Rock’ N Festival #6 : le Live Report
Le 1er Avril 2017, le Rock’N Festival (sixième du nom) proposait au public du Forum de Chauny (France) une affiche Rock/Hard Rock éclectique réunissant Chris Slade’s Timeline (NDR : le projet solitaire du batteur actuel d’AC/DC), la diva du Punk Nina Hagen, les Suédois en pleine ascension de Blues Pills et les rockers français de Mante. Marie-France et Alain Boucly nous racontent, en détail et en images, le déroulement de ce qui semble être devenu l’un des rendez-vous majeurs du Rock en France. Le public ne s’y est d’ailleurs pas trompé, puisqu’il n’y avait plus aucun billet en vente depuis plusieurs semaines !
Mante a l’honneur d’inaugurer la soirée, en proposant un mix de Rock Electro aux intonations Pop. Le trio, emmené par la chanteuse guitariste Isïa Marie, distille des compositions tout en contraste, oscillant entre des mélodies résolument énergiques et d’autres, plus acidulées mais néanmoins décalées. Malgré sa jeunesse, le groupe a déjà une expérience assez conséquente de la scène puisqu”il a effectué plusieurs dates parisiennes au Café de la Dance ou à l’Alhambra, ainsi qu’une tournée en ouverture de Wishbone Ash. L’originalité est de mise au niveau du visuel, avec les deux complices de la chanteuse placés de part et d’autre de la scène et des éclairages étudiés pour mettre en avant la sensualité de la belle.
La salle est quasiment comble lorsque Mante termine son set. A n’en pas douter, une belle entrée en matière, démontrant un potentiel intéressant. À confirmer sur l’album à venir !
Le changement de registre est radical avec l’entrée en scène de Blues Pills. Le groupe nous emmène dans un univers résolument vintage, pas très éloigné du style d’un Jefferson Airplane par exemple.
Le mélange d’influences se retrouve également au niveau des nationalités, avec un guitariste français Dorian Sorriaux, un bassiste Americano-Suédois (Zach Anderson) et deux suédois : André Kvamström aux baguettes et Elin Larrson dans le rôle de la front woman.
L’homogénéité de la setlist régale une audience très réceptive à la voix d’Elin. Sa présence scénique, également, impressionne durant toute la durée du show. Énergique et toujours en mouvement, elle occupe toute la largeur de la scène en délivrant une performance vocale hors du commun. Que ce soit sur les titres les plus rock du premier album comme “Black Smoke” ou “High Class Woman” ou sur les titres plus soul du dernier album tels que “Lady In Gold” enchainé avec “Little Boy Preacher”, sa voix est gorgée de puissance et de feeling et l’audience est sous le charme.
Elin démontre qu’elle est la digne héritière de Janis Joplin et de Grace Slick. Une reprise de “Somebody to Love” rend d’ailleurs hommage à cette dernière de la plus belle des façons. Les très rythmés “Little Sun” et “Devil Man” sortis en 2014 clôturent un show abouti et convainquant, pour ce groupe que rien ne semble pouvoir empêcher d’atteindre les sommets.
Elin à beau être fantastique, l’artiste attendue aujourd’hui par des spectateurs venus de la France entière c’est Nina Hagen ! Et quelle sacrée réussite pour l’organisation d’avoir pu décrocher cette date unique afin de permettre à la légende Punk Rock des années 70 / 80 de se produire à Chauny !
Pour une grande partie du public qui n’a jamais vu l’icône sur scène, c’est l’occasion rêvée ! Une grande émotion s’empare de la foule alors que chanteuse allemande fait son entrée en scène. Le set, pourtant, est bien loin de la flamboyance des débuts. Sa voix unique et si caractéristique est toujours bien présente, comme en témoigne l’interprétation de “Je ne regrette Rien” de Piaf dans une version complètement décalée.
Une reprise de l’“Alabama Song” des Doors fait également son petit effet, mais il faudra attendre la seconde partie du show pour voir Nina debout, laissant sa guitare acoustique de côté, pour envoyer un titre plus rock avec “I’m The Six O’Clock News”.
Les cordes vocales sont mises à rude épreuve, mais peu importe, ce sera près d’une trentaine de morceaux qui vont ravir une foule conquise, même si la folie dont elle était coutumière semble avoir été moins présente.
Personne, cependant, n’oubliera cette chance d’avoir pu vivre un moment avec cet interprète totalement hors normes !
Ce soir, c’est une première pour Chris Slade, puisque c’est la date inaugurale de son projet Chris Slade Timeline en France.
On ne présente plus le batteur d’AC/DC (NDR : qui a remplacé Phil Rudd lors de la dernière tournée mondiale des kangourous “Rock Or Bust World Tour”). Mais il ne faut pas oublier la carrière longue comme le bras du cogneur, qui avait déjà officié chez les australiens entre 1989 et 1994 et enregistré l’album “The Razors Edge”, le “Live” de 1992 et le single “Big Gun” l’année suivante. Au nombre de ses fait d’armes ont peut également citer ses collaborations avec Tom Jones, Uriah Heep, Manfred Mann, Asia, David Gilmour, Gary Moore, The Firm, lors d’enregistrements studio ou en tournée.
La setlist de ce soir résume parfaitement cette carrière hors normes. La succession de hits et de classiques fait monter l’ambiance pour atteindre des sommets lors de l’hymne “Highway To Hell” de qui vous savez.
Quel plaisir de vibrer au son de “Dirty Deeds Done Dirt Cheap”, suivi de “High Voltage”, d’un petit Uriah Heep avec “July Morning” enchainé à “You Shook Me All Night Long” ! Un solo, attendu par une bonne partie du public précède “Riff Raff” en version survoltée, suivi du “Delilah” de Tom Jones avant le bouquet final combinant “Back In Black” et “Thunderstruck”.
Le groupe assure à tous les niveaux, et envoie tous ces classiques de l’histoire du Rock à la face d’un public réactif au possible. Quoi de mieux que de rependre “Highway To Hell” en chœur, pour terminer de la plus belle des manière cet soirée événementielle qui restera longtemps gravée dans les mémoires.
Je tiens particulièrement à féliciter Jean-Michel pour cette organisation sans faille et pour avoir su mettre sur pied une affiche aussi prestigieuse. Les 900 personnes présentes ne s’y sont pas trompé, car l’affiche exceptionnelle, les conditions d’accueil optimales, ainsi que la qualité du son et des éclairages ont contribué à ce succès amplement mérité.
Nous remercions les décideurs, tourneurs, artistes, et l’équipe organisatrice pour nous avoir offert ces conditions optimales, qui ont permis de réaliser les images, reportages, interviews de manière à immortaliser et partager ces moments de pur plaisir.
Report & Photos © 2017 Marie-France et Alain Boucly