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Circa Waves à la Rotonde : same band, different creatures

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Le long week-end pascal n’a visiblement pas eu d’emprise sur la fréquentation des salles de concerts cette année. Ainsi, ce samedi 15 avril, pendant que LP remplissait le Cirque Royal, la Rotonde du Botanique était pleine à craquer pour la venue de Circa Waves. Les natifs de Liverpool y ont défendu “Different Creatures”, leur récent deuxième album. La bonne nouvelle, c’est qu’ils avaient confié la première partie aux excellents Inheaven qui nous avaient déjà impressionnés en novembre dernier en support de Jamie T à l’Orangerie. En cinq mois, leurs compositions se sont transformées en uppercuts (“Baby’s Alright”, “Regeneration”) auxquels il devient difficile de résister malgré une balance relativement hasardeuse ce soir.

La voix de la bassiste blonde Chloe Little (en robe noire sexy et bottes hautes) sera en effet noyée dans un mur de guitares que le chanteur aux airs de playboy James Taylor ne fera qu’amplifier (“Treats”). Sans surprise, ils monopolisent les regards mais à leurs côtés, le guitariste et le batteur apportent leur pièce à l’édifice, plus essentielle qu’il n’y paraît. À l’écoute du tout nouveau “World On Fire”, on ne peut que se réjouir de la sortie de leur premier album (prévue fin de l’été) avec, nous confiera la miss après le concert, un retour au Bota dans la foulée.

Au terme d’un soundcheck méticuleux pendant lequel un roadie abondamment tatoué a parfaitement aligné les micros, consciencieusement disposé les onglets de couleur différente pour chaque musicien et même délimité un espace avec du tape fluo au coin de la scène destiné à accueillir… le verre de bière du bassiste, les petits gars de Circa Waves ont déboulé sur scène et balancé “Wake Up”, la bombe qui ouvre “Different Creatures”, un album qui porte parfaitement son nom. Ils ont en effet gagné en maturité en ajoutant à leurs compositions une dose de conscientisation sociale et politique tout en conservant la hargne qui les avait placés sur la carte du rock indé en 2015.

Si cette définition fait penser à Green Day, on n’en est effectivement pas loin. D’un point de vue musical tout d’abord, mais également visuel car tant le physique que les mimiques du leader Kieran Shudall renvoient à un Billie Joe Armstrong pince-sans-rire. À ses côtés, le guitariste Joe Falconer, le batteur Colin Jones et le bassiste géant Sam Rourke font certes le boulot mais avec un enthousiasme retenu en total contraste avec la liesse qui règne parmi les spectateurs (dont de nombreuses groupies qui patientaient déjà à l’entrée de la Rotonde une bonne heure avant l’ouverture des portes).

Chaud comme la braise, tout ce beau monde va en effet abondamment pogoter, chanter à tue-tête (anticipant même le début de “Stuck In My Teeth”) et tenter une invasion de scène avortée par des roadies au taquet. Ceci dit, il faut bien reconnaître que sans l’immédiateté et l’énergie des nouvelles compositions (“Goodbye” qui initiera un wall of death et “Stuck” en tête), la soirée aurait sans doute été plus calme.

Le bémol, c’est que tout semble passer par le même moule et ils finissent par s’auto-parodier sur “Different Creatures” ou “A Night On The Broken Tiles” que les Vaccines, par exemple, pourraient transcender. En revanche, les titres plus anciens sont devenus des hymnes de stade de foot : “Get Away” auquel il ne manque que les effets pyrotechniques, “Lost It” et “Fossils” pour n’en citer que quelques-uns qui ont rendu la salle complètement moite. Sans oublier “My Love” en final du set principal que les mouvements de foule vont bonifier.

Lors des rappels, ils feront une dernière incursion dans “Different Creatures” avec un “Fire That Burns” que n’aurait pas renié Miles Kane alors que “T-Shirt Weather” apportera un dernier coup de massue à une Rotonde que l’on n’avait plus connue aussi dégoulinante de sueur depuis longtemps. Et rien que pour cette raison, la soirée était une réussite.

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