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Civil War et Gloryhammer au Biebob

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Alors que le calendrier affiche déjà les derniers jours de janvier, il était grand temps que je reprenne le collier. Ce fut donc chose faite le vendredi 26. Il est à peine 19 heures et une longue file patiente devant la porte du Biebob. Le concert de ce soir est sold-out, ce qui est bon signe pour les artistes à l’affiche.

L’avantage d’arriver de bonne heure, c’est que cela permet de se dénicher une bonne place pour prendre des clichés. Car je ne me fais pas d’illusions, il sera difficile de me déplacer avec tout mon attirail dans un Biebob archi-comble. De fait, la salle se remplit rapidement et les hostilités vont commencer avec l’arrivée sur scène du premier groupe, originaire de Portsmouth en Grande-Bretagne. Je veux bien sûr parler de Dendera, formation composée de Ashley Edison (voix), Stephen Main et David Stanton (lead guitar), Bradley Edison (basse) et Andy Finch (batterie). Ce groupe de Heavy Metal jouit d’une excellente réputation, notamment grâce à son côté moderne un tantinet plus mordant. Le groupe compte à son actif deux albums et quelques EP, dont le dernier en date est la première partie d’un dyptique, intitulé «Part One – Blood Red Sky» (sorti en juin 2017).


Sur scène, les Britanniques dégagent une belle énergie et parviennent à chauffer la salle. J’aperçois déjà des têtes et des chevelures qui tournoient dans les airs au son des guitares. Côté setlist, le public belge a droit à 6 morceaux: «The Awakening» et «Final Warning» (extraits du EP «Part One – Blood Red Sky» de 2017),
«Claim Our Throne»
(extrait de l’album «Pillars of Creation» de 2015), «Age of Agony» et «Blood Red Sky» (2017) ainsi que «The Daylight Ending» (2015). Une musique clairement connotée «British» avec un son qui peut rappeler celui de modèles comme Judas Priest. La superbe voix d’Ashley Edison est soutenue par des guitares expressives et une section rythmique efficace. Il n’en fallait pas plus pour bien commencer la soirée…


Le groupe qui m’intrigue le plus et qui justifie ma présence au Biebob est sans conteste Civil War que j’avais déjà eu l’occasion de voir à deux reprises et que j’attendais impatiemment de revoir en live depuis l’arrivée de son nouveau vocaliste Kelly Sundown Carpenter. Pour retracer brièvement l’histoire de ce groupe suédois, on peut dire en résumé qu’il a été fondé en 2012 par 4 transfuges du groupe Sabaton. Quelques remaniements plus tard, le groupe est composé aujourd’hui de Rikard Sundén et Petrus Granar aux guitares, Daniel Mÿhr aux claviers, Daniel Mullback à la batterie, à la guitare et Kelly Sundown Carpenter au chant.


Dès les premières notes, on se rend compte de la valeur artistique du groupe. La musique jaillit avec force et clarté. Kelly et sa voix extraordinaire (que l’on peut aussi entendre dans Adagio) font merveille sur les compositions du combo suédois. Ce digne disciple de Ronnie James Dio n’est pas loin d’égaler son maître à chanter, croyez-moi. Le groupe a gratifié le public belge d’une belle série de morceaux: «USS Monitor» (extrait de l’album «Gods and Generals» de 2015), «St. Patrick’s Day» et «Gettysburg» (extraits de l’album «The Killer Angels» de 2013), «Deliverance» (extrait de l’album «The Last Full Measure» de 2016), «I Will Rule the Universe» (2013),
«Tombstone»
(2016),
«Bay of Pigs»
(2015) et «Rome Is Falling» (2013). Mon seul regret est l’absence de nouveaux morceaux. Pour le reste, la prestation de Civil War était absolument parfaite. Les musiciens très à l’aise et heureux de retrouver leur public dans des conditions meilleures que la fois précédente (ils avaient joué au Trix dans une obscurité quasi-totale, ce qui avait amené le chanteur à interpeller l’ingénieur des lumières en plein concert…). Au bout d’un set qui m’a paru décidément trop court, les artistes ont salué longuement leur public, visiblement satisfaits de ces belles retrouvailles.


Les lumières s’éteignent et nous voilà partis pour un voyage délirant dans un monde mélangeant allègrement les mythes médiévaux, l’heroïc fantasy, James Bond et les tenues en Spandex… Fondé en 2010 par le claviériste chanteur Christopher Bowes (Alestorm), cette formation écossaise de powermetal et medieval metal est emmenée par le vocaliste Thomas Winkler, assisté de Paul Templing à la guitare, de James Cartwright à la basse et de Ben Turk aux fûts. Pour cette tournée, Thomas est secondé à la voix par Ashley Edison, le chanteur du groupe qui a ouvert cette belle soirée.


C’est sur la musique de « Infernus Ad Astra» que les protagonistes de cette aventure musicale font leur entrée en scène. Un narrateur explique le contexte qui n’est pas sans rappeler celui de la Guerre des Étoiles, mais en version plus fun et plus médiévale. Le ton est donné et l’action peut commencer. Ce que le public ne sait pas encore, c’est qu’après avoir joué la plage introductive de l’album «Space 1992: Rise Of The Chaos Wizards» de 2015, il va en interpréter tous les titres et dans l’ordre, en commançant donc par
«Rise of the Chaos Wizards»
. Dans ce monde décalé, les thèmes de la mythologie scandinave sont également présents comme en atteste le
«Legend of the Astral Hammer»
(2015). Il ne faudra d’ailleurs pas attendre longtemps avant de voir Thomas manier un gigantesque marteau factice en faisant semblant de terrasser des ennemis invisibles.


L’ambiance est festive et la salle suit le mouvement comme un seul homme. Comme à chaque fois, je suis étonné du pouvoir de cette musique pourtant très second degré. Le groupe enchaîne avec l’histoire du roi Gobelin dans «Goblin King of the Darkstorm Galaxy». Petite interruption avec mise en scène dramatique: c’est au son de «Also Sprach Zarathustra» que le bassiste va ingurgiter d’une traite un demi-litre de bière sous les encouragements du public. Après cette pause houblonnée, le concert continue avec «The Hollywood Hootsman» et «Victorious Eagle Warfare». Les riffs de guitare se succèdent sur des rythmes tantôt plus speed, tantôt plus folk. Le public contiue d’adorer. Thomas se permet même un petit délire en confiant un volontaire du public la mission de se rendre aux confins de la galaxie (le bar) et d’en ramener un précieux trésor (une bière) en crowdsurfing. Et chapeau à l’intéressé car il arrivera sur la scène avec une bière encore presque remplie!


Après «Questlords of Inverness, Ride to the Galactic Fortress!», c’est un des grands tubes du groupe que nous retrouvons:
«Universe on Fire»
. Et si l’univers est en feu, la salle l’est tout autant. Même votre serviteur se sent pris d’une irrépressible envie de laisser sa tête martyriser ses cervicales à la faveur d’un headbanging endiablé…Quand on parle de combats épiques, il y a toujours des héros à célébrer. Le groupe enchaîne avec «Heroes (Of Dundee)» et termine son set par le morceau qui clôture l’album, à savoir «Apocalypse 1992». Et c’est dans une ambiance surchauffée et survoltée que Gloryhammer quitte la scène.


Les héros de la soirée reviennent sur scène au son de «Anstruther’s Dark Prophecy» pour une ultime passe d’arme sous forme de flashback sur l’album «The Unicorn Invasion of Dundee» de 2013. Le coup d’envoi est donné avec
« The Unicorn Invasion of Dundee»
suivi de «Magic Dragon» et de l’hymne absolu qui va faire danser tout le monde une dernière fois: le cultissime
«Angus McFife»
. Cette soirée incroyable se termine sous les applaudissements, nous laissant déjà comme un petit goût de trop peu dans l’attente d’un nouvel album de ce groupe dont le professionnalisme n’a d’égal que son autodérision.

Pour celles et ceux qui se sentent frustrés d’avoir manqué le passage de Gloryhammer, voici l’intégrale de la prestation du groupe au Wacken 2017:

Photos © 2018 Hugues Timmermans

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