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MUD FLOW – AB club brussels – 15/01/04

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Mud Flow nous est revenu le 2 janvier avec le tout beau tout neuf “a life on standby”. L’occasion pour le groupe de présenter son album en exclusivité, pour un showcase à l’accès gratuit! Quel bonheur! L’AB club est pleine comme un oeuf, et avec une petite demi-heure de retard, le groupe monte sur scène. Ils l’avaient annoncé; suite au départ de Damien, ils sont accompagnés d’un guitariste et d’un claviériste sur scène, ce qui nous fait 3 et 2 et porte le total des musiciens sur scène à 5.

Blazz est punk ce soir, pour la première fois que je peux l’apprécier en live: il s’est orné d’une modeste crète. Vincent est pareil à lui-même. La setlist de la soirée sera simple, et sans fioritures. Quoi de mieux, pour présenter “a life on standby”, que de jouer intégralement “a life on standby”? C’est donc à une relecture complète et live de l’album que nous aurons droit.

Les hostilités commnencent avec le sublime doublé “the sense of me” et “chemicals”. Les versions sont fidèles à l’album, et la sauce prend aussi bien en concert que sur galette. Le concert se poursuit avec l’entrainant “today”, chanson bondissante quant à son refrain et single en puissance.

Première dérogation à l’album; une courte intro sert de prélude à “debbie and charlie”. Cette chanson est décidémment excellente. On constate que le public commence a vibrer au rythme du concert, car, de tout timide qu’il était au début, il commence à donner un peu plus de voix. Suit alors la chanson “tribal dance”, qui, je dois l’avouer est selon moi la moins convaincante de l’album. Cette plage au rythme presque disco dénote au milieu de l’album. Je suppose que c’est voulu de la part du groupe pour marquer la scission entre les singles et les morceaux plus expérimentaux. Cependant, pour la première fois de la soirée, le groupe perd le côté acoustique (qui lui va si bien) et se met à faire du rock’n’roll. Selon moi, “tribal dance” n’est pas la chanson la plus convaincante.

“how i got depressed and started a war” (lisez bien, car je ne l’écrirai qu’une fois!), du haut de sa minute sept seconde, sert d’introduction au morceau suivant, “unfinished relief”. La chanson en question est celle que l’ensemble des amateurs de bonne musique belge avaient pu découvrir en dernière (mais non moindre) plage sur la compile “Sacrés Belges 2”. Elle est magnifique, et ne perd pas un poil de perfection en live. Au demeurant, Vincent a fait de gros progrès au chant: sa voix, plus vibrante et plus profonde, n’hésite pas non plus, à l’occasion, à monter vers les nuages (cfr. le début de “the sense of me”).

Le groupe reprend “debbie and charlie” là où il l’avait laissé, et nous raconte “the true story”. On imagine l'”histoire vraie” peu réjouissante, à en croire le climat de déprime qui surplombe l’album. L’émotion est contenue, certes, mais bien présente. Sortez vos mouchoirs, mesdames (et messieurs)! S’entame ensuite la longue épopée de “five against six”, annoncée sobrement par Vincent. Contrairement à “tribal dance” dont le live ne m’a pas plus convaincu que cela, la version de live de “five against six” est purement et simplement éblouissante.

L’hyperactif Blazz que l’on m’avait décrit semble d’un coup se réveiller, ayant jusque là adopté des postures plus acoustiques seyant, il est vrai, à la complexion des morceaux. Vincent est littéralement épileptique, faisant aux moments d’énervements des mouvements presques convulsifs, et reprenant toute l’ampleur de son calme entre les passages plus aggressifs.

Le groupe quitte la scène, à l’exception du clavier et de Vincent qui, seul, assure la superbe ballade “song 1”. Malgré quelques fausses notes dérangeantes au clavier (qui nous avait causé déjà des soucis auditifs avec un son-sirène innoportun sur “today”), que nous attribuerons au trac, la chanson est aussi chargée d’émotion que sur cd.

Vincent s’en va promptement sitôt “song 1” achevée. Le groupe se laisse un peu rappeler pour la forme, les rappelants et les rappelés sachant très bien qu’on ne se priverait pas de l’expérimentale “new eve”. Le groupe remonte en scène au complet, et, ô surprise, entame les premières notes de “new eve”. Je vous l’avoue sans détour; mes goûts musicaux sont ainsi faits que je suis porté à apprécier les mélodies délicates et évidentes, dans des formats de chanson plutôt courts. C’est donc de bon droit que j’appréciais moyennement la longue piste (plus de 10 minutes) qui clotûre l’album.

Erreur, ami lecteur, erreur! Ce que les rappelés savaient, et que le public ignorait encore, c’est que “new eve” fait plus que prendre une simple ampleur en live. Littéralement, “new eve” décolle. La touche d’espoir qui ferme l’album noir fut ainsi le grand moment rock de la soirée. Le groupe s’est laché à la mesure de son énergie et de son grand talents, stromboscopes à l’appui. Si “five against six” a été épileptique, “new eve” fut apocalyptique! Pas un spectateur dans la salle n’aura manqué de rester subjugué par cette apothéose imposante!

En bref, un concert excellent, présentant fidèlement l’album sans pour autant nous la jouer playback, un groupe en pleine maîtrise de ses capacités (qui a dit: “au sommet de son art”?) mettant plus que jamais le charisme de Vincent en avant. Un concert où brillèrent les morceaux forts, par leur mélodie, leur puissance ou leur émotion. Le coup d’essai pour “a life on standby” est d’ores et déjà transformé!

Sachez en outre que, en moins de quinze jours, le groupe a vendu quasiment autant d’exemplaires du petit dernier, que ce qu’il n’en a vendu de Re*Act en 2 ans et demi. Ce n’est pas un hasard…

Messieurs les rockers, chapeau bas!

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