STING à l’Olympia de Paris, 29 Mai 2004
Dans le cadre de sa nouvelle tournée « Sacred Love », Sting s’est produit sur la scène mythique du plus célèbre music hall parisien l’Olympia. Un événement très attendu et à la hauteur d’un auteur compositeur et interprète tel que cet anglais au style élégant et à l’univers musical si particulier. Immédiatement, Sting et ses musiciens nous plongent dans l’euphorie de ses compositions suaves et aériennes de son dernier album. Nous flottons avec délectation dans une ambiance bluesy-jazzy où il révèle à souhait son talent de chanteur et d’instrumentiste : guitare sèche, contrebasse, basse. Martelant ses chansons à la basse d’un rythme syncopé et ronflant, Sting est un bassiste « monstrueux », vraisemblablement le meilleur, de l’après-guerre, à cet instrument.
De sa voix rare, si haut perchée qu’elle porte à des « kilomètres », il porte son répertoire sans fard mais aux arrangements sophistiqués et revisités pour la circonstance. Sur la scène explose un véritable feu artifice de lumières d’un light show bigarré et éblouissant. Un chatoiement pour le regard et pour l’âme. Cet homme sait communiquer avec le public, avec courtoisie il s’exprime en français, commente le texte de ses chansons et rend hommage au théâtre qui l’accueille pour ces soirées bien particulières : « Je connais bien le passé de ce théâtre de l’Olympia, c’est un grand honneur pour moi de passer ici ce soir ».
Sur scène, Sting a ce déplacement particulier d’un beau chat qui se meut avec la souplesse d’un « yogi », qu’il est d’ailleurs, fin, racé, telles ces statues Olympiennes Grecques. Ses accompagnateurs sont d’une redoutable efficacité, Dominique Miller guitariste au son « spacial » et structuré combine son savoir-faire aux envoûtantes chansons de feu-Police. Il place ci et là ses notes pointues et répond aux tons gras et agréables de la basse. Un beau travail musical sans redondance, mais appliqué.
Délaissant « Sacred Love » pour quelques standards, Sting déclenche la « grosse artillerie et l’Olympia se lève d’un commun accord dès l’introduction du morceau « Englishman in New York »… c’est envoûtant ! Tout en s’accompagnant à la contrebasse, il interprète une version inexplorée de « Message in A Bottle » reprise en un chœur parfait par toute la salle. Suivent « Fragile », où là encore, le bel anglais montre sa jolie technique à la guitare sèche immédiatement suivie d’un « Roxane » totalement réécrit, qui se poursuit quinze minutes durant pour la plus grande joie du public.
Sans avarice, Sting enchaîne les titres et ne ménage pas ses effets à son instrument fétiche, il crée une exaltation justifiée des spectateurs. C’est tout simplement beau et nous ne boudons pas notre satisfaction, car un plaisir pour les yeux et les oreilles.
Un Olympia qui s’embrase… debout et qui partage avec les musiciens des minutes de bonheur simple mais enthousiasmant. Trois rappels, une ombre qui s’avance de nouveau sur la scène sous les lumières bleues et vertes tamisées…. Une silhouette longiligne, une voix sublime qui s’élève sous la voûte du théâtre, magnifiée par l’orgue, dans un dernier adieu.
Merci Sting pour ce grand moment.
Anny