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BLUES TOUJOURS ! PEPINSTER INCONTOURNABLE

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S’il est un festival qui mérite cinq étoiles pour la convivialité et l’ambiance bon enfant, c’est bien le PEPINSTER BLUES ROCK FESTIVAL, traditionnellement à la charnière juillet/août qui fêtait cette année son dixième anniversaire, rôdé comme du papier à musique.

Organisation sans faille, simplicité, environnement charmant, soleil au rendez-vous, le 3 août était une bonne journée à passer aux accents bluesy et cool… D’autant que l’affiche prometteuse alternait quasiment tous les registres de l’intitulé.

GIVE BUZZE (des fidèles), bête de scène s’il en est, a mis le feu au chapiteau en quelque secondes. Faut dire qu’à près de douze cents concerts, la machine tourne à la perfection et Dirk D’Hondt en est le maître d’oeuvre irréprochable. Un sens inné du contact, des sorties saignantes à l’envi, du baston tant qu’on veut, grandiose quoi… Le rock and roll dans toute sa splendeur. A voir absolument, pour ceux qui ne connaîtraient pas.

Puis arriva le grand Guy Swinnen, adorable et sympathique à souhait. Il arborait un superbe T-shirt « Bob Dylan » clin d’oeil à l’actualité (puisque Dylan retrouvait Newport le même week-end trente-sept ans jour pour jour après les « incidents » électriques de juillet 1965). Le florilège des chansons de Scabs y est forcément passé mais les grands classiques aussi. Dans une configuration unplugged et solo, cela permet de mesurer toute l’étendue des talents (vocaux et digitaux) du gaillard. Et tous les petits plaisirs que demandait l’assistance ont été rencontrés par celui qui restera toujours le leader du plus grand groupe de rock de l’histoire belge (qu’on le veuille ou non). Merci pour « Four aces » mon brave, j’ai versé ma petite larme de bonheur à cet instant…

Son compère Willy Willy (ancien d’Arbeit Adelt, mon Dieu ça ne nous rajeunit pas, de Vaya Con Dios aussi et des Scabs of course) n’a pas démenti la réputation swingante et divinement rythm and blues qu’on lui connaît. Il allait d’ailleurs remettre le couvert dans le final d’apothéose avec le Chuck Berry Project.

And the winner is? Forcément, je dois m’étendre un peu sur Elmore D (c’est une image littéraire bien entendu). Quand je pense qu’on court parfois à l’autre bout de la planète pour aller voir les bluesmen originels et qu’on en a des vrais aussi chez nous (au moins un en tout cas) qui respectent et magnifient tous les codes du genre avec un summum de crédibilité et de sincérité.

Franchement, je suis content de vivre à Liège et d’avoir rencontré ce grand Monsieur qu’est Daniel Droixhe alias Elmore D. Il nous a fait ici une démonstration implacable de maîtrise et de santé musicale dans une configuration surprenante « au gros son » que ne renieraient pas Allman Brothers Band ou les Blasters. Du plus classique (Leadbelly) au plus emballant (Ferre Grignard) en jouant parfois sur la langue d’amon nos autes (Dji noûveure qui l’londi) le passage en revue du blues dans toute sa splendeur nous a été offert par un groupe génial. Que ce soit Raf Timmermans, guitariste tout terrain exceptionnel de fraîcheur et de vivacité ou le charismatique Big Dave à l’harmonica (une vraie pointure je vous jure), sans oublier Willie Maze le « cogneur » de service lâché comme un centaure dans un dédale de sons venus d’ailleurs et forcément l’ami Elmore au chant sidérant de fun et de chaleur (du Southern Comfort rien moins que cela) appuyé sur un jeu de guitare parfait, on peut dire que nous avons vu là ce qui se fait de mieux dans la catégorie « Blues ». Pas pour rien qu’il a été élu meilleur bluesman européen le gaillard.

Restait la cerise sur le gâteau et ce final d’enfer orchestré par les trois membres de Last Call, Henk Vandersypt -quel charmant garçon- au chant, René Stock basse (le meilleur de Belgique) et Steve Wouters batterie (efficacité maximale) entourés par Willy Willy, Big Dave, Raf the Raf et Elmore D et intitulé Chuck Berry Project qu’ils avaient déjà présenté à la CCJ en janvier. Ce fut sans hésitation l’apothéose d’un festival impeccable (dix euros dis donc). Faut dire que Chuck Berry nous a laissé dans la tête ses traces indélébiles et que son jeu de guitare appartient à la mémoire planétaire collective du Rock and Roll. Rien à jeter dans ce final, le bonheur ! Oui oui le simple bonheur de se dire que la musique jouée comme cela, à ce niveau là par ces gars-là, bien de chez nous confine à l’universel. Merci Messieurs pour ce job royal que vous nous avez proposé dans un festival devenu incontournable.

DD

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