ArticlesConcerts

Le dernier jour de l’OCTOPUS ROCK FESTIVAL

0 Shares

La première édition de ce festival s’est achevée ce dimanche 31 juillet 2005 sur une affiche exceptionnelle quasiment complètement belge. Les organisateurs donnent ainsi la leçon aux autres festivals du pays! Les organisateurs de l’Octopus Rock Festival n’ont pas été gâtés par la météo. Heureusement, la dernière journée a été plus clémente. C’est justement ce jour-là que je m’y suis rendu (Olivier vous parlera sous peu des deux premiers jours auxquels il a assisté). Il faut dire que le programme était plus qu’alléchant. Jugez plutôt : Spine Chilling, Athénais, Melchior, Zaccharia, Flexa Lyndo, Starving, Sioen, Da Familia, Janez Detd, Mud Flow, Jeronimo, Sharko, Venus, Zita Swoon, Sarah Bettens et Ghinzu. Avouez que les organisateurs ont ainsi prouvé qu’on pouvait faire une grande affiche rien qu’avec du rock belge.

Même si je ne les ai pas tous vu, je les ai cités tous afin de ne pas faire de jaloux. C’est vrai quoi, ils étaient là! Cette première édition de l’Octopus Rock Festival se terminait donc en force près du zoning de Nivelles Nord. On espère bien qu’il y aura une suite à cela l’année prochaine.

J’aurais voulu voir des gens tels Flexa Lyndo (dernier album
Slow Club
) et Sioen (dernier album
Ease Your Mind
), mais les aléas des transports dominicaux m’ont fait arriver après leur passage, juste pendant Da Familia. Comme ces derniers ne font pas partie de la ligne éditoriale de Music in Belgium, nous passerons donc.

Les anversois de Janez Detd se lancent à corps perdu dans l’aventure. Il fallait revenir d’urgence au rock. Si le premier titre m’a paru plutôt infâme, ils se relevèrent vite fait. Le reste fut un punk-rock du plus bel effet. Nous revoici donc dans le droit chemin avec ce groupe qui doit beaucoup aux Sex Pistols. Seul bémol, ils semblaient parfois un peu brouillon. Mais, cela ne fait-il pas aussi partie du Punk?


Vint alors Mud Flow. Ce fut déjà un grand moment de cette journée. Mud Flow nous ont proposé beaucoup d’extraits de leur splendide dernier album
A life on standby
. Cà déménage ferme et le public ne s’y trompe pas. C’est le délire. Leur set fut parfait de bout en bout. C’est indéniablement un des meilleurs groupes belges actuellement.


Jeronimo eut la dure tâche de succéder à Mud Flow et il faut dire qu’il ne s’en est pas mal sorti du tout. Accompagné simplement d’un bassiste et d’un batteur, il a assuré sans problème, nous présentant son dernier album
12h33
. Il faut dire que le bassiste avait un groove incroyable et que Jérôme était surexcité. Mais tout cela n’atteindra quand même pas l’éblouissante prestation de Mud Flow.


Le piqueur de la petite amie de Jeronimo (çà n’engage que ce dernier!), j’ai nommé Sharko, envahit alors la scène. La bonne humeur et la folie tant musicale que vocale de Sharko fait mouche. Les plus grands succès du groupe, et notamment de l’album
III
, feront chanter un public subjugué par l’artiste. C’est un nouveau moment fort de la journée.


La rude tâche de succéder à Sharko est confiée à Venus. C’est leur seul concert de cette année et ils l’ont réservé pour l’Octopus Rock. Ils nous proposent moult nouvelles chansons qui figureront sur le nouvel album, successeur de
Vertigone
, qu’ils préparent. Seul hic, elles ne sont pas encore bien rodées et le public ne les connaît pas. Voilà qui incitent bon nombre de spectateurs à déserter le devant de la scène pour aller se sustenter. Il faut dire que l’heure est là. Mais c’est dommage car il semble bien que ce nouvel opus tiendra toutes les promesses. Sans doute auraient-ils dû se concentrer sur les morceaux connus? Un festival n’est peut-être pas l’endroit idéal pour la découverte de nouvelles chansons…


Zita Swoon envahit la scène. Mon dieu qu’ils sont nombreux! La musique tire un peu dans tous les sens. Cela s’était déjà remarqué dans leur dernier album
A Song About A Girls
. Stef Carlens se démarque de plus en plus de ses origines dEUS et Moondog Jr (ancêtre du groupe actuel) est déjà loin. Zita Swoon devient plus pop somme toute. Mais, j’avoue que l’écoute fut moins attentive car il fallut aussi se sustenter et les files étaient si longues qu’il fallut le temps du concert.


Depuis qu’elle vit à Los Angeles, Sarah Bettens s’est entourée de musiciens américains. Ils l’accompagnent durant sa tournée. Si K’s Choice avait un côté pop, c’était quand même le rock qui primait. Sarah Bettens penche elle de plus en plus vers le pop avec une touche folk, le tout s’américanisant de plus en plus. Elle y présentait son album
Scream
. C’est cependant lorsqu’elle reprend les titres de son ancien groupe K’s Choice que le public devient le plus chaud, lui valant même un rappel ce qui était rare tant le timing était précis.


C’est alors que les vedettes du jour montèrent sur scène. Ghinzu, c’est le groupe belge du moment, les stars du noir-jaune-rouge. Le succès de leur album
Blow
est là pour le confirmer. Leur musique déchaîne le public. C’est l’apothéose! Ils sont fous ces Ghinzu! Leur guitariste surtout. Voulant s’approcher du public ou descendre devant la scène (le saura-t-on un jour?), voilà qu’il disparaît corps et âme avec sa guitare. Pfuit, plus de guitariste! Les roadies accourent. Visiblement, il se passe quelque-chose d’anormal. John s’approche lentement du bord de scène craignant le pire. Finalement, il lancera “Vous en faites pas, on est assuré!”. Le guitariste sera hissé sur la scène et continuera comme si de rien n’était. Quant à John, il se hissera sur son clavier comme à son habitude. On se dit qu’un jour cela pliera. Mais, non! Quand je vous disais qu’ils étaient complètement Ghinzu ceux-là! C’est le groupe à ne manquer sous aucun prétexte en concert. Musique hypnotique, démente, super-noisy. Musiciens polyvalents (ils s’échangent souvent les instruments), chant aux mélodies inattendues mais tellement accrocheuses. C’était apparemment leur dernier concert en Belgique avant un bout de temps. Tant pis pour vous si vous les avez raté! Nous, on leur souhaite tout le succès possible hors de nos frontières car ils le méritent!


Pour terminer, je ferai une petite remarque d’organisation concernant le concert de Ghinzu. L’accès au devant de scène n’était autorisé aux photographes de presse que pendant les trois premiers morceaux durant lesquels l’éclairage ne favorisait nullement les bons clichés. Ce n’est qu’ensuite que le light-show s’est révélé plus adéquat. Malheureusement, nous n’avions plus le droit de venir devant la scène. Je pense que le groupe devrait penser à cela quand de telles limites sont instaurées. Voilà qui est dit.

Quant à l’Octopus Rock Festival, on souhaite de tout coeur qu’une seconde édition prenne place l’année prochaine avec une affiche du même gabarit. Ce nouveau festival belge a montré que son organisation était à la hauteur et gageons que si la météo avait été plus clémente les festivaliers auraient été bien plus nombreux. Quoiqu’ils le furent en ce dernier jour!

Le Rédac’Chef

Les autres photos de

Janed Detd
|
Mud Flow
|

Jeronimo


Sharko
|

Venus
|

Zita Swoon


Sarah Bettens
|

Ghinzu

Photos © 2005 Ingrid Ballieu

One thought on “Le dernier jour de l’OCTOPUS ROCK FESTIVAL

  • Pour les retardataires : qui sont Mud flow ? Désolé, car Mud flow ressemble à…
    …Mud flow. Si c’est un bon groupe ? NAN ! Un E X C E L L E N T groupe qui évolue trés bien.
    A mettre uniquement entre de bonnes oreilles et pour les autres, ne vous inquiétez pas, ce groupe donnera à vos cornets auditifs l’envie de s’améliorer, de gagner en maturité. Aprés, vous ne serez plus jamais les mêmes.
    Leurs albums ne font que refléter cette évolution fulgurante, le dernier étant somme toute le meilleur.
    Physiquement, Mud flow ne vous fera pas des pirouettes, ni sortir un lapin blanc d’un chapeau, quoique, musicalement ils sont de supers acrobates manipulant les consonances musicales avec grand brio.
    Le seul petit bémol : ils ont joué en plein aprés-midi, ce qui n’est pas le meilleur moment pour le light show. Mais il faut le dire : Mud flow n’a pas besoin de ça pour briller…

    Pour Venus, je suis d’accord avec JP ou presque. Car bien qu’au début, j’ai trouvé les nouveaux morceaux un peu mous, j’en ai repérés d’autres qui ont suffisamment émoustillé ma curiosité. Malheureusement, je devrai patienter.

    Qu’est-ce qui a de longues oreilles de lapin, des lunettes retros, un caleçon de marin et joue au strip-poker en solitaire ?…
    OKRAHS. Pour moi, nus ou habillés, je les aiment !
    Plus sérieusement, Sharko est un groupe qui joue dans la cours des grands. Pour certains, ils ne se prennent pas au sérieux, il faut dire qu’on ne met pas le CD de Sharko si on a envie de pleurer…
    Leur musique est remplie d’originalité avec un emballage un peu “abstrait”. On en redemande.

    Quant à Sarah Bettens, sa prestation s’est déroulée pour le mieux. Quoique je me serais bien passé du : “vous applaudissez presqu’aussi bien que les flamands !”, pensant jusqu’ici que le monde de la musique était préservé de ce genre de connerie…

    Malgré que je n’adhére pas trop à Jéronimo, il est clair que leur prestation a attisé une certaine curosité.

    Vous vous sentez soulevés, vous ne touchez la terre que par le bout des pieds. La machine s’emballe, des arcs électriques prennent possession de votre corps.
    L’apothéose ou Ghinzu sont là, déchaînés plus aucune résitance n’est de mise. Leur musique vous enchaîne aux rythmes endiablés, vous ne restez pas moins sensible au piano mélodieux. Celui-ci, vous fait sentir la fragilité de l’hymen entre le paradis et l’enfer. Mon dieu que c’est chaud !

Laisser un commentaire

Music In Belgium