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Interview de CHILLY POM POM PEE, 26 mai 2005, Rock Classic Bar

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Le Rock Classic Bar est l’endroit qu’ont choisi les Chilly Pom Pom Pee pour faire le showcase de leur dernier opus sobrement intitulé “Yeah!”
C’est juste avant leur prestation scénique que les membres du groupe se laissent aller au jeu de l’interview, tout en ne tarissant pas d’éloge à l’égard de Music in Belgium qualifié unanimement d’excellent relais d’information. Music in Belgium – Quelle est l’origine du nom du groupe? Littéralement, Chilly Pom Pom Pee signifie « Pipi froid de Pom Pom Girl » ?

(Rires) On la garde… D’où les petites culottes pendues à l’entrée du bar !
Christophe : En réalité, Chilly Pom Pom Pee vient d’un vieux 78 tours trouvé dans un grenier, un foxtrot qui sonne comme « Be Bop A Lula ».

MiB – Franchement, vous n’auriez pas pu trouver plus simple comme titre d’album que « Yeah ! » ?

Christophe : Comme on a un nom de groupe très compliqué, on doit absolument trouver des titres d’albums simples. L’album précédent s’appelait « Two », celui-ci « Yeah », le prochain « Fuck ! » (Rires)
Didier/batteur : C’est notre état d’esprit qui se résume dans ce titre… ça veut tout dire et rien dire à la fois.
Christophe : Yeah c’est : Je te présente les choses comme elles sont, ça c’est nous. On est un groupe de scène… Si on chantait en français, on l’aurait appelé « Ouais ! ». Et si on était à Paris on aurait dit « Oui ! » (Rires)

MiB – Quelles sont vos influences musicales ?

Christophe: On ne cherche pas à imiter tel ou tel groupe… on est plus dans la manière de faire des anglais que des américains, on a un coté plus roots dans le son… Dans notre biographie, on cite Led Zep, les Clash, les Stones. On aime les groupes qui ont une manière de faire spontanée, sale et sèche. Dans la veine actuelle, on tirerait vers les Hives, White Stripes.

MiB – En vous écoutant comme ça, il m’a semblé entendre TC Matic

Christophe : Oui, TC Matic ce sont des guitares acérées, un bon riff derrière, c’est flatteur.

MiB – Je n’ose pas citer Arno

Didier/guitariste : On adore Arno, mais je suis étonné de la programmation « grand public » de Couleur Café cette année… on a eu l’occasion de faire deux fois la première partie d’Arno, et on a eu l’impression que le courant passait bien avec le public. Ceci dit, on est assez exigeant avec notre public, on lui demande de dépenser beaucoup d’énergie pour qu’on puisse en avoir aussi. Donc il vaut mieux passer avant une tête d’affiche qu’après…

MiB – En quoi le nouvel album est-il différent des précédents ?

Christophe : Il y a un membre du groupe en moins déjà, notre deuxième guitariste ayant décidé de nous quitter. Les choses se sont rendues plus brutes à quatre au lieu de cinq… le fait aussi d’avoir fait ce disque nous même, sans aller dans un studio puisqu’on a tout ce qu’il faut à la maison, de prendre notre temps… Le départ de notre guitariste a laissé plus de place à la batterie et à la basse, et on s’est retrouvé dans une nouvelle formule qui nous a bien plu, la plupart des nouveaux morceaux ayant été rodés sur scène. Il s’agit donc d’un nouveau départ pour nous, d’autant plus que nous avons un nouveau label Sky My Husband pour la promotion et la diffusion de notre album en Belgique et en France…

MiB – Vous avez présenté l’histoire du rock à des jeunes dans le cadre de la Tournée des Ecoles des Jeunesses Musicales, pouvez-vous nous en dire plus sur cette expérience d’évangélisation du rock auprès des jeunes ? Comment réagissent les jeunes de 15-16 ans quand on leur parle de Led Zeppelin ou d’AC/DC, eux qu’on croiraient voués à Eminem ?

Didier/guitariste : Tout dépend si les parents leur en ont parlé ou pas… si c’est le cas ils auront déjà puisé cette culture dans le bac à disques familial, donc le message passe assez bien, alors que dans des milieux culturellement pauvres, ils ont plus de mal à s’accrocher. Nous avons terminé cette activité qui a duré pendant deux ans dans les écoles. C’était une très bonne expérience, on devait être capable de se lever à cinq heures du matin pour faire du rock à 9 heures et de faire ça en 50 minutes… Ca a été une école formidable pour nous et qui a été plébiscitée par beaucoup de gens. Beaucoup de mômes de 12 ans n’ont jamais vu un 45 tours…

MiB – Irez-vous voir U2 au Stade Roi Baudouin le 9 juin prochain ?

Unanimement : Non… on prend beaucoup plus de plaisir d’aller voir des artistes de haut niveau dans des petites salles de concert. Plutôt qu’aller voir Lenny Kravitz dans des endroits insupportables comme le Sportpaleis d’Anvers, où l’on voit rien et où la chope coûte super cher. Par contre, on a vu les Black Crowes dans l’ancienne gare de Cologne, Bill Wyman au Forum avec des dizaines de musiciens de 60 ans, c’était un plaisir.
Pierre : Ce qui arrive dans ces grandes messes où le son est pourri, le public se laisse berner. On passe d’un public d’amateurs à un public de consommateurs… dans les endroits plus petits, on rencontre un public d’amateurs plus avertis, et les musiciens le savent… on est allé voir un concert fabuleux la semaine dernière : le Mardi Gras BB, avec 200 personnes et à 17 euros l’entrée… ces mecs donnent tout ce qu’ils ont dans le ventre !
Mais les petits magasins de disques ferment les uns après les autres, ça devient difficile d’être amateur de musique et de trouver des chemins différents.

MiB – Quel album amèneriez-vous sur une île déserte ?

Didier/guitariste : Le premier album de Kravitz est extraordinaire… quand je suis énervé je le passe et ça me met bien tout de suite.
Christophe : « Exile on Main Street » des Stones
Didier/batteur : « Sandinista » des Clash parce qu’il y en a trois… ou le premier disque de Chicago (rires)
Pierre : En fait ils me font chier avec ça car j’adore leur premier album, mais ils ne connaissent même pas. Et toi ?

Au lecteur de cette interview d’y réfléchir…

Notre chronique de l’album “Yeah!”

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