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Bon concert Lana LANE & Erik NORLANDER ce 29.09.2004 au Spirit

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C’est en pleine crise aigue de ma merveilleuse « Jack Bruc(e)ite » chronique (apparue il y a maintenant 35 ans) que je me décide à aller voir Lana Lane & Erik Norlander que je ne connais que par des articles de l’indispensable magazine Prog-Résiste, par le CD accompagnant le dernier numéro et le site du Spirit avec ses liens si bien construits. C’est dans une salle raisonnablement garnie comprenant une bonne proportion de Bataves et de Germains, qu’un public souvent connaisseur de ses deux artistes a eu droit à un bon concert joué par des musiciens particulièrement habiles et performants dans un style souvent très « Hard », plus « Hard » en tout cas que ce que je pensais.

En fait, plusieurs orientations différentes liées aux tendances de chacun ont marqué ce concert.

Erik Norlander, dont le matériel sophistiqué absorbe complètement un bon quart de la scène, joue, en solo, dans ce que l’on peut véritablement considérer comme du « Progressif » originel (à la Yes, par exemple). Pour le reste, c’est véritablement, à mon sens, un claviériste de « Hard » assez classique dans la tradition de Deep Purple, Rainbow ou Rush ; il conviendrait d’ailleurs particulièrement bien dans l’association Glenn Hughes/Joe Lynn Turner Project. En fin de compte, je l’ai trouvé plutôt sage et mesuré dans ses interventions en groupe, laissant beaucoup d’espace à sa femme et aux autres membres du groupe. Erik Norlander est le principal compositeur de cette musique même si Lana Lane et Kelly Keeling (dans une moindre mesure) ont également un rôle.

Dès l’arrivée de Lana Lane, on est donc dans un deuxième répertoire. Sa voix est superbe, d’une grande pureté et d’une réelle puissance. J’ai souvent apprécié cette aisance et cette maîtrise malgré un son après tout très FM, avec parfois pas mal d’échos qui me rappelle régulièrement Ann Wilson du groupe Heart, à l’époque de « Little Queen », « Kick It Out » ou « Barracuda » à la fin des années 1970. Cette belle voix est très bien soutenue par les claviers surtout qui, jamais, n’envahissent et ne surchargent sa voix.

Le guitariste Peer Verschuren, qui m’était totalement inconnu, joue dans un registre fort « Hard » et, surtout dans le deuxième set, très technique sur sa splendide Gibson Flying V. En moins exubérant, il fait plutôt penser à Michael Schenker. Sa coiffure n’enviera sûrement pas les anciens festivaliers des années 65/75 (Son crâne est lisse comme un œuf justement pondu).

Le jeu de batterie du castard Ernst Van Ee impressionne par sa force, sa technique, sa précision et surtout sa variété : on est loin du « batteur-casserole ». Son école, c’est plutôt un batteur comme Cozy Powell ou même Ian Paice.

Et pour la fin, Kelly Keeling à la basse et aux vocaux. Ce que ce type est bon. A la basse, sa dextérité étonne et son punch également ; aux chants, il appuie à l’occasion Lana Lane mais, c’est surtout en temps que lead vocalist qu’il m’a plu. Rien à voir avec Lana Lane au niveau du style. Sa voix, légèrement éraillée, reste puissante et variée. Il est dans la lignée de ces bassistes-chanteurs que j’adore par leur capacité à utiliser un instrument, la basse, que l’on laisse trop souvent à la discrétion à l’arrière de la scène et un chant qui les amène devant, tout cela souvent complété par une forte capacité à la composition et à cette autre merveilleuse maladie qu’on appelle le multi-instrumentisme (Jack Bruce, Glenn Hughes, Phil Lynott, John Wetton, …). Je le connaissais par l’album du Michael Schenker Group, « The Unforgiven », l’album « Smoke on the Water – A tribute » avec une version de « Speed King » avec Yngwie Malmsteen, dans les deux cas en tant que lead vocalist ; également, par une participation modeste aux claviers et aux Background Vocals sur le dernier album de Derringer, Bogert & Appice. Il est à noter qu’il a également participé aux albums de Don Dokken, de John Norum et de Carmine Appice. J’apprécierais de le revoir en temps que leader.

On a donc vu ce soir-là, plusieurs groupes différents mais il me semble évident que la présence des trois derniers musiciens cités justifiait donc ce côté « Hard » très marqué alors que le CD de Prog-Résiste montrait un côté « Progressif » plus poussé. Tout cela n’a donc pas du tout nui au concert que le public présent a ovationné. Comme souvent, la deuxième partie a été particulièrement chaude et c’est vers 23h15, après un bon rappel, que le groupe en termina.

Dans l’imposante discographie publiée par ce duo très prolifique et disponible à l’achat, il fallait faire un choix que j’ai porté sur l’album « Into the Sunset » d’Erik Norlander parce qu’il comprenait l’excellent bassiste Tony Franklin que l’on verra prochainement avec Pat Travers et Carmine Appice au Spirit (le 23.10) et qui fut de l’aventure de Paul Rodgers et Jimmy Page, The Firm. Glenn Hughes y est présent également sur un seul morceau qu’il chante d’ailleurs bizarrement dans le ton qu’il donnait à l’époque du Phenomena Project. Lana Lane y chante également sur deux morceaux et Arjen Lucassen y est à la guitare sur la totalité de l’album. Bon album ! La longue composition, « On the Wings of Ghosts », m’a particulièrement bien plu.

Un petit rappel à tous : la convention Prog-Résiste les 9 et 10 octobre au Spirit of 66 avec huit groupes sur deux jours dont, plus particulièrement, Paatos, Ken’s Novel et Liquid Scarlet qu’il serait sacrilège de manquer.

A plus.

JPS1er

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