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Stellar Swamp Festival 2017 : psyché, mais pas que…

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Pour sa troisième édition, le Stellar Swamp Festival (sous-titré Brussels Psych Music Festival) a vu les choses en grand. Soirée d’ouverture à Charleroi, expo et film ont compté parmi les multiples initiatives cette année. Sans oublier bien entendu les traditionnels concerts. Retour sur la soirée du vendredi 3 mars à l’Atelier 210.

Une soirée amorcée avec un projet déjanté signé Fenster, un groupe allemand qui a de la suite dans les idées et qui n’a surtout pas peur d’aller jusqu’au bout de celles-ci. En effet, “Emocean”, le dernier album en date du quatuor, est également la BO d’un film aussi coloré que frappé issu de l’imagination débordante des membres du groupe qui en sont également les acteurs principaux. On y croise, pêle-mêle, une aubergine, des parties de jeux vidéo, une visite imagée au plus profond d’un corps humain et… Phil Collins.

À l’instar des Snuls au début de leur carrière, les séquences sont réalisées avec deux bouts de ficelle mais c’est finalement ce qui rend l’ensemble aussi délirant qu’attachant. Pendant la diffusion du film, le groupe joue l’album en question dans le noir absolu, en étalant des influences allant de Tame Impala à MGMT avec de séduisantes parties catchy. Sourire et bonne humeur assurés.

La suite allait s’avérer nettement plus nerveuse avec Boda Boda. Finalistes du récent Concours Circuit (où ils ont remporté trois prix), les Bruxellois n’y sont pas allé par quatre chemins en balançant leurs compositions stoner qui doivent beaucoup à Queens Of The Stone Age (la voix) et à Eagles Of Death Metal. Mais l’utilisation de sons électro légers couplés à une rythmique hypnotique (merci le batteur énervé) renvoie vers Battles ou Kraftwerk sous speed. Preuve de leur implication sans limite, le bassiste a réussi à casser une corde de son instrument qui n’en comptait déjà que trois…

La tête d’affiche de la soirée avait été confiée à The Underground Youth, le projet du prolifique Anglais Craig Dyer. Le natif de Manchester désormais basé à Berlin a en effet sorti pas moins de sept albums depuis 2009 (dont les quatre premiers en l’espace de deux ans). Ceux-ci sont devenus de moins en moins confidentiels au fils du temps et le petit dernier publié en début d’année, “What Kind Of Dystopian Hellhole Is This?”, devrait selon toute logique définitivement le sortir de l’anonymat.

Sur scène, il est accompagné d’une batteuse rudimentaire (elle frappe sur deux fûts en position debout), d’un bassiste massif (qui a joué avec Johnny Marr) et d’un guitariste engagé. S’il n’a clairement pas la voix de son physique, le leader chétif compense avec une tessiture glaciale au service de compositions sombres. On pense à Joy Division, bien entendu, mais également à Black Rebel Motorcycle Club et à The Jesus & Mary Chain.

Sur ce nouvel album se trouve également un tube imparable, “Alice”, dont l’écoute provoque une accoutumance immédiate pour le public mais également une incontrôlable pulsion pour les musiciens qui se sont retrouvés dans la fosse avec leurs instruments pour terminer le morceau. À vrai dire, c’est à ce moment-là que tout partira en vrille avec une démission collective qui aboutira à un foutoir en guise de final, la batteuse se retrouvant notamment debout sur les haut-parleurs, maracas à la main. Un épilogue rock ‘n’ roll pour la prestation d’un groupe qui ne devrait plus rester confiné très longtemps.

Par après, ce sont les beats de la Turque Basak Günak alias Ah! Kosmos qui dicteront le dancefloor. Grâce à un line-up audacieux, le Stellar Swamp Festival a su évoluer en se diversifiant. De bon augure pour l’année prochaine.

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