Festival d’Art de Huy, deux musiciens d’exception et un orchestre mécanique !
On parle toujours de projet improbable, insensé ou impossible, mais celui de Didier Laloy et Kathy Adam est tout bonnement fou…fou…fou ! Finalement il n’y a rien d’impossible pour Didier (un inconditionnel du festival, il fait partie des murs), qui a choisi de prolonger sa complicité de près de 25 ans avec la violoncelliste Kathy Adam, mais il fallait trouver une idée folle voir saugrenue pour faire perdurer cette belle amitié musicale. Et c’est la découverte d’une petite boite à musique qui sera le point de départ, le déclic pour construire un pari fou ! Lequel me direz-vous, associer deux talentueux virtuoses à un véritable orchestre mécanique de très grande taille (il a fallu de nombreuses heures pour placer les 11 caissons métalliques dans l’église Saint-Mengold), découvert lors d’une rencontre avec le compositeur contemporain Walter Hus, qui avait installé chez lui l’appareil philarmonique en question (un limonaire ou un orchestrion). Mais revenons au point de départ de l’histoire de ces drôles de machines sonores, avec le développement de la fabrique Decap (Automatic Musical Instruments ou dans le jargon des limonaires) qui sur près de quatre générations de facteurs d’orgues, a conçu des machines à musique que la société allait vendre de ville en ville pour permettre aux gens de danser. Ancêtre du juke-box et fonctionnant au début via des cartes pré-perforées, la technologie et l’informatique ont permis de concevoir des limonaires à la pointe qui peuvent d’ailleurs être placés chez vous à la maison.
Walter Hus a donc conçu à l’époque avec la firme Decap son propre orgue philarmonique (qui est toujours la propriété de la firme), l’orchestre mécanique qu’a finalement découvert Didier. C’est donc cette même gigantesque machinerie composée de 11 caissons renfermant des tubes en bois ou en cuivre, d’une batterie et ses percussions automatisées, d’un accordéon automate, de deux xylophones et d’un nombre incalculable de câbles raccordés à la table de mixage, qui fût installée dans l’Espace Saint-Mengold ! Une prouesse technique qui permettra au public de tout d’abord s’illuminer l’esprit par les yeux, car le spectacle visuel est tout bonnement fantasmagorique !
Un spectacle sonore aussi qui débute par le maniement de la fameuse petite boite à musique (manipulée par Kathy), avant d’en prendre plein les mirettes grâce aux sons de l’accordéon diatonique et du violoncelle…puis la machinerie comme par enchantement s’éveille et là, c’est bel et bien tout un orchestre qui accompagne nos deux solistes avec des sons de flûtes, de trompettes, de cuivres voir même des sons proches du chant de certains animaux. On ne sait où regarder et on sait difficilement prévoir d’où le prochain son arrivera ! Kathy et Didier se complémentent comme toujours à merveille, et ne font plus qu’un avec “la machine” (j’aime pas trop ce terme, alors je dirais l’orgue symphonique), proposant au public une expérience sonore et visuelle tout à fait unique !
Entre les morceaux Didier nous explique la Genèse de Belem & The MeKanics, il profite aussi pour nous surprendre grâce aux facéties de l’orgue qui n’en fait manifestement qu’à sa tête (merci aux techniciens pour la grande précision du déroulement du concert). Mais les musiciens eux-aussi ne sont point en reste avec un petit grain de folie car comme toujours, Didier Laloy se dandine ave son accordéon n’oubliant jamais son typique mouvement de la jambe droite, marque de fabrique du musicien qui vit littéralement sa musique. Si Kathy Adam semble plus posée sur son petit tabouret, il n’empêche qu’elle a à nouveau démontré son tout grand talent et sa toute grande maitrise pour son instrument de prédilection. C’est finalement par la même petite boite à musique que ce termine ce fabuleux concert, avec l’aide d’une spectatrice devenue volontairement complice du délire musical de nos deux musiciens.
Belem & The MeKanics (c’est une première mondiale) est une expérience hors du commun, que tout un chacun devrait vivre une fois dans sa vie ! N’oublions pas de remercier Walter Hus et la fabrique Decap, qui ont largement contribué à ce véritable exploit musical !
– Didier Laloy Le Facebook
– Kathy Adam Le Facebook
– Belem & The MeKanics Teaser
Pour le festival :
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