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The Shacks, vintage is the new cool

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Après deux EPs acclamés par la presse musicale spécialisée, les New Yorkais de The Shacks étaient attendus au tournant avec leur premier album. Publié récemment, ils sont venus le présenter au Witloof Bar du Botanique ce jeudi 7 juin. Élu Album of the Month par Rough Trade en avril, “Haze” poursuit l’exploration soul que le quatuor emmené par la jeune Shannon Wise (dix-neuf ans) entend bien remettre au goût du jour, agrémenté d’un petit côté pop rafraîchissant. Produit par Leon Michels, co-fondateur de Big Crown Records (le label de Lee Fields & The Expressions notamment), et le guitariste Max Shrager, il s’agit d’une plaque atypique que l’on n’attribuerait certainement pas à un groupe à la moyenne d’âge aussi jeune.

Ils aiment visiblement brouiller les pistes puisque l’instrumental sixties qui entamera leur prestation verra Shannon derrière la batterie et un grand hippie barbu à lunettes en charge de la basse. Un petit tour de passe-passe et les positions seront figées à partir du deuxième titre avec ce dernier en tant que maître des claviers et la chanteuse, basse autour du cou, au milieu des garçons.

Craquante à souhait, cette dernière cache sa timidité derrière un sourire ravageur qu’une voix suave et susurrée vient élégamment compléter. On pense à la douceur d’une Geike Arnaert par exemple (“The Road”, “Audrey Hepburn”), confirmé un peu plus tard par le “This Strange Effect” de Ray Davies, qu’Hooverphonic avait repris sur son deuxième album. Mais la version des Shacks va un cran plus loin, quelque part entre Santana et Peter Frampton, grâce à un guitariste hors pair.

Un guitariste qui, à l’instar de ses compagnons de jeu, porte un costume noir trop large pour lui, dont le veston incorpore une sorte de bavette d’un goût douteux. À moins qu’il ne s’agisse d’un uniforme imposé par la chanteuse, du coup particulièrement mise en valeur via son court ensemble vichy rouge et blanc.

Adeptes de sonorités vintage analogiques et d’instruments qui le sont tout autant, ils puisent leurs influences entre le milieu des sixties et celui des seventies (l’excellent “Strange Boy” renvoie à Neil Young, “Birds” aux… Byrds et l’envoûtant “Texas”, chanté sur scène pour la première fois ce soir, aux Doors). De son côté, le claviériste prendra notamment son pied sur un orgue Farfisa lors de “Bumble”, un instrumental fou à la Nino Ferrer.

Une version speedée pseudo tropicale de “Follow Me” et une autre, à tomber, de “Let Your Love” seront les nouveaux titres qui surclasseront les autres. Si leur vision se veut moins soul sur scène, ils démontrent une consistance, une conviction et un capital sympathie largement supérieur aux Strypes, par exemple, d’autres revivalistes pas beaucoup plus âgés qu’eux.

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