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Jagwar Ma au Bota : le minimum syndical

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En support d’un deuxième album aux contours plus poppy, les Australiens de Jagwar Ma n’auraient dû rencontrer aucun problème à emballer l’Orangerie du Botanique ce mercredi 8 mars. Mais voilà, un inexplicable manque d’enthousiasme en a décidé autrement… Tout avait pourtant bien commencé avec la première partie signée Klangstof en provenance directe d’Amsterdam. Si le nom prête à sourire, les compositions sérieuses aux influences majoritairement dirigées vers Radiohead avant leurs délires expérimentaux vont nous scotcher. La voix du leader et ses mimiques renvoient en effet à Thom Yorke alors que les passages prenants mettent en valeur un travail d’une totale maîtrise perfectionniste rehaussé de guitares savamment dosées. Alt-J et BRNS ne sont pas loin non plus via une approche peu conventionnelle aux résultats convaincants.

La dernière fois que l’on a vu Jagwar Ma, c’était il y a un peu plus d’un an avant Tame Impala à Forest National. Un endroit certes trop grand pour eux mais ils ne s’en étaient pas trop mal sortis. Entre-temps, ils ont publié “Every Now & Then”, un album dont les influences psyché ont pris quelque couleurs tout en restant curieusement (vu leurs origines) fidèles à la vague Madchester. Et puisque c’est sur scène que le groupe donne le meilleur de lui-même, on s’apprêtait à passer un concert à sautiller tels des kangourous.

C’est au terme d’une intro interminable que le bidouilleur en chef Jono Ma est monté sur scène direction une immense console derrière laquelle il va contrôler la prestation de ce soir. Le bassiste Jack Freeman l’a suivi dans la foulée avant que le chanteur Gabriel Winterfield ne ferme la marche et ne se lance dans un “What Love” qui aurait dû se voir magnifié par les projections hypnotiques diffusées sur l’immense écran derrière le trio. Malheureusement, des spots maladroitement dirigés vont réduire cet artifice à néant.

Un “Loose Ends” groovant mais peu dansant suivi d’un “Uncertainty” au volume sonore démentiel vont ensuite nous donner la fausse impression que les protagonistes avaient décidé de la jouer crescendo, d’autant qu’“O B 1” verront les choses enfin décoller et le public se déhancher. Mais on est loin de la folie furieuse qui les animait lorsqu’on les a découverts en première partie de Foals à l’AB il y a quatre ans. D’ailleurs, la position statique du leader sur le très Primal Scream “Give Me A Reason” au final inutilement allongé va bien vitre nous faire déchanter.

On a l’impression que son charisme est lié à la longueur de ses cheveux… qu’il a malheureusement décidé de couper avant le début de la présente tournée. Ou peut-être pestait-il à l’idée de louper le match de Champion’s League entre Barcelone et le PSG dont la première mi-temps venait de débuter ? Toujours est-il que sa voix noyée parmi les beats d’“Ordinary” va, à notre grand désarroi, définitivement nous faire lâcher prise.

Un nerveux “Let Her Go” et un pourtant efficace “Come Save Me” n’inverseront pas la tendance. Le mal était fait et une fin de set presque techno que n’auraient pas renié les Chemical Brothers va même sembler hors propos. Après à peine cinquante-cinq minutes, le set principal était plié pour faire place à un rappel express orienté dancefloor via “The Throw”. Un peu léger pour un groupe qui nous avait habitués à beaucoup mieux. Une séance de rattrapage est prévue à Dour cet été. D’ici-là, rendez-vous chez le coiffeur interdit pour le leader…

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