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Un p’tit monsieur nommé Sharko

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Pour clôturer son année sur une note festive, le Bota a fait appel à une valeur sûre en la personne de David Bartholomé qui est venu se faire l’Orangerie avec ses potes de Sharko ce mercredi 21 décembre. Une manière comme une autre de célébrer la journée de l’orgasme… Ceci dit, on en connaît une qui se trouvait au fond de son lit sans aucune envie de faire la fête. Angèle était en effet supposée assurer la première partie mais a été contrainte de déclarer forfait quelques heures seulement avant le concert. La mission a dès lors été confiée à Maria-Laetitia Mattern, la chanteuse de Sonnfjord sous le pseudo Sonnfjord Solo. Une mission qu’elle a relevé haut la main, se produisant seule avec sa guitare, comme l’a (très bien) fait son frère Aurelio avec son projet Marlin Waves en support de The Veils sur la même scène fin du mois dernier.

Sa douce voix sucrée, à la croisée des chemins entre la tessiture d’Axelle Red et celle de Nina Persson, va en effet instantanément faire mouche, se posant harmonieusement sur des accords savamment dépouillés. Avec beaucoup d’assurance, elle va captiver l’assistance et même la bluffer en transformant le “Yes I’m Changing” de Tame Impala en une délicate balade ou en proposant sa première composition incorporant des paroles en français, avec des frissons à la clé. Le malheur des uns…

Après une parenthèse en solo sous son propre nom, David Bartholomé est revenu aux affaires courantes en remettant Sharko sur les rails et en sortant “You Don’t Have To Worry”, un sixième album au printemps dernier. Un album sur lequel on retrouve toutes les facettes qui leur ont permis de devenir des acteurs incontournables du rock indé noir-jaune-rouge : arrangements pop, mélodies imparables et touches d’humour.

Mais ce sont avant tout des musiciens, comme va le démontrer le titre d’intro, “U Got Us”, sorte de jam session aux instruments presque dissociés qui va nous renvoyer quinze ans en arrière. D’abord surpris, le public (à la moyenne d’âge curieusement élevée) aura ensuite le loisir de se défouler sur “No More I Give Up” et “Motels” avant de s’époumoner au son d’“Excellent (I’m Special)”. Entre-temps, on aura eu tout le loisir d’apprécier la basse de l’ami David, tant d’un point de vue visuel (les cordes jaune fluo, cela le fait…) que musical.

Le trio, complété par le fidèle (ils jouent ensemble depuis 18 ans) guitariste Teuk Henri et le batteur Olivier Cox, joue devant une immense reproduction de la pochette du nouvel album alors que les amplis recouverts d’une parure de paillettes rouges donnent un air de fête à l’Orangerie. En parlant du nouvel album, “Waterloo” et “Galileo” ont bien évolué depuis le PacRock alors que le délirant “When I Was Your Age” pendant lequel un certain Justin Bieber est roi va même être joué deux fois (dont une en version reggae pendant les rappels).

Jamais à court d’idées pour balancer des feintes, raconter des histoires abracadabrantes ou jouer avec les mots (son histoire de caisse à la Raymond Devos valait le détour), David Bartholomé va une fois de plus régaler son monde entre les morceaux. Mais il va surtout rendre le set captivant en proposant une relecture de ses hits, à l’instar d’un acoustique “Spotlite”, d’un uptempo “Trip” ou d’un “Yo Heart” version cabaret.

Mais ne sous-estimons pas la qualité du jeu de guitare de Teuk Henri, l’exemple parfait du type en retrait dont le travail est essentiel. Ses parties sur “You Don’t Have To Worry” et “Rock 1” vont les transcender en leur apportant un brin de nervosité. Il répondra également présent pour sublimer l’excellent et dansant à souhait “We Should Be Dancing” qui clôturera le set principal en succédant à un surprenant et retravaillé “Since You Called” dans la même veine disco flirtant avec l’electro.

Les rappels (pour autant qu’ils puissent être considérés comme tels vu que le groupe n’a pas quitté la scène) vont alimenter le sentiment de folie qui s’est entre-temps emparé de la salle. Outre le récent “Amigoes”, les efficaces “Sweet Protection” et “No Contest” (avec la participation massive du public dans les chœurs) vont encore faire grimper l’ambiance. C’est à ce moment que le chanteur choisira de se passer de micro pour un “I Need Someone” interprété perché sur un retour de scène. Ou comment prendre son pied… À l’année prochaine.

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