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Jay-Jay Johanson is back in town

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Pour notre dernière visite de l’année dans leur complexe, les programmateurs du Bota ont fait très fort en bookant Jay-Jay Johanson à la Rotonde. Le Suédois venait y présenter “Bury The Hatchet”, son onzième album studio. Bien que sa période de gloire remonte au début des années 2000 via des singles calibrés pour la bande FM qu’il préfère désormais ignorer sur scène, ce crooner des temps modernes enregistre sur base régulière des disques qui correspondent à son état d’esprit du moment. Cette nouvelle plaque, empreinte de mélancolie, fait ainsi la part belle au piano.

Il s’agit d’ailleurs du seul instrument qui trône massivement au milieu d’une scène épurée qui ne s’encombre d’aucun décor. Le bonhomme sera en effet simplement accompagné d’un pianiste qui va toutefois varier les plaisirs en se penchant sur un synthé lorsque les compositions le réclameront. Un pianiste blond chevelu à l’attitude nonchalante tranchant avec le sérieux de Jay-Jay dont la voix modulable impressionne toujours autant (“Escape”, “I Miss You Most Of All”).

Mise en avant, celle-ci dégage une émotion intense, magnifiant au passage les poignants “She’s Mine But I’m Not Hers” et “Believe In Us” notamment. Le point commun entre ces compositions ? La simple association piano-voix qu’aucun artifice ne vient perturber. Ajoutez-y des textes à la limite de vous arracher des larmes (“She Doesn’t Live Here Anymore” dans la lignée d’un “Ne Me Quitte Pas”…) et vous obtenez une recette qui joue dans la même cour des cœurs brisés que Sophia ou Tom McRae, tout en maniant le sarcasme aussi bien qu’eux (“Dilemma”).

Ceci dit, il s’agit d’un enfant du trip hop et tant les beats groovants que les crépitements au coin du feu font partie de son univers (“It Hurts Me So”, “Far Away”) au même titre que les influences désuètes tout aussi atypiques (“So Tell The Girls That I Am Back In Town”). Pointons aussi l’humilité du bonhomme qui s’efface régulièrement pour laisser la vedette à son compagnon de scène.

Mais le plus réjouissant, c’est que les nouveaux titres rivalisent aisément avec la pléiade de classiques qu’il nous gratifiera ce soir à l’instar du jazzy “You’ll Miss Me When I’m Gone” et de la version cabaret de “Bury The Hatchet”. Mais le presque dub “November” et l’excellent “Paranoid” (pour peu, on dirait du Radiohead) élèveront sensiblement le niveau. Un peu plus tard, “On The Outside” clôturera le set principal sur une touche digne d’une chanson de Noël…

Il reviendra seul sur scène en entonnant une version a capella de “Whispering Words” qui imposera le respect. Son pianiste le rejoindra ensuite pour le bien nommé “I’m Older Now” alors que “Rocks In Pockets” fera l’unanimité en enchantant le public conquis par le final au piano à quatre mains. Un public dont les spectateurs du premier rang recevront une accolade ou une franche poignée de mains de l’artiste visiblement reconnaissant. Ou comment clôturer l’année avec classe et élégance…

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