ArticlesConcerts

Autumn Falls 2017 : Lost Horizons lost in the Rotonde

0 Shares

Comme chaque année, le festival Autumn Falls accompagne la chute des feuilles à travers les salles du pays. Désormais à mi-parcours, il conjugue plus que jamais découvertes et exclusivités, à l’instar de la visite de Lost Horizons à la Rotonde du Botanique ce mardi 14 novembre. Si cette soirée n’a pas drainé la foule, elle nous a toutefois permis de faire connaissance avec Pilod, un trio guitare basse batterie originaire de Leuven dont on commence sérieusement à entendre parler et qui puise ses racines dans le rock crasseux des années 90. La voix rauque de Frédéric Baervoets vient se noyer dans des mélodies subtilement sombres qu’une basse essentielle (maniée par Christophe Vandewoude, également membre d’Isbells et producteur d’Illuminine) ensorcelle littéralement.

On pense aux débuts de Mud Flow (la voix du leader renvoie à celle d’un Vincent Liben candide) et de dEUS, voire par moments à Keaton. Des influences belgo-belges dont ils n’ont pas à rougir et qui explosent dans “Black Swan”, l’excellente plage titulaire de leur deuxième album avec laquelle ils termineront leur set. Ils ouvriront ce dimanche pour Paradise, le nouveau projet de Sivert Höyem, au Trix du côté d’Anvers. Allez-y les yeux fermés.

Lorsqu’en 1997, à la fin de l’aventure Cocteau Twins, le bassiste Simon Raymonde fonde Bella Union avec le guitariste Robin Guthrie, il ne se doute pas qu’il est en train de mettre sur pied un des labels indépendants les plus respectés du circuit. Fleet Foxes, The Walkmen, Beach House, John Grant, Mercury Rev et The Dears (pour n’en citer qu’une poignée parmi des centaines) sont tous passés par les bureaux Londoniens de la maison de disques.

Vu que l’on n’est jamais aussi bien servis que par soi-même, on pourra désormais y ajouter Lost Horizons, le nouveau projet de l’ami Simon qui s’est associé à un autre vétéran de la scène indie balbutiante du début des eighties, Richard Thomas, l’ancien batteur de Dif Juz, qui a également tourné avec The Jesus & Mary Chain et… Cocteau Twins.

La boucle était donc bouclée jusqu’à aujourd’hui puisque les deux musiciens ont enregistré “Ojalá”, quinze pièces orchestrales agrémentées de différents vocalistes (être le boss d’un label influent, cela aide…). Liela Moss (The Duke Spirit), Tim Smith (ex-Midlake) et Marissa Nadler vont notamment donner vie à ce premier album, élu Album of the Month chez Rough Trade en ce mois de novembre.

Un album qu’ils vont présenter à la Rotonde ce soir mais, faut-il le préciser, sans les interprètes originaux. On n’est pas dans le trip de Damon Albarn au sein de Gorillaz qui, s’il ne parvient pas à inviter sur scène ceux qui ont posé leur voix en studio, les filment au préalable en vue de diffuser leurs parties sur un écran géant. L’environnement est ici nettement plus sobre, même s’ils sont cinq pour accompagner le duo.

Parmi ceux-ci, trois vont pousser la chansonnette. Une fluette demoiselle apparemment d’origine asiatique à la voix lyrique sera la première à se jeter à l’eau sur “I Saw The Days Go By” avant que la chanteuse principale, blonde aux cheveux courts, ne prenne ensuite puissamment le relais. Théâtrale à sa manière, elle va attirer les regards (et pas seulement parce qu’elle se produit en chaussettes). Son organe vocal va en effet littéralement impressionner, à l’image d’une Kate Bush puissance dix (“Bones”) ou d’une Maria Q au sein d’Archive par exemple (“Asphyxia”).

À ce propos, on pensera beaucoup au groupe Londonien pendant la soirée, sans doute aussi parce que le seul chanteur du lot renverra à Pollard Berrier lors de ses interventions (un excellent “Reckless” mais un “The Engine” beaucoup trop long). Ceci dit, on ne les sent pas trop à l’aise sur scène, à l’instar d’un Simon Raymonde en anorak, chapeau vissé sur le crâne et la plupart du temps en tête-à-tête avec son ampli. Pourtant, à certains moments, pas moins de quatre guitares se percutent (“Life Inside A Paradox”) mais cela ne suffira pas à faire décoller une prestation en demi-teinte qui sera bouclée en cinquante minutes, sans rappel et sans merchandising. Un petit goût de trop peu…

Laisser un commentaire

Music In Belgium