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DOUR 2003, ou les enfants de Rémy Bricka

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« Que cette terre demeure digne de son passé fait d’efforts et d’amitiés ». L’inscription figure sur une cheminée d’usine, vestige du site industriel où s’étend le festival , au pied du terril dourois. Des efforts, certes, il en fallait pour cette 15ème édition du festival de Dour, qui, contrairement à son jumeau Werchter, ne présente pas de grands groupes qui cartonnent au hit-parade, mais une programmation plutôt axée sur le mélange de genre pop/metal/reggae/techno. Car avec 190 groupes et artistes, l’entreprise est difficile : il sera d’emblée impossible de tout voir. Pour le festivalier qui a installé sa tente dès le mercredi soir (la veille du début du festival), il faudra trouver un équilibre entre le confort précaire du camping et la perle rare musicale qui se trouvera dans l’une des 6 scènes qui lui sont offertes. On est loin de Couleur Café, autre festival belge bruxellois qui veut plaire à tout le monde au prix de choix artistiques discutables, que certains n’hésitent pas à qualifier d’ « exotisme de pacotille ». On trouve ici tous le genres et leur extrême, de la techno binaire au métal sépulcral.

Et puis il y a le débat sur la présence ou non de têtes d’affiche à Dour. Tout dépend effectivement de ce que l’on entend par ce terme. Pas de Radiohead ou de Metallica, mais il y a bien Vénus, Dionysos, Therapy? et Two Many DJ’s, malheureusement programmés le dimanche soir (Monsieur Di Antonio, il y a des gens qui bossent le lundi matin) auraient pu se substituer à King Crimson, seule incongruité du festival, distillant un rock progressif indigeste et prise de tête, strictement non dansant.

Pour un vendredi soir, sur la scène principale, on aurait été en droit d’espérer mieux. Les bonnes surprises sont à chercher dans le rock alternatif, même si certains groupes frisent le foutage de gueule à l’égard du public, tels Stupeflip (ne cherchez pas, ils viennent de nulle part, personne ne les connaissaient avant le festival).

Didier Wampas et ses chauves-souris musicales l’emportent haut la main dans ce domaine, avec un concert mémorable et à pleurer de rire. L’homme n’hésite pas à se jeter dans la foule compacte de la « Last Arena », pour embrasser le public belge tout en plaisantant sur le fait que c’est la première fois qu’il embrasse autant de belges de tous styles différents. Sa sortie sur « Ou sont les femmes », et la scène envahie de filles en délire qui l’amène dans les coulisses pour lui faire on ne sait pas quoi restera pour moi un des meilleurs moments de ce Dour.

Bien sûr, j’ai raté pas mal de choses, mais j’étais là Dimanche pour entendre Rémy Bricka et admirer ses colombes (se rend-il compte d’ailleurs qu’il est un peu le clown de service pour amuser la galerie) et également pour Sparklehorse, parfait dans le rôle du groupe qui sert d’épilogue au festival, tant son rock lent à la Dinosaur Jr et ses textes évoquent la séparation et la détresse sentimentale.

On quitte le festival avec pour certains de sacrés coup de soleil (le temps fut magnifique), et pour la majorité un gros pincement au cœur…
RDV à tous donc les 8, 9, 10 et 11 juillet 2004.

Les interviews de Maximilian Hecker et Janez Detd présents à Dour sont en exclusivité sur Music in Belgium.net!

Interview de Maximilian Hecker
Interview de Janez Detd

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