Rotonde full Capacity pour Big Thief
En un peu plus de douze mois, les New Yorkais de Big Thief sont passés du Witloof Bar à une Rotonde archi sold out mais pour le même prix, c’est l’Orangerie qu’ils remplissaient. En cause, “Capacity”, un deuxième album qui a croulé sous les superlatifs dès sa sortie chez Saddle Creek en juin dernier.
Sa tête pensante, Adrianne Lenker, s’est en effet surpassée au moment de composer le successeur du bien nommé “Masterpiece” qui a terminé l’année sur la plus haute marche des référendums de Flood Magazine et de Newsweek notamment. Davantage mélancoliques, les titres laissent transparaitre une émotion à fleur de peau qui renvoie par moments à l’univers de Mazzy Star tout en conservant un esprit très americana, à l’instar de “Shark Smile”, titre d’intro de la soirée amorcé par de généreux larsens.
Bien que le groupe soit officiellement un quatuor, ils ne sont que trois sur scène ce soir. Un bassiste chevelu et un batteur barbu accompagnent ainsi la chanteuse guitariste. Pointilleuse et exigeante, c’est bien elle qui mène ce petit monde à la baguette. Taiseuse et un brin stressée également, comme au moment d’entamer “Abyss Kiss”, un tout nouveau titre qu’ils vont jouer pour la première fois en live.
Ce ne sera pas le seul car le set sera truffé d’inédits (dont un, pas encore baptisé, à la magistrale voix plaintive et aux riffs entêtants). Des inédits d’une qualité similaire voire supérieure aux deux albums publiés. Pointons les prenants “Shoulders” et “Toy In My Hand” ou encore un “Not” au final nerveux qui renverra presque le hit “Parallels” dans le rang.
Un peu plus tôt, le contraste entre environnement poliment rugueux et douce voix (“Masterpiece”, “Real Love”) accentuera davantage un ressenti captivant qu’un titre comme “Mythological Beauty” va parfaitement synthétiser. Avec “Mary” en clôture de la prestation, il s’agira curieusement d’un des rares extraits de “Capacity” à bénéficier d’un traitement scénique. De là à affirmer qu’ils ont déjà la tête dans leur troisième album, il n’y a qu’un pas… Avant une visite à l’Orangerie dans la foulée ?