Elliott MURPHY et Zop Hopop à Mons le 20 janvier 2006
Gros succès pour Elliott Murphy à l’Auditorium Abel Dubois de Mons, avec Zop Hopop en première partie. Ce 20 janvier 2006, Classic 21 organisait un concert au cœur de ses installations montoises; à l’auditorium Abel Dubois. Au programme: Zop Hopop suivi d’Elliott Murphy. Autant le dire tout de suite, c’est un peu par hasard que je me suis retrouvé à ce concert. J’ai en effet récupéré les places de Jean-Pierre qui était souffrant et ne pouvait pas se rendre à Mons. Toutes les places étaient réservées. Marc Ysaye, en remerciant le public, nous avouera même que Classic 21 n’avait pas eu le temps de faire le moindre spot publicitaire à la radio. Une simple bannière sur le site internet avait suffit pour que le concert soit complet en 2 heures.
D’un côté deux claviers, de l’autre un micro placé devant une chaise entourée de quelques guitares, d’une grosse caisse et d’une cymbale charleston; voilà l’équipement des Zop Hopop. Je ne connaissais ce groupe liégeois que de nom, pourtant il me semblait avoir déjà vu cette installation inhabituelle à la TV il y a quelques années. Après une rapide recherche sur la toile, j’ai pu lire que le premier album de ce projet monté par Sacha Toorop était déjà sorti en 1996 («Welcome»). De nos jours, Zop Hopop se présente aussi sur scène sous la forme d’un groupe de cinq musiciens, mais pour cette première partie d’Elliott Murphy, Sacha occupait les postes de chanteur, guitariste et percussionniste (avec les pieds!), et était seulement accompagné par l’excellente claviériste Marjolaine Charbin. Ils nous ont présenté des extraits du nouvel album de Zop Hopop: «
Mangrovia», ainsi que de plus anciens titres, notamment le bilingue français-néérlandais «Ici, l’exil», extrait de «Red Poppies». La musique qu’ils jouent dans cette configuration «duo» est très agréable à écouter: douce et mélodique. Elle serait sans doute un peu trop «calme» pour tenir un public attentif pendant un concert complet, mais pour une première partie d’environ 40 minutes, c’était tout à fait idéal. Avec sa voix située entre celles de Sting et de Stef Kamil Carlens, Sacha nous gratifia même, en solo, d’une jolie reprise de «Ashes to Ashes» de David Bowie.
Nous voici maintenant dans un tout autre genre, puisqu’Elliott Murphy et son comparse français Olivier Durand montent sur la scène. Avec seulement une guitare et un micro chacun (+ l’harmonica d’Elliott), ils vont réaliser une prestation d’une grande intensité, et cela durant près de 2 heures. Je n’avais que peu de points de repère sur le style blues-rock, à peine quelques titres de Bruce Springsteen. De plus je ne connaissais rien d’Elliott Murphy avant ce concert. Pourtant, j’ai très vite eu l’impression qu’aucun autre instrument n’aurait apporté quoi que ce soit au duo. L’ambiance montait dans la salle. Dans le public, on commençait à souffrir de la chaleur… Tiens, en parlant de souffrir, Elliott nous a décrit sous forme d’une anecdote, l’élaboration de son nouvel album: «Murphy Gets Muddy». Il s’agit d’un album contenant notamment des reprises blues. Parmi celles-ci, des titres de Muddy Waters et de BB King. Elliott nous a expliqué que pour faire du blues aux Etats-Unis, il faut appeler les Blues Brothers à Chicago et leur demander la permission. Il faut aussi prouver que l’on souffre suffisamment pour jouer du blues… Mimant la soi-disant conversation téléphonique, Elliott nous prétend que ce ne fut pas facile de convaincre les «autorités», car on sait là-bas qu’il vit à Paris, et qu’il ne souffre pas assez… C’est quand il leur avoua son nombre de mariages qu’Elliott obtint l’autorisation d’enregistrer son album: «Tu as été marié trois fois? OK, alors tu as souffert assez pour chanter le blues!»
Le duo continuait à mettre le feu. Le public, assis, ne se fit pas prier pour se lever lorsqu’Elliott inventa qu’une loi venait d’être votée, interdisant les concerts assis sous peine d’être expulsés de l’Union Européenne!
Alors que les rappels semblaient finis, que les lumières s’étaient rallumées, et qu’on quittait la salle, Elliott est revenu pour nous dire que son album était à vendre et qu’il était encore temps de l’offrir comme cadeau de Noël! Du coup, comme un chanteur dans la rue, il s’est remis à jouer et chanter sans micro, avec sa pile de CDs à vendre à côté de lui. Il est ensuite resté longuement en compagnie de ses fans pour signer des autographes et discuter…
Voilà, j’ai été très agréablement surpris en découvrant ces artistes sur scène. A défaut de bien connaître leur répertoire, j’ai écrit ce compte-rendu d’ambiances et d’anecdotes en espérant qu’il convienne…
A bientôt,
Photo © Maurice Maes