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La résurrection de Fabiola

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Lorsque l’on évoque Fabiola, on pense naturellement à feu Madame Baudouin mais la bière artisanale brassée du côté du quartier Saint-Léonard à Liège la talonne de peu. Le nouveau projet de Fabrice Detry, l’ancien leader d’Austin Lace, pourrait toutefois complètement chambouler la donne. La release party du premier album avait lieu à la Rotonde du Botanique ce mercredi 10 octobre.

Choisis pour assurer la première partie, les Limbourgeois de Tonsils allaient d’emblée et sans le moindre complexe étaler leurs multiples influences via des compositions pour le moins surprenantes. En effet, celles-ci empruntent des directions imprévisibles lors desquelles une basse ronflante alimente un environnement presque funky. Un peu plus tard, c’est une guitare nerveuse qui accompagne des contretemps rythmiques adoucis par des lignes synthétiques parfois un peu cheap (on pense par moments à une fusion B-52’s / Pavement). Foufou et sautillant, mais maîtrisé.

En cette soirée d’été indien, les couloirs et la terrasse du Bota regorgeaient de têtes connues. Il faut dire que Fabrice Detry est un vieux de la veille. Cheville ouvrière d’Austin Lace, on l’a également aperçu dans les Tellers, Hallo Kosmo et, plus récemment, ENDZ. Ceci dit, cela fait quelques années qu’il consacre une bonne partie de son temps à Fabiola, un projet qui lui tient particulièrement à cœur.

Si un clip avait déjà été dévoilé en 2015, ce perfectionniste dans l’âme a ensuite mis un certain temps à peaufiner les titres qui se retrouvent aujourd’hui sur “Check My Spleen”, l’excellent premier album d’un groupe que l’on avait déjà eu la chance de découvrir dans l’intimité du Trône lors d’un Concert de Légende signé Jeffrey Lewis & Los Bolts en avril dernier.

Entouré d’Aurélie Muller (Blondy Brownie, ex-Melon Galia) à la basse, de Lucie Rezsöhazy aux claviers et d’Antoine Pasqualini (Monolithe Noir) à la batterie, l’ami Fabrice amorcera le set avec “Bottom Of The Well”, sans doute le titre le plus réussi de l’album, qui synthétise parfaitement l’univers de Fabiola. Poppy juste ce qu’il faut, parcimonieusement coloré, harmonieusement prenant et surtout diablement accrocheur.

La voix caractéristique du leader complète l’équation mais ne prend pas systématiquement le dessus comme le démontrera l’impeccable instrumental “The Fox Of Scotland”, nerveux à souhait. Un leader particulièrement à l’aise et souriant qui passera la plupart de son temps entre les morceaux à remercier une pléthore de personnes présentes dans la salle. Un rien limite, même s’il s’agissait de la release party du disque qui sera joué dans son intégralité.

D’une manière générale, les compositions adoptent une vision un chouia plus énergique et musclée en live, transcendant notamment les déjà excellents “Failure” et “Break Of Dawn” dans le process. Mais “Robert Palmer” et le surprenant “Kingdom” ne seront pas en reste, sans oublier un méconnaissable “Shit Is Coming Back” augmenté d’un second guitariste en final.

Un rappel en forme de surprise verra le groupe se lancer dans une captivante et particulièrement réussie cover d’un titre de The Space Lady, “Synthesize Me”. L’aventure ne fait que commencer… et elle sera riche.

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