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Maxïmo Park, still existing

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Il y a des groupes dont l’annonce d’une nouvelle tournée provoque des haussements d’épaules à peine feints mais à laquelle on finit tout de même par assister sans le regretter. C’est le cas des britanniques de Maxïmo Park qui foulaient pour la première fois les planches de la Rotonde ce samedi 23 septembre. En effet, ils étaient plutôt habitués à l’Orangerie qu’ils ont visitée sur base régulière depuis 2005. Grandeur et décadence ? Disons plutôt que leur profil de ce côté-ci de la Manche ne jouit plus d’une réputation aussi flamboyante que par le passé. Cela ne les empêche toutefois pas de sortir des albums sur base régulière, donc le petit dernier, “Risk To Exist”, n’est pas le moins réussi.

Mais avant de juger de sa teneur sur scène, le Bota avait convié les locaux de Mango Moon en guise de zakouskis. Articulé autour d’une chanteuse à croquer dont la solide voix soul renvoie à Amy Winehouse et d’une entêtante basse ronflante, le quatuor va cependant aligner des clichés qui auront un impact sur leur prestation. Si les riffs à la Led Zep du guitariste démonstratif au bandana semblaient parfois hors propos, que dire de la communication (dans un anglais approximatif) et de l’attitude davantage en phase avec le stade Roi Baudouin que la Rotonde. Autant de points préjudiciables à la découverte de compositions pourtant riches de prime abord.

Depuis leur dernière venue au Bota en 2014, il s’est passé pas mal de choses dans le camp de Maxïmo Park. D’un point de vue RH tout d’abord puisque le bassiste Archis Tiku, qui ne participait déjà plus à l’aventure qu’en studio, a officiellement jeté l’éponge. D’un point de vue projet parallèle ensuite, avec d’une part The Intimations, nouveau passe-temps de Paul Smith et d’autre part Karras, mis sur pied par le claviériste Lukas Wooller associé à Matthew Swinnerton (des regrettés The Rakes). Pour être complets, ajoutons encore la sortie récente du deuxième effort solo du guitariste Duncan Lloyd, “IOUME”.

Cette activité bouillonnante ne les a néanmoins pas empêchés d’enregistrer “Risk To Exist”, un sixième album dont le titre d’intro, “What Did We Do To You To Deserve This?”, sera aussi celui du concert de ce soir. Un titre groovant à souhait qui permettra aux cinq musiciens de se mettre en place avant de passer aux choses sérieuses via la franche et directe plage titulaire de ladite plaque.

Sans surprise, Paul Smith assurera spectacle. Chapeau vissé sur le crâne, il porte un costume sombre dont il virera rapidement le haut pour arborer une chemise léopard à courte manche du plus bel effet, à l’instar de ses chaussures de bowling. Comme à sa bonne habitude, il va gesticuler de manière théâtrale (en limitant les acrobaties) et tenir le crachoir avec énormément d’humour. Personnage jovial et attachant, il tranche avec ses compagnons de scène dont le leitmotiv sera visiblement d’éviter d’esquisser le moindre sourire.

Contrairement à certains de leurs pairs issus de la promotion 2005 (The Subways, Kaiser Chiefs et Bloc Party en tête), les natifs de Newcastle ne s’obstinent pas à agencer la set-list autour de leur impeccable premier album. Leurs nouvelles compositions vont ainsi se tailler la part du lion dont on retiendra “The Hero” aux sonorités dancefloor accentuées par des lights constitué de rampes suspendues à quarante-cinq degrés derrière les musiciens, “I’ll Be Around” construit autour d’un piano à la “Feeling Good” trafiqué et le futur classique “What Equals Love?”. On aura même droit à “Sharp Tongue”, un titre qui aurait été une face B si celles-ci existaient encore (et dont Paul Smith lira les paroles dans un livre, non sans mal…).

Cette année marque également le dixième anniversaire de la sortie d’“Our Earthly Pleasures” qui, au fur et à mesure du temps, s’est imposé comme un deuxième album de référence. À l’écoute des versions musclées de “Books From Boxes” et d’“Our Velocity”, on ne peut que confirmer son statut malgré la difficulté d’avoir succédé au parfait “A Certain Trigger”. “Girls Who Play Guitars” en guise de final du set principal et “By The Monument” en intro des rappels en seront deux autres exemples frappants.

Avant cela, les hymnes indie “Going Missing”, “The National Health” et “Graffiti” feront le boulot alors que, lors des rappels, un ultime nouveau titre, “Get High (No, I Don’t)” alternera couplets flippants et refrains énergiques accentués par les mouvements expressifs du leader. Un leader qui se lâchera une dernière fois au son d’“Apply Some Pressure”, repris en chœur par la Rotonde (dont la moitié était anglophone ce samedi). Plus question de tergiverser lors de la prochaine tournée…

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