse, également, qui donne un groove auquel il est difficile de ne pas succomber, surtout lors des longs passages instrumentaux. On ne peut que vous recommander de vous plonger dans son dernier album en date, “Skeletons”.

Contrairement à Japanese Breakfast qui avait joué en support de Minor Victories voici quelques semaines, The Japanese House n’est pas le projet d’une artiste d’origine asiatique. Amber Bain est en effet une pure anglaise (elle est Londonienne) et a adopté ce pseudo par rapport à un souvenir de jeunesse. Elle vient tout juste de publier son troisième EP, “Swim Against The Tide”.

Si elle n’est pas remplie, la Rotonde est généreusement garnie et on se rend compte que la chanteuse blonde au look androgyne (elle porte un jeans et un sweat) et à la relative timidité compte déjà pas mal de fans dans l’assemblée. Des fans qui seront comblés par un début de set axé sur ses premières compositions. “Clean” lancera ainsi langoureusement sa prestation qui atteindra un premier sommet avec “Sugar Pill” et ses claviers prenants. Positionnée au centre de la scène, elle est entourée d’un bassiste (et claviériste à ses heures) et d’un batteur.

Alternant guitare (elle est gauchère et joue avec une guitare de droitier) et claviers, elle parvient à faire passer une réelle émotion grâce à une voix plaintive que l’on pourrait comparer à celle d’Enya. Mais il y a un hic qui porte le sobriquet d’Auto-Tune. À l’instar de Channy Leaneagh, la chanteuse de Poliça, sa voix est systématiquement accompagnée du célèbre logiciel de correction vocale, au point de par moments taper sur le système.

Pourtant, une voix sans artifice pourrait bien porter des titres comme “Swim Against The Tide” et “Letter By The Water” vers des sommets insoupçonnés. Ou donner un cachet (encore) plus scintillant aux enlevés “Good Side In” et “Face Like Thunder”, deux excellents extraits du dernier EP. Ajoutons qu’en alliant naturel et spontanéité, elle pourrait réellement grimper dans la catégorie supérieure. Mais il est vrai aussi qu’à vingt ans, elle a tout l’avenir devant elle…

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