ArticlesConcerts

SPIRIT OF 66 : Bilan 2002/2003

0 Shares

Une fantastique saison vient de s’achever, il y a quelques jours, au Spirit of 66 de Verviers.
La huitième, exactement. On ne dira jamais assez le plaisir que tous les amateurs de bonnes musiques à dominante « rock and roll » éprouvent lors de chaque représentation dans ce qui est désormais devenu un véritable Hall of Fame.

Cette année a failli voir le déménagement du Great Sounding Club vers d’autres cieux. Cela ne s’est pas fait parce que Francis Géron, devant certaines résistances démagogiques, n’a pas voulu risquer le moindre problème pour la quiétude des riverains là où il comptait s’installer, mais qui sait un jour, un autre endroit ?

La saison 2002-2003 nous a encore révélé son lot de surprises et de grandeurs.
D’une manière générale ce qui saute aux yeux c’est l’augmentation des annulations de dernière minute par les groupes ou les tourneurs : Mothers Finest, David Cross, Caravan, Dr Feelgood, Artsruni, Medication, Roger Chapman, Danny Cavanagh et Camel, pour ne citer que les principaux. Certes, certains d’entre eux sont revenus ou vont revenir, mais avouons quand même que les notebooks ne sont plus toujours très fiables. Et malheureusement, dans ces cas-là, ce sont les petits clubs qui sont mis devant le fait accompli.

Par bonheur, les 162 autres concerts ont eu lieu dans les parfaites conditions qui font l’image de marque du 16 Place du Martyr. Cent soixante-deux représentations ! Ce qui revient à une moyenne inouïe pratiquement d’un concert tous les deux jours. Pas loin de mille artistes (puisqu’il y a parfois plusieurs groupes par soirée) se sont succédé sur cette scène rehaussée et rééquipée depuis la saison précédente. Mises bout à bout ces prestations totalisent aussi quasiment mille heures de musique non stop. Une effervescence et un bouillonnement artistiques pareils constituent indubitablement, on ne le dira jamais assez, un must pour le Circuit, pour la Cité lainière et pour l’Euregio.

Au risque de paraître réducteur, on pourrait classer en cinq grandes catégories les types de musique qui ont déferlé depuis le mois de juillet 2002, à Verviers : la mouvance progressive, le rock-blues, les artistes de chez nous et les tributes. Il faut y ajouter les inévitables « divers », ce sont les exceptions qui confirment la règle de la qualité-maison comme le Cabaret Jean Vallée, Ella Woods, Real Silk Band, Drumplay, Vincent Venet, Cow-Boys and Aliens, Big John Bates et ses Voodoo Dollz et, dans l’ensemble, le Metal avec des pointures comme Doro, Shaman, Tygers of Pan Tang et Freak Kitchen.

Revenons au progressif. Ce créneau, animé par une poignée de convaincus admirables, attire un public imposant de vrais fidèles et représente un réel phénomène puisque, autour des shows proprement dits, on trouve un ensemble de démarches constructives (entre autres les media Prog’résiste et Prog-nose et la Convention annuelle) de nature à (re)populariser un genre musical inoxydable. Toutes ces initiatives « militantes » convergent vers le Spirit of 66, devenu pour la circonstance, grâce à la complicité active de Francis Géron, une plaque tournante des grandes soirées « Prog’ ». Il suffit, pour s’en convaincre, de voir la qualité de l’affiche proposée et les noms qui s’y succèdent, e.a. : Saga (le top, cette saison), Caravan, Arena, Mostly Autumn, Flower Kings, White Willow, Mangala Vallis, Lane et Norlander, sans parler de monstres sacrés comme Ange ou Magma, Daevid Allen, Amon Duül II, Guru Guru et Focus, un peu en marge. Salut tout amical à RPWL et Cannon Ball.
Dans la rubrique : « les artistes de chez nous », on peut sans hésiter citer, cette année, les performances de BJ Scott et des Gauff’. Mention très spéciale à Jean-Pierre Froidebise et X-Three. Il faut saluer enfin l’expérience attachante du Christian Klinkenberg Orchestra et l’opiniâtreté irréductible de Bobby Winkin. Je ferai un petit coucou à mes amis de Chilly Pom Pom Pee en saluant aussi le grand retour de Irish Coffee et le come back vitaminé de F.N. Guns.
A noter les passages remarqués de Don Croissant, Blinkit, 98%, Second Street Unit, Back of Seadogs et Tena. Et, last but not least, grand coup de chapeau de paille à Ugly Buggy Boys !
Il n’est pas (encore) belge mais il devient une véritable institution locale, j’ai nommé Rob Tognoni ! Basé depuis peu aux abords de Verviers, le sympathique citoyen de Perth se multiplie tous azimuts. On le retrouve en maître de cérémonie acoustique ou électrique sur la scène du Spirit, un peu au gré de ses désirs de rencontres. Et c’est toujours un événement !

On compte 26 tribute-concerts, de juillet 2002 à juillet 2003. Il va de soi que les événements mondiaux qu’ont représenté les gigs du Band of Friends et celui de Classic Whitesnake sortent incontestablement du lot. On nage là dans une mer de perles et de diamants. A un niveau de perfection pareil, on se passerait même franchement de l’original !!!
Chez nous, les chefs de file assidus et irréprochables de la cover restent, sans conteste, Bouldou and The Sticky Fingers et High Voltage. J’accorderai un accessit à Massachussets mais tout le monde sait que mon cœur penche aussi vers CC René Innemee, Allman Cover Band et L.A. Doors que nous verrons pour la dernière fois ce 30 décembre 2003 (en effet Nigel Feist et sa bande donneront leur dernier concert en janvier 2004 à Canterbury dans le Kent. Ils seront à Verviers le 30 décembre 2003 exactement).
Je ne veux pas manquer l’occasion de rappeler que ces groupes de covers sont tous excellents et que, bien au-delà de la copie, il nous servent une musique pétillante, instinctive et admirable. Le plus bel exemple de ce que je veux dire en est sans doute Viva Santana.

Il va de soi qu’il n’est pas possible de reprendre un par un tous les groupes qui se sont produits sur la scène verviétoise. Qu’on veuille donc bien m’excuser pour la subjectivité de mon résumé, il ne détermine pas un ordre hiérarchique.

Pour terminer, il faut forcément parler de la catégorie rock-blues. D’abord parce que ce type de musique est majoritaire dans les programmes mais aussi parce que c’est un peu mon domaine de prédilection. Encore une fois, je ne vise pas à établir un quelconque ordre de grandeur entre les genres, « toutes les musiques se valent pour autant qu’on les écoute avec le cœur », comme le dit si bien Michael Hannon de American Dog (ils reviennent le 3 octobre 2003 !).

Au-dessus du lot, parce que ce fut le plus grand moment de magie de la saison écoulée, je placerai le concert d’Elliott Murphy, le 7 décembre 2002 (avec Olivier Durand). Chaque fois que ce grand Monsieur débarque sur les rives de la Vesdre, il se passe quelque chose de géant. Ce fut encore le cas cette fois-ci lors d’un concert d’une densité et d’une durée hors normes. Un véritable catalogue du beau, du bon et du sincère. Une imagerie et une coloration musicales profondes et lumineuses qui sont gravées dans toutes les mémoires, depuis.
Les apparitions répétées de Canned Heat sont, bien sûr, également à marquer d’une pierre blanche. Le combo ricain en toute grande forme a ravi les spectateurs sans restrictions.

Deux sublimes soirées de blues pur ont émaillé la programmation de Francis Géron qui, décidément, nous déniche toujours le meilleur. Je veux parler du concert de Terry Garland, dépouillé et magnifique et de celui d’Anson Funderburgh et Sam Myers, émouvant et céleste !

Nine Below Zero, sans cesse disponible même au pied levé, aura toujours mes faveurs inconditionnelles. Ces gars-là ont un respect exemplaire des autres, et puis, ils ont réalisé une synthèse rythm-roots-blues hyper hot sans équivalent(e). A ranger aux côtés de Blues and Trouble ! Je note très vite d’autres événements fabuleux : Robben Ford, Randy Hansen, Albert Lee, Blue Bishop, Wishbone Ash, Big Ed Sullivan, Salas, McAlpine et… Tommy Castro ! Celui-là c’est le bluesman le plus ensoleillé que je connaisse.
Puisqu’on parle de soleil, je retiendrai encore la performance lumineuse de Jenny Kerr, étoile montante de la country intelligente et racée.

Parmi les petites déceptions (eh oui, il y en a) il faut souligner la prestation en demi-teinte de Mountain (qui se la joue star-system) et de Mitch Ryder qui, bien qu’accompagné par un orchestre fabuleux (Engerling), nous a sucré tous ses medleys historiques et ses grands classiques au profit de compositions plus modernes, immensément respectables certes mais qu’on aurait voulu un peu plus pimentées et un peu moins dogmatiques. J’attribuerai un « peut mieux faire » également à Dave Hole manifestement en rodage lors de son dernier passage.

Ce relevé de quelques faits marquants d’une année intense qui masque encore bien d’autres merveilles est évidemment la suite logique du travail remarquable accompli par Francis et tous ses collaborateurs. Chaque médaille ayant son revers, la qualité du travail fourni pourrait engendrer un plus juste salaire si le public de chez nous suivait ! Meilleur retour égale meilleur investissement dans l’avenir, il ne faut jamais l’oublier. Sans les Allemands, les Français ou les Hollandais, le Spirit pourrait tout simplement fermer ses portes… Alors, qu’attendons-nous ?

La saison reprend le 22 août par un concert de hard prometteur. Un nouveau band dans la lignée des Halloween ou Edguy : « Over Us Eden » et le 23 août c’est déjà un événement mondial : « Georgia Satellites » is back !!!

Lorsqu’on voit l’affiche arrêtée à la date où je parle, on se prend à rêver. Le dernier trimestre 2003 sera fabuleux. Je note en passant et en m’étranglant de bonheur, e.a. : Ozark Henry en démo pour « Roland », Focus, Rick Vito, IQ, Five Horse Johnson, American Dog, Nazareth (les vrais), Spock’s Beard, Big George Jackson, Blues and Trouble, Camel, Isildurs Bane, Porcupine Tree (deux jours SVP !), Doc Holliday, Caravan et… STEVE HACKETT ! Incroyable, tout cela avant Noël !!! Et rassurons-nous, le Père Géron va encore nous en remettre dans les cases vides, d’ici à décembre.

DD

2 thoughts on “SPIRIT OF 66 : Bilan 2002/2003

Laisser un commentaire

Music In Belgium