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Girlpool power

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Le lendemain de la visite de Tom McRae à l’Orangerie, c’était au tour de la Rotonde de reprendre du service après la longue période estivale du Bota. Au programme de ce lundi 11 septembre, les Californiennes de Girlpool en formule full band. Mais dans l’immédiat, place à la première partie signée Ian Sweet, le projet de Jilian Medford qui, ce soir, se produira seule avec une guitare électrique orange qu’elle triturera à foison. Ce petit bout de femme chétif aux cheveux courts croisé dans les couloirs du Bota lors de notre arrivée se métamorphose sur scène en poison à la voix énergique et assurée. On pense par moments à Kazu Makino (Blonde Redhead) en plus énervée. Si on lui reprochera de régler le volume de son instrument un rien trop fort au point de presque couvrir sa voix, on est tout de même curieux de la voir au sein de son groupe au grand complet.

Le premier album de Girlpool mettait en avant deux jeunes filles maladroites mais attachantes au travers de compositions lo-fi dont l’environnement restait confiné à leurs instruments, à savoir une guitare et une basse, en plus de leurs voix. Deux ans plus tard, elles ont évolué, gagné en confiance et emmagasiné de l’expérience. Mais elles ont surtout élargi les frontières de leur style en ajoutant une batterie à l’équation. Résultat, “Powerplant”, leur deuxième album sorti au printemps, les propulse dans une catégorie supérieure.

Ceci dit, l’intro du concert de ce soir, constituée des deux premières plages de cette nouvelle plaque (“123” et “Sleepless”), vont davantage leur permettre d’ajuster leurs voix et leurs instruments que de plonger à pieds joints dans leur prestation. Il faut dire que Cleo Tucker (la guitariste) et Harmony Tividad (la bassiste) ne se produisent désormais plus en duo. Outre le batteur, on retrouve une seconde guitariste (qui joue avec la même guitare orange que Ian Sweet) et un claviériste. Quelques moments d’adaptation s’avèrent donc nécessaires, d’autant qu’il s’agit de leur première date en Europe après seulement une poignée de concerts au Royaume-Uni.

Une fois la machine lancée, on se rend compte de l’apport non négligeable des nouvelles recrues qui apportent une touche sonore variée et on se laisse même surprendre par des arrangements jazzy grâce au saxophone qu’attrape de temps à autre le claviériste. Parallèlement, les guitares prennent clairement le dessus, au point de conférer des consonances grunge à l’ensemble alors que les harmonies vocales des deux chanteuses font par moments penser à Warpaint. Ajoutons encore la complicité qui les unit et leur humour pince-sans-rire communicatif.

Mais c’est au son d’“Ideal World” et d’“I Like That You Can See It”, deux titres du premier album interprétés en duo que l’on remarque le fossé qui sépare les anciennes compositions des nouvelles, d’autant que l’impeccable “It Gets More Blue” aux envolées de guitares prenantes prendra le relais avant que l’hypnotique “Static Somewhere” ne clôture le set principal avec des musiciens plus impliqués que jamais. Dommage que le rappel n’ait pas poursuivi dans la même veine…

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