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OZARK HENRY : « The Sailor Not The Sea Tour 2004 »

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Métamorphosé en rocker, dévoilant ainsi un talent qu’on lui connaît moins, Piet Goddaer a mis le feu au Centre Culturel d’Alleur ce mardi 30 novembre 2004, devant un public conquis. Peu après 20 h 30, il entame le concert et chante « Word Up », qui ouvre les hostilités sous les applaudissements d’un public qui, on le sent déjà, sera chaud. Il n’y a pas plus de deux cents personnes mais elles réagissent au quart de tour.

Contrairement au concert intimiste d’Arlon l’année dernière, on note la présence d’une guitare jouée par l’excellent Stef Catteeuw, très sobre, d’une basse jouée avec brio par Dick Descamps et d’une batterie martyrisée par Erik Debruyne, en plus du piano de Didier Deruytter et du synthé de Piet Goddaer. La toujours souriante Nina Babet s’occupe avec talent des backing vocals et danse avec beaucoup de grâce. Manifestement, elle s’amuse. Nous aussi.

Aux synthés en plus du chant, cette fois, Ozark Henry enchaîne avec « April 4 », un titre d’une très grande beauté, beaucoup plus calme, rythmé par les percussions. Il me tourne le dos. Le vilain ! Vient ensuite « Jocelyn, It’s Crazy We Ain’t Sixteen Anymore », un des titres phare du nouvel album, très applaudi. Le rythme, les bruitages, le jeu de guitare et le chant sont tout simplement sublimes.

A peine entamé, très vite reconnu par le public, « Sweet Instigator » est aussi chanté par un Piet Goddaer qui a abandonné ses claviers, me dévoilant son profil. Il enchaîne avec « Intersexual ». Il reprend les synthés, pendant que la batterie cartonne. Stef Catteeuw joue admirablement du bottleneck selon une technique bizarre qui lui est propre. Une voix off communique un message répétitif qui ajoute sa part de mystère.

Pas besoin de batterie pour le magnifique « La donna è mobile ». Erik Debruyne en profite pour s’essuyer les mains. Après ce détail palpitant, essentiel pour l’avenir de la musique, Piet Goddaer chante « Vespertine ». Secoué de spasmes, il vit intensément sa musique. Il mime un homme qui le frappe avec un marteau. C’est parti, la métamorphose commence, il se transforme en showman. C’est très étonnant de la part de ce garçon calme. Il est en train d’entrer dans une autre dimension et de plonger le public dans un état second.

Vient ensuite « At Sea », sur lequel la belle Nina danse avec grâce, puis « Sunzoo Seminar », avec des bruitages et des bruits bizarres. Le batteur intervient par intermittence et une mélodie agréable surgit de nulle part pour terminer ce morceau moins connu.

C’est maintenant au tour de « Rescue », chanté par Piet qui délaisse le synthé. Ce morceau de bravoure suscite d’emblée les applaudissements nourris du public. Le set se termine ainsi dans l’allégresse générale.

Juste avant la première chanson du premier rappel, Piet s’excuse d’être enrhumé. Personne ne l’avait remarqué. Tant la voix que le jeu de scène sont parfaits. Il entame alors « Give Yourself A Chance With Me », accompagné au piano par Didier Deruytter.

Après le break, les autres musiciens reviennent mais pas Nina, dont la présence n’est pas nécessaire à ce moment. Après ce morceau intimiste, on a droit à « Indian Summer », qui suscite l’enthousiasme du public. Les lumières virent au rouge, à l’orange, au jaune. C’est l’été indien.

Nina revient mais Stef, toujours très flegmatique, s’en va : il n’y a pas de partie de guitare sur ce titre rythmé par les percussions. Les musiciens quittent alors le plateau sous les acclamations d’un public qui devient vraiment très très chaud.

Deuxième rappel : Piet revient alors et commence un dialogue en néerlandais avec une voix off. Il traduit pour nous : « Je disais que je vous aimais trop », dit-il, sous les applaudissements nourris du public jeune (pas à cent pour cent, non) et enthousiaste (à cent pour cent). Avec son combo, il entame ensuite « Strange Lit Star » sur un rythme très lent d’abord, mais qui vire au mid tempo. Puis vient la grande claque : sur « Rosamund Is Dead », Piet, d’ordinaire si calme, semble devenir complètement fou. Ce que nous avons vu tout à l’heure n’était qu’un échantillon de son talent de showman.

Il se répand en spasmes convulsifs et vit intensément sa musique. Par moments, il fait penser au grand Jacques Brel, la transpiration en moins. Puis il se jette à genoux, pendant que le stroboscope achève de semer un vent de folie généralisé. Ce sont ensuite de petites lampes qui s’allument et s’éteignent en cadence. Le public exulte. Le public en redemande. Il n’y aura pas de troisième rappel.

Seule petite fausse note, les roadies s’affairent déjà à ranger le matériel. Il est 21 h 55. Cent minutes de concert, c’est trop court, selon l’avis de nombreuses personnes, pourtant très satisfaites du show. Piet s’en était excusé : il est enrhumé. Ceci explique peut-être cela.

Titres de la set-list :

  1. « Word Up » (Birthmarks) 2001
  2. « April 4 » (The Sailor Not The Sea) 2004
  3. « Jocelyn, It’s Crazy We Ain’t Sixteen Anymore » (The Sailor Not The Sea) 2004
  4. « Sweet Instigator » (Birthmarks) 2001
  5. « Intersexual » (Birthmarks) 2001
  6. « La donna è mobile » (The Sailor Not The Sea) 2004
  7. « Vespertine » (The Sailor Not The Sea) 2004
  8. « At Sea » (The Sailor Not The Sea) 2004
  9. « Sunzoo Seminar »
  10. « Rescue » (Birthmarks) 2001

Premier rappel

  1. « Give Yourself A Chance With Me » (The Sailor Not The Sea) 2004
  2. « Indian Summer » (The Sailor Not The Sea) 2004

Deuxième rappel

  1. « Strange Lit Star », film Sedes & Belli, (The Music) 2002
  2. « Rosamund Is Dead » (I’m Seeking Something That Has Already Found Me) 1996

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