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Beverly Jo Scott au Spirit of 66

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Vendredi 9 avril 2004, encore une soirée inoubliable au Spirit !! Un peu plus de deux semaines à peine après l’extraordinaire show de Steve Hackett (encore un grand merci à ces merveilleux musiciens pour leurs performances et leur respect du public, avoir changé la moitié de leur set par rapport à Limbourg, 4 mois plus tôt, c’est grand !!!), je me rends au Spirit, un peu dubitatif. J’ai beau aimer les œuvres de BJ Scott et Francis Geron à beau dire sur l’antenne de Classic 21 que BJ est une bête de scène, comment vais-je pouvoir apprécier son concert à sa juste valeur si peu de temps après l’éblouissant concert de Steve ? Les styles sont différents, mais tout de même !! Ça c’était dans ma tête, il n’aura pas fallu longtemps à BJ pour me faire comprendre à quel point j’avais tort !

Après que le maître de cérémonie, et maître des lieux eu tenté de chauffer la salle (inutile Francis, BJ s’en charge !), on entame calmement : le très beau « Great white Ghost » du tout aussi beau et calme « Divine Rebel », dernier opus de l’artiste. Un très beau « Tennessee tears « , puis ça se muscle, la guitare rageuse se met en place, Bruno De Neuter prend sa basse et on entame « When the Nickel Drops » et autres Blues-Rocks d’excellente facture, un petit hommage bien placé au grand Nino Ferrer avec « Le Sud » (disponible sur « French Kiss » , Bonus CD de l’édition luxe d’Amnesty for Eve » pour ceux qui l’ont, les autres… faudra attendre le live), BJ s’excuse pour les inconvénients liés à l’enregistrement, franchement de la salle, on ne perçoit pas d’inconvénient ! une petite pause pour couper les « Bugs » et BJ promet de revenir pour une seconde partie plus musclée.

De fait ! , après un émouvant « Norwegian Wood » interprété par BJ seule, un set plus « dur » ou nos cinq excellents musicien(nes) font la part belle à l’excellent album (et très rythmé) « Mudcakes » on en prend plein l’oreille. BJ nous promet que bientôt elle va se foutre complètement des considérations techniques et donner un « vrai concert » (rassure-toi Bev’ tu en donnes déjà un fameux !) et qu’elle va casser la baraque. Oufti, c’est qu’elle la fait sééés !!! partie musclée donc, avec passages plus doux, un sublime « comme un petit coquelicot » classique français quasi oublié, prouvant s’il était besoin l’immense culture de BJ non seulement anglo-saxonne, mais aussi francophone. Elle parsème son show de notes d’humour dans les deux langues (pour « blaguer » en français, il faut vachement bien posséder notre langue). Autre moment fort : Mona Lisa Klaxon, version originale (en français, aussi sur « French Kiss »), à tomber raide, on n’a pas été choriste de Jacques Higelin pour rien ! A propos de choriste les performances de Gaëlle sont aussi exceptionnelles, le sublime duo sur « L’Etrangère » illustre parfaitement l’immense talent de la jeune fille, à pleurer tellement c’était beau. Un grand coup de gueule de BJ face à la banalisation de l’atrocité dont nous abreuve l’actualité avec une chanson sur l’attentat de l’Oklahoma building et une allusion au procès Dutroux « j’aurais voulu décorer la salle de rubans blancs » (même démarche que le « Blood on the Roof tops » du concert de Hackett) .
On a aussi droit, bien sûr à « Magali » (ça te flanque toujours le frisson).

Les rappels après plus de deux heures et demi de concert !!!, moment intense, encore, notre guitariste nous sort une mandoline électrique, et après que BJ ait présenté au public son… instrument, le musicien part dans un truc invraisemblable qui aboutit sur … « La poupée qui fait non », encore un petit Blues après une plaisanterie sur les rappels et on se quitte, déjà !!! après plus de trois heures de pur bonheur. Merci à BJ et tous ses musiciens, merci à Francis Geron et à ses collaborateurs, merci à classic 21 de faire la promo d’événements aussi essentiels, vivement que tout cela soit mis en boite, qu’on achète la galette.

P.Laurent

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