Nuits de France, 15 mai 2005, Botanique
Compte-rendu de cette soirée qui clôtura en beauté la cuvée 2005 des Nuits du Botanique. Quelle est la recette d’un festival de musique réussi ? Un peu de têtes d’affiche, pas mal d’artistes connus et habitués et beaucoup de nouveaux groupes. C’est celle appliquée par les Nuits du Botanique, passées de l’automne au printemps depuis deux ans, avec des tarifs démocratiques (15 euros) permettant d’assister à tous les concerts dans les différentes salles.
Cette recette semble fonctionner surtout lorsque le festival décide de rassembler une belle brochette d’artistes français dans une atmosphère décontractée où le fan pourra apercevoir son groupe ou chanteur favori se taper une bonne bière ou casser sa croûte (ce qui permet de voir l’artiste pris dans la normalité des actions quotidiennes et de le faire redescendre au sein des mortels).
Au gré des pérégrinations botaniques, on salue aussi le vendeur de la FNAC rayon rock au look rockabilly, Vincent Patar (le dessinateur de Pic-Pic André) accompagnant Dominique A, venu en spectateur, autour d’une bière. Un microcosme alternatif donc bien sympathique, à l’opposé du mercantilisme traditionnel affiché par les festivals estivaux…
Côté musique, le challenge est de voir un maximum des nombreux groupes présents dans la limite de temps imparti. Il y a des surprises comme The Film et son ska rock tellurique qui provoqua une telle cohue dans l’espace confiné de la Rotonde qu’il fut impossible de voir à quoi ils ressemblaient…
Sébastien Schuller, chouchou inrock, joue un peu comme Air dans une Orangerie également bondée mais ne parvient pas à maintenir l’intérêt au vu du flot de curieux qui quittent peu à peu la salle.
Curieusement la surprise viendra de la vieille garde en la personne de Brigitte Fontaine en pleine forme, folle chantante, un peu notre grand-mère à tous ce soir.
Qui d’autre qu’elle oserait dédier une chanson à sa connerie (« Conne »), ou scander des slogans qui mettent à bas le romantisme (« Pipeau ») : « l’Amour c’est du pipeau, c’est fait pour les gogos », et elle a bien raison, même si elle se contredit quand on voit la tendresse réciproque qu’elle éprouve pour son compagnon de route Areski Belkacem. Autre délice : « C’est normal », comptine hilarante en duo avec Areski, qui raconte l’histoire d’un couple qui tombe de son étage suite à l’incendie de leur immeuble et qui devise sur les principes de physique que cela engendre.
Nous n’aurons pas pu tout voir ce soir là, notamment Daniel Darc, mais Le Soir du lendemain faisait état d’une mauvaise sono et de l’absence de son compositeur Frédéric Lo.