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Marilyn MANSON à Louvain

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Mieux vaut tard que jamais, voici le compte-rendu du concert de Marilyn Manson à Louvain. Mardi 17 Juin 2003, c’est par un temps maussade que je prends la route du Brabanthal de Louvain. 120 minutes plus tard et quelques bouchons en capitale Belge, me voilà face à l’antre du Dandy Révérend pour un soir.
Il est 16h30.
L’attente ne fait que commencer…
Autour de moi, le public est bigarré. Quelques clones –grotesques pour l’occasion- prennent leur mal en patience, l’ambiance est « bon enfant »… Enfants, tout de même en bas résille déchiré, affublés d’un maquillage fort prononcé…
Une fine pluie tombe alors, doucement.

19h : je suis toujours dehors. La pluie ne cesse de faire couler des maquillages déjà dégoulinant de sueur. L’odeur des aisselles poilues de mon voisin commence à m’indisposer. D’ailleurs, apparemment, ma voisine aussi, vu qu’elle se retrouve à terre, vite évacuée par le service de sécurité ! Ah la la, ces ambiances d’avant concert, quel bonheur !

19h30 : ouverture des portes, plutôt faîte intelligemment. C’est assez rare dans les concerts pour le souligner.
J’entre alors dans ce vaste hangar froid et métallique. Pas de tribunes, juste un vaste parterre. Je m’avance courageusement pour me retrouver à 10 mètres de la scène. Autant dire que je ne raterai rien !
L’attente ne fait que –RE-commencer.

SENSUCHT et MUTTER, deux albums de Rammstein sont diffusés en boucle depuis près de deux heures.
Derrière moi, ça s’agite. Les responsables de salle sont catastrophés. Déjà plus d’une heure et demie de retard sur l’horaire annoncé -20h-. L’inquiétude monte pour moi, Marilyn avait annulé un concert quelques jours auparavant, pour extinction de voix…
Finalement, les roadies viennent installer le matériel sur scène… Je souffle.
Il est 21h45 !!!!

22h : Un morceau de musique classique retentit dans la salle, encore allumée. Pendant 5 bonnes minutes, la pression monte à un rythme enivrant.
Noir complet.

THAETER, l’intro du nouvel opus du groupe plante le décor. Ils arrivent enfin, après 2 heures de retard !!!
Dans la pénombre, troublée de temps à autres par quelques éclairs, j’aperçois Manson bouger mécaniquement au fond de la scène. Par tous les diables, le GOD OF FUCK est parmi nous..
Les présentations faîtes, c’est « logiquement » THIS IS THE NEW SHIT qui ouvre le bal du GOLDEN AGE OF GROTESQUE ! Manson a renouvelé sa garde robe, il est tout de noir vêtu dans un costume de dandy, et il a déjà l’air bien énervé.
Il empoigne nerveusement le pied de micro et fait déjà tomber la veste. L’interprétation est bonne, sans bavure.
Disposable Teens se charge de réveiller des esprits encore sous le choc de cette entrée en scène tout bonnement impressionnante. Un coup d’œil vers la gauche pour voir le remplaçant de Twiggy Ramirez, en la personne de Tim Skold, parfaitement à sa place, et bougrement efficace.
Arrive ensuite sans crier garde, Irresponsible Hate Anthem, un morceau plus péchu qui ouvrait le set de la dernière tournée et qui n’a rien perdu de sa force. Pogo est toujours aussi excité derrière ses claviers, sans doute bien aidé par les douceurs alcoolisées qu’il consomme avec bien peu de modération…Ginger Fish martèle le rythme, caché derrière ses fûts, sur le côté gauche de la scène.
Retour au dernier album avec Use your fist and not your mouth, à la traduction bien sympathique. John 5 aligne avec une grande dextérité quelques tirs croisés de crachas sur les premiers rangs, tandis que Manson jette toujours autant de bouteilles d’eau dans le public.
Great Big White World du très controversé MECHANICAL ANIMALS marque une petite rupture de rythme avant un Rock is Dead, avancé sur un plateau !
« Belgium, you’re not still ready for the new shit…Are you motherfuckin’ ready for the old shit ? »
mObscene, premier single de l’album, sera réellement le dernier titre sur lequel le public participera réellement. Après, ce sera la déroute. Une fatigue sans nul doute cumulée par les trop nombreuses heures d’attente. Dommage, le concept d’art global avec participation active du public voulu par Manson sur cette tournée s’en trouve alors fort malmené…
Le spectacle est pourtant là. Enormes néons mObscene en fond de scène, Marilyn, chapeau vissé sur la tête et ses ladies redoublent de positions suggestives. Herr Doktor se permet même d’enlever la petite culotte d’une « choriste », culotte rouge qui cachait une culotte blanche.
« On avait connu l’antichrist superstar plus subversif que cela », remarque une flopé d’individus peu enclins à l’évolution scénique du groupe… Manson aurait-il dû s’adonner au fist de la demoiselle pour encore les étonner ??? Bizarre, mais néanmoins navrant.

Tainted Love marque la deuxième baisse de régime du set. En deçà des autres compositions inclues dans le show, elle n’a pas « réellement » sa place dans le GROTESK BURLESK TOUR. C’est le morceau attendu par nombre de nouveaux fans, comme l’avait été en son temps Sweet Dreams. Passons.
Para reprend la mise en scène de Cruci-Fiction in Space, du GUNS GOD AND GOVERNMENT TOUR. Manson s’élève à plusieurs mètres, gesticulant comme un pantin désarticulé, dans une longue jupe noire. Deux siamoises se mouvant comme des poupées font office de choristes malsaines, se caressant lentement.
Dope Show et son explosion de confettis sur l’intro, voit le retour du costume de Dandy. Avec un mécanisme allongeant ses bras -à la manière du personnage androgyne découvert dans le clip- Manson arpente la scène sur ses talons hauts. L’idée est intéressante de premier abord, mais elle limite sérieusement les mouvements du chanteur, affublé d’un micro casque.
(S)aint et The Golden Age Of Grotesque ne réveillent toujours pas le public, ce qui semble énervé le groupe… Sans doute l’un des titres les plus difficiles à interpréter sur scène, Golden Age ne retrouve pas tout à fait la folie de la piste CD. Marilyn porte alors un chapeau melon et est accompagné de femmes aux visages couverts de cicatrices au piano. Le chanteur simule la masturbation et touche les seins des demoiselles. Petit effet sur le public en mal de sensations fortes. La fin est jouée au saxo par Manson.
Doll-Dagga Buzz-Buzz Ziggety Zag est aussi étrange que sur l’album. Un morceau à part dans la discographie de MARILYN MANSON. C’est sur ce titre que l’on se rend compte que les filles sur scène ne sont pas nues. Faux seins et faux sexe. Déception chez les trasheurs.
Sweet Dreams. L’instant détestable. Briquet allumé, le public chante en chœur. Horrible. Cependant, l’interprétation du groupe reste impeccable. Une chorégraphie porno chic est menée par les ladies, Manson déposant même son micro sur le sexe de l’une d’entre elles. Une nouvelle outro est imbriquée au morceau. Ceux sont les dernières mesures du terrible REFLECTING GOD qui marquent bientôt la fin de ce concert.

Manson quitte la scène rapidement. John 5 arrose le public, les sommant de se manifester davantage. Effectivement, ce ne serait pas un luxe !!!
Un autel est dressé sur la scène. Des peintures du Devil Mickey –Marilyn déguisé en Mickey Mouse- descendent lentement.
Marilyn s’installe à la cheire, et entame un étonnant It’s a small world, oreilles de petite souris vissées sur la tête… Une bien étrange façon d’introduire THE FIGHT SONG. Manson joue à fond l’identification au rongeur, remuant ses petites pattes, modifiant l’intonation de sa voix. Une souris arrogant le public, lui ordonnant de répondre à la moindre injonction. Délectable !! Un Fight Song s’achevant par des baisers envoyés au public. La magie Disney!
« Do animals believe in God ? » hurle t’il.

“How does it feel to be one of the beautiful… people?”. Allez savoir pourquoi, ce titre réveille une foule en semi léthargie depuis un bon moment maintenant. Une ambiance enfin digne de l’évènement. Une grosse tête du Devil Mickey se gonfle à l’arrière, me rappelant à mes vieux souvenirs de WELCOME TO THE JUNGLE… Le morceau est vite expédié. Je sens le groupe très agacé par le peu de répondant qu’ils ont eu au cours de leur set. John 5 râle de nouveau sur les premiers rangs…
Better of Two Evils bacle la fin du spectacle. C’est encore carré, mais la motivation première doit être de quitter la scène… Manson quitte les lieux, ne salue pas, rapidement suivi par le reste du groupe. C’est très étrange. La distorsion engendrée par la guitare de John 5 est immédiatement coupée par un roadie. Les lumières se rallument de suite.

Direction la sortie avec un sentiment de très grande satisfaction mêlé à celui d’un gâchis inestimable. Satisfaction d’avoir revu MARILYN MANSON après de trop longues années. Gâchis face à un public mou du genou ne poussant pas le groupe dans ses retranchements.

Mais ne serait-ce que par respect pour les malheureux absents au concert qui lisent ces quelques lignes, ne faisons pas la fine bouche… Un suppo et au lit Noesis ! T’as la chance de pouvoir les revoir sur la date parisienne annoncée avant la fin de l’année. On ne va pas tout le temps se plaindre quand même !

SET LIST LOUVAIN 17/06/03

• INTRO
• THAETER
• THIS IS THE NEW SHIT
• DISPOSABLE TEENS
• IRRESPONSIBLE HATE ANTHEM
• USE YOUR FIST AND NOT YOUR MOUTH
• GREAT BIG WHITE WORLD
• ROCK IS DEAD
• mOBSCENE
• TAINTED LOVE
• PARA
• DOPE SHOW
• (S)AINT
• THE GOLDEN AGE OF GROTESQUE
• DOLL-DAGGA BUZZ-BUZZ ZIGGETY-ZAG
• SWEET DREAMS / OUTRO REFLECTING GOD
• IT’S A SMALL WORLD
• FIGHT SONG
• THE BEAUTIFUL PEOPLE
• BETTER OF TWO EVILS

Noesis.

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