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¡Viva Hinds!

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Tout comme il y a deux ans, les Madrilènes de Hinds ont choisi l’AB Club pour la présentation de leur nouvel album. Mais contrairement à il y a deux ans, elles ont mis tout le monde d’accord… Mais avant de disserter sur leur prestation, attardons-nous un moment sur celle de Jakomo, dépêchés la veille pour ouvrir la soirée. C’est donc plein d’excitation et de spontanéité que les Bruxellois emmenés par un leader au succulent pseudo (Alcazar Gringo) et de l’eau dans les caves ont débarqué sur scène pour un début en fanfare qui les a vus évoluer dans un univers se situant quelque part entre celui d’Austin Lace (la face pop colorée) et de Mountain Bike (le côté psyché cool)

Ceci dit, lorsque le tempo se ralentit, les mélodies mélancoliques de Mac DeMarco s’ajoutent à l’équation alors que l’ambiance générée par l’autocar de supporters ayant fait le déplacement les boostera clairement. S’ils ont encore un peu de mal à tenir la distance, le temps et la pratique devraient selon toute vraisemblance les bonifier.

Ne nous voilons pas la face, le concert de Hinds dans cette même salle en février 2016 s’est apparenté à une petite catastrophe. À la limite, la chope envoyée sur scène par un spectateur en fin de set était méritée… Mais vu que nous ne sommes pas du genre à rester sur une mauvaise impression et qu’“I Don’t Run”, leur nouvel album publié tout récemment, tient admirablement la route, on était aux avant-postes pour leur laisser une seconde chance.

Hi, we’re Hinds and we came here to rock. Tel est le slogan prometteur ponctué d’une rose qui trône au fond de la scène sur un immense drapeau. Une promesse quelque peu présomptueuse en les voyant débarquer sur scène en mode farandole, loin de se prendre au sérieux. Mais “The Club”, la plage qui ouvre ce nouvel album, va instantanément les voir concentrées sur leur sujet.

Concentrées, certes, mais rayonnantes et animées d’une énergie positive qui fait plaisir à voir. Les voix et les guitares de Carlotta Cosials et d’Ana Perrote se marient à merveille même si par moments, elles se montrent un rien trop criardes (“Soberland”, “Rookie”). Taquines et rigolotes également, n’hésitant jamais à initier un petit pas de danse ou à improviser une chorégraphie, comme sur la cover un peu kitsch du “Carribean Moon” de Kevin Ayers.

Si l’on se penche sur les nouvelles compositions, on remarque des influences en provenance directe des Strokes (l’excellent “Linda”, le rebelle “Tester”). Et pour cause, “I Don’t Run” est produit par Gordon Raphael, l’artisan derrière les premiers albums des New Yorkais. Mais elles y apportent une petite touche féminine rafraîchissante que l’on retrouve également chez Dream Wife, par exemple. Une évolution par rapport à leurs compositions lo-fi et presque brouillonnes de l’époque, dont les versions d’“Easy” et de “Castigadas En El Granero” seront parmi les plus réussies ce soir.

Sans parler de “Bamboo” qui verra un couple du public leur donner un coup de pouce vocal et se terminer en invasion de scène dans un beau chaos. Mais “Davey Crockett”, la cover de Thee Headcoatees en final, entre “Twist And Shout” et “Louie Louie”, verra Carlotta emprunter le chemin inverse et se retrouver au beau milieu des spectateurs, pour le plus grand plaisir de ces derniers.

Les rappels seront marqués par la mésaventure de cette même Carlotta qui ne cassera pas une corde de sa guitare mais… craquera son pantalon. Cela ne l’empêchera pas de s’époumoner sur “Finally Floating” et “New For You”, deux ultimes nouveaux titres d’excellente facture tandis que le bordélique “San Diego” achèvera de reléguer leur précédente prestation au rang d’accident. Cette fois, la chope, on l’a bue avec elles après le concert…

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