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Liima, back to the future

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Un peu plus de trois mois après avoir brillamment assuré la première partie de Grizzly Bear un étage plus bas, les Danois de Liima et leur batteur Finlandais se produisaient au Club de l’AB ce samedi 27 janvier en support de “1982”, un deuxième album baptisé d’après la date de naissance de leur leader… Coïncidence, le premier effort de Shy Dog est sorti le même jour, au tout début du mois de novembre. Le projet de l’Anversois Noah Melis, batteur de Bed Rugs et fidèle collaborateur de Pacal Deweze (qui a d’ailleurs produit ladite plaque), se chargera d’ouvrir les festivités avec un léger retard sur l’horaire. S’il bidouille seul en studio, il se fait accompagner sur scène par trois musiciens, dont une claviériste qui n’est autre que Martha Maieu (Blackie & The Oohoos, Flying Horseman).

Ses compositions mélancoliques au tempo ralenti tranchent radicalement avec l’énergie dégagée par celles de son groupe principal. Ainsi, l’environnement cotonneux majoritairement balisé de nappes synthétiques parfois lancinantes inspirent une zenitude toute relative que des pointes légèrement poppy viennent défier, mais toujours avec une certaine retenue.

Fondé presque par hasard par les trois membres permanents d’Efterklang accompagné d’un de leurs batteurs de tournée, Liima s’est vite imposé comme un des solides représentants d’une pop futuriste expérimentale dont Animal Collective ou Apparat sont friands, mais avec une touche electro soyeuse qui fait la différence et dont “ii”, le premier album, était copieusement garni. Avec “1982”, ils vont un cran plus loin, malgré un titre aux apparences trompeuses.

Et ce, même si l’intro du concert nous replongera encore plus loin dans le temps avec le “Riders On The Storm” des Doors au terme duquel le quatuor montera sur scène et passera l’intro de “David Copperfield” debout, côte à côte et immobile, telle une équipe de foot au moment de l’hymne national. Sauf qu’ici, la vareuse est remplacée par un coupe-vent de couleur blanche (en tout cas sur les épaules du chanteur, le théâtral et charmeur Casper Clausen) et le ballon par trois (!) micros aux sonorités distinctes. Si l’effet saturé présente un certain charme, on préfère de loin sa voix naturelle (le langoureux “Life Is Dangerous”) à l’atroce vocoder (“2-Hearted”).

Disposé tout devant la scène, à droite et de profil, le batteur Tatu Rönkkö mixe l’analogique et l’électronique avec une dextérité millimétrée, même s’il nous explosera les tympans un peu trop régulièrement. Non loin de lui, le bassiste Rasmus Stolberg confère un groove dont bénéficiera notamment l’excellent nouveau single “Always” alors que le magicien des sons Mads Brauer officie derrière une multitude de claviers et d’écrans. Il sera notamment à la base des bidouillages sonores de “Jonathan, I Can’t Tell You” (une sombre histoire de masturbation chantée à la façon crooner de Jay-Jay Johanson) et de “My Mind Is Yours”, avant un menaçant “1982” en clôture de la première partie du set.

C’est alors que les choses deviendront complètement dingues. Entre explosion stroboscopique (“Your Heart”), show du batteur au milieu du public armé d’une… planche à repasser bardée de récipients de cuisine scotchés au tape et stage diving du bassiste au terme de l’hypnotique “Trains In The Dark”, on ne savait plus où donner de la tête. Sans oublier le tour de passe-passe du chanteur qui se retrouvera au fond de la salle au moment d’entamer “Amerika” et prendra un bain de foule avant de filer backstage.

Tout n’était pas encore terminé pour autant car le curieux “Black Beach”, genre de math rock poppy, fera office de rappel avant un salut final sur “The Winner Takes It All”, le hit de ABBA, à fond les ballons. De quoi mettre le leader en condition, lui qui serrera dans ses bras à peu près tous les spectateurs venus à sa rencontre. Time to partii !

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