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The Districts se la jouent Killers

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Deux ans après un premier passage à la Rotonde du Botanique, les jeunes loups de The Districts ont remis le couvert ce lundi 25 septembre. Au programme, un nouvel album et une nouvelle direction musicale… À la lecture de l’avant-programme signé A Boy With A Beard, on s’attendait à voir débouler sur scène un troubadour à la pilosité abondante et négligée, guitare acoustique à la main. Quelle ne fut donc pas notre surprise de voir débarquer quatre jeunes hommes à la barbe parfaitement taillée et concentrés sur leur sujet, manifestement en train de vivre un rêve éveillé.

Mis à part un titre d’intro très soft bardé de banjo pendant lequel le batteur s’aidera d’une chaîne métallique, leur set sera orienté guitares avec un côté pop entêtant via notamment le très réussi “With The Woman”. Le leader à la voix traînante (on pense à Maarten Devoldere de Balthazar) et envoûtante (Vincent Liben de Mud Flow n’est pas loin) rendant les compositions particulièrement captivantes. Pour la petite histoire, au départ, le projet était le sien, d’où le nom…

Les Ricains de The Districts n’ont pas traîné pour donner une suite à “A Flourish And A Spoil”, l’album qui les a propulsés sur le devant de la scène indie en 2015. Mis à part quatre titres produits par le fidèle John Congleton, “Popular Manipulations” a été entièrement réalisé par le groupe, révélant une identité US plus traditionnelle et moins brute que précédemment, en tout cas sur disque. Un virage qui fait penser à celui emprunté par les Killers en 2006 avec “Sam’s Town”.

“Violet”, l’intro du set et premier nouveau titre, assurera la jonction parfaite avec l’ancien matériel, illustré dans la foulée par l’excellent “4th And Roebling”, les amplis bloqués dans le rouge. Rob Grote, le chanteur à la petite moustache nettement moins trendy que celle de Ron Mael des Sparks, n’a toujours pas le look rock ‘n’ roll. Au contraire, sa coiffure ébouriffée donne l’impression qu’il sort du lit alors que son pantalon trop court l’éloigne drastiquement des magazines de mode, à l’inverse de ses trois collègues musiciens aux cheveux longs et à l’attitude plus assurée.

Ceci dit, il va compenser avec une énergie débordante qui le verra devenir complètement dingue sur “Long Distance” et terminer régulièrement les morceaux à même le sol au milieu de flashes stroboscopiques (le final de “Young Blood”). Il va aussi abondamment converser et délirer sur une histoire récurrente de quiches, souvenir de leur visite précédente en Belgique.

Mais revenons un moment sur les extraits du nouvel album qui, sur scène, bien que revisités avec davantage de hargne, présentent un aspect accessible que l’on pourrait presque cataloguer de poppy, toutes proportions gardées (“Point”, “Capable”) alors qu’“Ordinary Day”, en final du set principal, renvoie vocalement à Brandon Flowers au milieu du désert. Juste avant, le plus ancien “Funeral Beds” adressera un clin d’œil à Mumford & Sons, en nettement plus rugueux sur la longueur toutefois.

Les rappels les verront poursuivre sur leur lancée avec une version méconnaissable de “Lyla” à laquelle succèdera “If Before I Wake”, un ultime nouveau titre que l’on dirait composé pour enflammer le stade de Wembley. Y a plus qu’à…

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